Brahim El Hajjam, président de l'Association des Familles des Martyrs, des Disparus et des Prisonniers du Sahara Marocain (AFMDPSM) Active depuis 1999 et regroupant parmi ses militants des membres des familles de Marocains originaires du Sahara, martyrs morts au champ de bataille et disparus dans les geôles et camps secrets de détention et de torture de nos ennemis, l'AEMDS que dirige Brahim El Hajjam nourrit le dessein de confondre les bourreaux et geôliers des prisonniers et séquestrés marocains à Tindouf devant les juridictions internationales et les organisations de droits de l'homme. Les dossiers techniques, les témoignages écrits et les pièces photographiques et audiovisuelles tombant le masque des tortionnaires, officiers algériens et traîtres sécessionnistes, sont fin prêts pour actionner les poursuites engagées sous l'inculpation de crimes contre l'humanité. La Gazette du Maroc : pour quels objectifs, milite votre association qui existe depuis plus de six années maintenant? Brahim El Hajjam : l'Association des Familles des Martyrs, des Disparus et des Prisonniers du Sahara Marocain a pour vocation prioritaire la défense des droits et la libération de tous les prisonniers civils et militaires marocains détenus dans les camps de la honte à Tindouf. Notre association a, également, pour mission de faire toute la lumière et divulguer toute la vérité sur le sort des Marocains portés disparus depuis leur enlèvement par les ennemis de notre intégrité territoriale. Comme nous œuvrons, aussi, pour la défense de tous les droits légitimes des familles des Martyrs et Disparus et des prisonniers. En particulier, l'AEMDS compte poursuivre tous les tortionnaires, officiers algériens et séparatistes polisariens, devant la Cour Pénale Internationale (CPI) de Rome. D'une manière générale, nous sommes déterminés à poursuivre tous les responsables et personnes impliquées dans les disparitions, les meurtres et assassinats, les tortures ainsi que toutes les formes d'exactions et de violations des droits des prisonniers et des droits de l'homme, où qu'ils se trouvent et à quelque niveau que ce soit. L.G.M : pouvez-vous nous préciser ce que vous entendez par Martyrs et Disparus et à combien en estimez-vous le nombre respectif aujourd'hui ? B.E.H. : le Martyr est tout soldat marocain tué au champ de bataille dans les accrochages avec les forces ennemies depuis 1976 jusqu'en août 1991, date d'instauration d'un cessez-le-feu par l'ONU. Nous estimons le nombre des martyrs marocains morts à ce jour à quelque 25 000 soldats dont mon propre père abattu dans l'accrochage de 1978 à Smara. Ce sont des Chouhadas grâce à eux le Sahara marocain a été définitivement récupéré et est toujours vaillamment défendu. Quant aux Disparus, il s'agit des Marocains, civils ou militaires, qui ont été enlevés par les séparatistes et leurs protecteurs Algériens et qui n'ont jamais pu être recensés sur les listes de la Croix-Rouge internationale. Leur nombre avoisine les 600 personnes sur lesquelles nous sommes décidés à faire toute la lumière. Ce qui est sûr, c'est que nous ne retrouverons jamais la totalité de ces disparus mais leurs bourreaux devront répondre de leurs forfaitures et de leurs crimes devant la Justice internationale. Fort probablement aussi qu'un grand nombre de ces disparus ont été assassinés et liquidés froidement dans les camps secrets de détention et de torture dont l'existence est confirmée par les témoignages des prisonniers marocains libérés ainsi que par des sources fiables d'information auxquelles notre association a pu accéder dans ses investigations. Sachez aussi que des familles entières de Marocains ont été enlevées manu militari, à Assa, Tata, Goulmim et autres contrées du Sud du Royaume pour être déportés dans les camps de séquestrés de Lahmada. Ce qui a permis au " polisario " de créer artificiellement le " peuple sahraoui " avec des citoyens marocains enlevés chez nous. Ce prétendu " peuple sahraoui " a été gonflé de façon abominable en rameutant des Marocains originaires des villes du Sud vivant à l'étranger qui ont été odieusement trompés et égarés pour être mis sous séquestre une fois arrivés à Tindouf. L.G.M : quelles initiatives comptez-vous entreprendre auprès des instances internationales compétentes pour obtenir la condamnation de l'Algérie et de ses pions séparatistes et demander la réparation morale et matérielle pour les dommages subis ? B.E.H. : nous avons institué trois comités à Paris, Montréal et Genève où un débat sérieux s'est ouvert avec les organisations de droits de l'homme qui ont affirmé leur disposition à soutenir notre cause et à nous appuyer dans la procédure de dépôt de la plainte auprès de la CPI à Rome. Je puis vous assurer que le dossier technique est ficelé, les témoignages écrits et signés par nos prisonniers libérés sont bouclés, que tous les documents prouvant que nos détenus à Tindouf ont été victimes de toutes sortes de tortures et d'humiliations sont fin prêts. En outre, nous disposons d'un dossier garni de pièces, photos et de cassettes vidéo filmées à Tindouf même. Comme nous comptons, par ailleurs, faire bon usage du très important rapport établi par la Fondation France Libertés de Danielle Mitterrand qui, en dépit de son parti pris pro-polisarien, a condamné les conditions inhumaines de détention des prisonniers marocains et a stoppé toute aide alimentaire et humanitaire aux sécessionnistes jusqu'à la libération totale des détenus dans les camps de la honte. L.G.M : justement, comment voyez-vous de proches perspectives de solution définitive du conflit entre le Maroc et l'Algérie ? B.E.H. : pour notre association, le dossier est loin d'être clos. Le dossier des disparus est à peine ouvert. Celui des 120 prisonniers marocains enterrés à Tindouf va nécessiter beaucoup d'efforts et de temps pour que soient rapatriés, au Maroc, les dépouilles et les restes de nos martyrs assassinés à Tindouf. En tant qu'ONG, notre association s'inscrit dans la perspective d'une solution démocratique dans le cadre de la souveraineté marocaine sur ses territoires du Sud. Nous ne saurons accepter toute solution qui se situe en dehors de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale du Royaume. Nous réitérons notre position concernant la participation de tous les Marocains, chacun à son niveau, dans la gestion du dossier du Sahara afin de mettre un terme à toutes les manœuvres et tentatives menées contre notre intégrité territoriale.