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Maladies lourdes Médicaments : des prix en braise
Publié dans La Gazette du Maroc le 20 - 02 - 2009

Le Maroc est classé par l'OMS troisième en Afrique, en matière de production pharmaceutique. Pharmacie ? Est-il bon signe que l'industrie pharmaceutique marocaine arrive à couvrir plus de 75 % des besoins locaux ? Le pays exporte ses médicaments à l'étranger, en Afrique certes, mais en Europe aussi. On ne le dit pas !
Les maladies sont diverses. Elles vont d'une simple toux aux maladies dites lourdes qui nécessitent un budget qui équivaut parfois au prix d'un appartement haut standing dans une grande ville. L'hépatite C, par exemple, le sida ou une intervention cardiologique. Mais il faut en avoir les moyens dans un pays où le verre de jus d'orange coûte, dans la rue, 5 DH et le SMIG ne dépasse pas les 2.000 DH/mois. Un patient atteint d'un cancer débourse 7.000 DH tous les vingt jours pour acheter des comprimés qu'il prend à raison de six par jour, sachant que la boîte en contient 120, sans compter la chimiothérapie et autres. Comme ce cancérologue qui a annoncé cette maladie grave et coûteuse à une patiente qui ne dispose que de son salaire femme de ménage dans une salle de mise en forme à Casablanca. Son cas n'est qu'un exemple parmi d'autres. Ils sont nombreux au Maroc. En général, face à la maladie, ce sont surtout les personnes démunies qui sont les moins protégées en raison du coût des soins. Le malade est livré à son propre sort, à sa souffrance.
Statistiques
Chaque année, au Maroc, environ 60.000 personnes sont atteintes par le cancer. La situation est beaucoup plus dramatique quand le sujet atteint est un enfant. Les responsables du service hématologie et oncologie pédiatrique de l'hôpital du 20 Août à Casablanca déclarent que le cancer frappe 1.200 à 1.300 enfants chaque année dont le plus fréquent est la leucémie. Mais seulement 700 sur 1.300 cas sont diagnostiqués dans les deux principales unités hospitalières de Casablanca. Les 500 ou 600 restants, qui ne sont même pas diagnostiqués, succombent à leur maladie, ignorés de tous et dans une grande souffrance. 30% seulement des cancers de l'enfant au Maroc sont pris en charge, et des parents démunis sont complètement bouffés par le coût des déplacements (la majorité des patients vient de loin) pour se rendre à Casablanca ou à Rabat. Ils doivent débourser à l'admission plus de 8.300 DH pour l'achat des médicaments, abstraction faite des services payants à l'hôpital.
Pire, pour avoir droit à un lit dans un hôpital public, il faut débourser 700 DH. Constat frappant au Maroc, dans la mesure où l'accès au traitement est une question de vie ou de mort pour de nombreux malades atteints de maladies graves, les prix des médicaments jugés inaccessibles, est une véritable entrave. Face à un traitement long et coûteux, soit 50.000 DH par personne, une large crédibilité aux moyens de traitements traditionnels s'installe.
Témoignage
D'après une pharmacienne, si le médicament est cher, bien que produit au Maroc, c'est parce que le secteur est capitalistique. Pour investir dans le secteur, il faut engager des fonds très importants, étant donné la haute technologie très coûteuse consommée par le secteur. Ce facteur de production ne peut qu'impacter le prix du médicament. Sans doute la lourdeur financière du processus de production influence la détermination du prix des médicaments, mais ajoutons que la situation s'empire, quand la prise en charge reste insuffisante. N'oublions pas que la cherté des médicaments revient dans une large mesure à la Taxe sur la Valeur Ajoutée appliquée sans pitié aux médicaments nécessaires à la survie du malade. Dans plusieurs pays, les médicaments pour maladies chroniques et graves sont exonérés de la TVA. Au Maroc, le malade est taxé sur sa maladie et cette taxe supportée par tous les malades, représente un montant de 11.000 à 25.000 DH. Sachant que l'Etat marocain ne prend pas en charge l'intégralité du traitement des malades atteints du cancer, bien qu'elle soit considérée 2ème cause de mortalité, comment peut-on admettre que les malades affaiblis doivent en plus de leurs souffrances s'acquitter du quart des dépenses de santé au fisc collectif ? Selon des observateurs, le Maroc recule de dix ans sur le dossier de santé. Sans intervention volontariste de l'Etat, via des mesures sérieuses, comme la suppression totale ou partielle de la TVA et les impôts douaniers sur les intrants, une accélération du processus de l'AMO…, on ne peut qu'assister à un recul passant à une vitesse supérieure, à une dégradation de la santé des Marocains et aussi à un accroissement du taux de mortalité chez les atteints de maladies graves, lourdes, faute d'accès au soin. Et c'est inconcevable.
Etude auprès de 400 patients
D'après une étude réalisée auprès d'un échantillon constitué de 400 personnes, quelque 67 % considèrent que le coût des médicaments est la raison principale qui pousse les malades à recourir à la médecine traditionnelle. Le traitement du cancer, dont le médicament engrange la part de lion, peut frôler 100.000 dirhams par trimestre. C'est dire à quel point les malades, qui n'ont pas de moyens, se trouvent dans l'incapacité de recourir à un remède conforme et adéquat ? D'ailleurs, le taux d'abandon d'un traitement est estimé à 30 % sur les dix dernières années. Après un rythme de production de 25 millions de DH à partir de 1985, celui-ci a atteint 100 millions en 1990 et 250 millions en 1995. De ce fait, le secteur pharmaceutique a réalisé une production de 192 millions d'unités, soit une augmentation d'environ 47 % par rapport à l'année 1990. Il paraît que les industriels se sont amplement engagés dans des programmes d'investissements, de telle sorte, que cette production a permis de couvrir, dans la régularité et la continuité, près de 75 % des besoins locaux en médicaments. Aujourd'hui, l'industrie pharmaceutique marocaine se place au 2ème rang en Afrique. Chaque année, près de 300 millions de DH sont investis dans les laboratoires. Ces résultats sont-ils satisfaisants pour que le Marocain ait droit d'accès aux médicaments ? Bien que l'industrie pharmaceutique engendre une production nationale à hauteur de 80 %, les coûts demeurent très élevés donc inaccessibles pour le Marocain étant donné son pouvoir d'achat, enregistrant une baisse continue dans le temps.


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