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Boeing remporte le marché
Publié dans La Gazette du Maroc le 25 - 07 - 2005


Remplacement de 4 avions long courrier de RAM
Les jeux sont faits pour l'adjudication de la commande de quatre appareils long courrier de Royal Air Maroc. Boeing a gagné la compétition sans avoir livré le sprint final qui devait l'opposer à Airbus. Mais que de péripéties dans cette deuxième bataille entre les deux éternels concurrents en terre marocaine.
L'avionneur européen, Airbus, n'a pas déposé son offre à la date de clôture des dépôts fixée au 15 juillet 2005 malgré plusieurs reports de l'échéance sur sa demande. Le Conseil d'administration de Royal Air Maroc, tenu le 29 juillet 2005, a validé l'appel d'offres. Il a ainsi autorisé la compagnie aérienne nationale à signer un mémorandum avec le constructeur américain puis le contrat dans les prochaines semaines. Boeing n'aurait jamais imaginé que son éternel concurrent n'allait répondre à l'appel d'offres, lui qui a remis son offre dans les conditions de la concurrence.
Les explications d'Airbus
Avec la guerre de suprématie qui oppose les deux constructeurs dans le monde, comment ce qui était parti pour être un véritable duel entre les deux avionneurs, le deuxième du genre entre les deux au Maroc, n'a pas eu lieu ? Sur la question, Airbus, sous couvert de l'anonymat, est catégorique : "nous n'avons pas eu suffisamment d'information pour présenter une offre. Nous avons demandé un report de la date de clôture, mais les responsables de la RAM n'ont pas accédé à notre demande. Pourtant, il n y a pas de quoi s'empresser d'autant plus que la livraison n'est prévue qu'en 2009". Pourtant, à regarder de près le processus du déroulement de l'appel d'offres, on serait tenté de dire que la vérité est ailleurs et que Airbus n'a pas tout dit. Que s'est-il alors réellement passé ?
Les soutiens de la RAM à Airbus
Il faut dire qu'aux yeux des responsables de la compagnie aérienne nationale, Airbus est un partenaire stratégique, en ce sens, qu'ils l'ont toujours soutenu pour que la concurrence puisse jouer. Autrement dit, c'est dans l'intérêt de la RAM pour bénéficier de l'offre la plus compétitive possible. Jusqu'en 2000, Boeing était considéré comme le fournisseur traditionnel de RAM. C'est à cette date que pour la première fois la compagnie aérienne nationale a lancé un appel d'offres de son plan de flotte concernant 20 appareils moyen courrier qui s'est résumé à un duel entre les deux constructeurs. Boeing remporta haut la main cette première bataille entre les éternels concurrents en terre marocaine. À l'issue de ce concours, la RAM en sortira grandie puisque les deux concurrents saluèrent unanimement les règles de transparence qui ont accompagné tout le processus de cet appel d'offres. Quel enseignement doit-on tirer de ce premier échec de l'avionneur européen au Maroc ? Il faut dire tout simplement qu'Airbus avait fait une mauvaise appréciation de la situation. Généralement, pour une première entrée dans une flotte quelconque, les constructeurs font tout, quitte à faire des sacrifices financiers, pour présenter une offre alléchante. D'ailleurs, lors de l'ouverture des plis, les responsables de l'avionneur européen avaient constaté que leur offre n'était pas trop loin de celle faite par leur concurrent. Il n'empêche que pour garder le concurrent européen, la RAM signera quelque mois plus tard une commande de quatre appareils A321 dans un marché de gré à gré.
Les dessous de l'appel d'offres
Depuis qu'il a réussi à pénétrer des bastions que l'on disait acquis à son concurrent Boeing, tous les observateurs pensaient qu'Airbus ne douterait plus de rien. En effet, au lancement de l'appel d'offres qui devait opposer pour la deuxième fois les deux constructeurs, le directeur Marketing pour la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) d'Airbus, David Dufrenois, avait promis que l'européen "mettrait tout en œuvre" pour s'adjuger l'appel d'offres concernant le remplacement des quatre avions long courrier de RAM.
Pourtant, la bataille que se livrent Boeing et Airbus sur cet appel d'offres est un combat singulier : il concerne les deux futurs moyens porteurs que sont le B 787 Dreamliner et l'A350. Les succès du premier, qui caracole en tête avec plus de 260 commandes et engagements fermes, pourraient pourtant faire oublier le second, dont le démarrage est plutôt long. C'est dire qu'en matière de livraison, la RAM qui prévoit une entrée en service de ces avions début 2009 va inéluctablement suivre la tendance mondiale des compagnies aériennes. L'américain est en mesure d'exécuter la commande vers le milieu de l'année 2008 alors que son éternel concurrent ne pourrait en faire autant, au mieux, qu'en 2011.
Il faut dire que si Boeing a lancé officiellement son 787 Dreamliner, il n'en est pas de même pour l'A350 qui n'a jusque-là enregistré que des lettres d'intention d'achat émanant de 3 clients pour environ 96 appareils.
Après avoir snobé le module 787, l'avionneur européen a dû revoir son projet en raison du faible intérêt initial manifesté par les compagnies aériennes, qui lui ont préféré jusqu'à présent le nouveau Boeing 787.
Rappelons que c'est lorsque la compagnie aérienne nationale songeait à remplacer ses quatre appareils qu'elle a appris qu'Airbus travaillait sur un modèle concurrent du B 787. "Nous étions enchanté de pouvoir faire jouer la concurrence pour tirer le maximum à notre compte quand nous avions appris qu'Airbus aura un modèle concurrent. Pourtant, nous ne savions pas exactement quand est-ce qu'ils vont le sortir. La seule date qu'ils ont avancée est 2011 ", fait remarquer Mohamed Berrada, PDG du groupe Royal Air Maroc. Et d'ajouter : "il n'empêche que nous leur avons demandé de nous faire une offre".
Comme cahier des charges, la compagnie aérienne nationale propose aux deux constructeurs de se reporter à celui de l'appel d'offres de 2000 puisqu'il ne s'agit que de remplacement d'appareils. Pour la compagnie, le problème ne se poserait pas dans la mesure où les deux concurrents reconnaissent la transparence et la clarté de l'appel d'offres de 2000. Mieux encore, elle a fait savoir aux deux avionneurs toute sa disposition à fournir toute information complémentaire à leurs demandes.
C'est dans ces conditions que la RAM lance officiellement l'appel d'offres le 15 avril 2005 et demande par courrier aux concurrents de lui faire une offre dans un mois, soit au plus tard le 15 mai 2005. Le jour J, Airbus trouva l'échéance trop courte et demanda son report. " Airbus n'était pas réactif. Ils ont affirmé être occupés par de grandes commandes. Nous leur avons répondu qu'on accepte et qu'on reporte l'échéance au 30 juin 2005 ", souligne le patron de la RAM. Contre toute attente, le constructeur européen ne va pas se contenter de ce report, il va solliciter un deuxième deux jours avant l'expiration du délai. Le 28 juin 2005, Airbus, après avoir fait sa présentation, demande un report de 15 jours supplémentaires. " Pour le respect des règles de transparence, nous avons consulté Boeing pour lui demander s'il ne voyait pas d'inconvénients pour cette nouvelle demande de report de son concurrent. Il accepta ", précise Mohamed Berrada. Et d'ajouter : " même si jusque-là, nous avons répondu à toutes les demandes d'informations complémentaires émanant des deux avionneurs par écrit, nous avons insisté cette fois-ci auprès d'Airbus de tout faire pour déposer son offre pour qu'il y ait la concurrence. Nous leur avons demandé s'ils avaient toutes les informations et ils nous ont répondu par l'affirmatif ". À la date du 14 juillet, Boeing arrive à la RAM et dépose son offre. "Nous l'avons rangée dans un coffre-fort. J'ai appelé pour savoir si Airbus était venu. Mes collaborateurs m'ont répondu par la négation. Nous les avons appelés, et notre grande surprise, ils nous ont fait savoir qu'ils manquaient d'informations. " La raison, ce n'est pas parce qu'ils manquaient d'informations. Mais c'est autre chose ", rétorque le patron de la RAM qui ne veut pas aller plus loin. " Ce problème d'informations est du bidon. Qu'il nous montre une seule lettre à laquelle nous n'avons pas répondu ". Faut-il reporter l'échéance pour une troisième fois comme le demande Airbus ? " Nous n'allons pas quand même changer les règles de l'appel d'offres. Il y va de l'image du Maroc et de notre compagnie. Nous avons reporté deux fois pour permettre à Airbus de faire son offre. Il faut quand même respecter les règles internationales ", précise Mohamed Berrada.
Partant, un Conseil d'administration de la RAM qui a réuni le 29 juillet les secrétaires généraux du ministère des Finances et de celui de l'Equipement et du transport ainsi qu'un représentant de la Primature, a analysé toute la situation et a demandé à la RAM d'ouvrir le pli de Boeing et d'entamer les négociations.


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