Cette année, face à l'Appel Royal d'abstinence du sacrifice, les Marocains adaptent leurs célébrations sans renier leurs traditions culinaires. Le boulfaf, la tkelia, et la viande de mouton restent au cœur des repas, et témoignent de la richesse et de la diversité de la gastronomie marocaine, symbole d'un héritage familial et culturel profond. En 2025, un Appel Royal invite les Marocains à s'abstenir d'égorger les moutons pour l'Aïd Al-Adha, une mesure inédite qui modifie profondément le déroulement traditionnel de cette fête sacrée. Pourtant, cette décision n'entame en rien la ferveur avec laquelle les familles marocaines célèbrent cet événement. L'Aïd Al-Adha demeure avant tout un moment de communion familiale et communautaire, une occasion de perpétuer un riche patrimoine gastronomique transmis de génération en génération. La cuisine marocaine, fidèle à son héritage, continue de faire rayonner des mets emblématiques comme le boulfaf, la tkelia, la viande grillée ou encore la tête du mouton, témoignant d'un savoir-faire ancestral et d'un profond attachement aux traditions. Habituellement, dès les premières heures suivant le sacrifice, les braises s'animent dans chaque foyer. Cette année, en l'absence du rituel traditionnel, les préparations culinaires prennent une autre dimension symbolique. Le boulfaf, par exemple, reste un plat phare : des brochettes de foie enrobées de crépine, grillées lentement au charbon de bois, qui marquent le début du festin. Simple mais chargé de sens, ce plat est partagé en famille ou entre voisins, accompagné d'un verre de thé à la menthe, dans une ambiance chaleureuse et conviviale. Lire aussi : Aïd al-Adha : Flambée des prix de la volaille sur le marché Les jours qui suivent sont l'occasion de découvrir toute la richesse de la viande de mouton sous différentes formes. On retrouve les brochettes (kebab), la viande rôtie ou cuite lentement au four traditionnel. La tkelia, ce ragoût épicé à base de tripes, de pois chiches et de tomates, occupe une place centrale dans les repas de l'Aïd. Très prisée aussi, la tête du mouton, ou ras lghenmi, est soigneusement nettoyée, puis rôtie ou cuite à la vapeur, généralement assaisonnée de cumin et de sel, et servie au déjeuner le lendemain. Au fil des jours, les familles marocaines déclinent la viande en une multitude de recettes régionales, chacune racontant une histoire et révélant un lien fort avec le terroir. Côtelettes marinées, tajines aux pruneaux ou aux légumes, mrouzia (plat sucré-salé aux raisins secs et miel), ou encore khlii, viande confite et conservée, viennent enrichir le menu festif. Ainsi, même sans le sacrifice, l'Aïd Al-Adha conserve toute sa portée symbolique et culturelle. C'est une fête qui célèbre la solidarité, l'hospitalité et l'identité culinaire marocaine. Un véritable moment de rassemblement autour d'une table où traditions et modernité se conjuguent pour faire perdurer un héritage riche et vivant.