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Le devoir de soutien minimum au Mouvement du 20 Février
Publié dans Lakome le 12 - 07 - 2011

La force et la condition de continuité du mouvement pacifique des jeunes du 20 février résident dans son indépendance vis-à-vis des partis politiques, syndicats, courants de pensée ou tout autre acteur politique ou associatif. Ce mouvement appartient à tous les marocains, au Maroc entier, Patrie et Etat. Nous devons tout faire pour que le régime ne réussisse pas à l'infiltrer, affaiblir son énergie et nuire à sa crédibilité et à sa mission.
Le mouvement n'est plus la propriété exclusive de ces jeunes que le destin a choisi pour allumer la première flamme et insuffler la vie dans le corps d'un peuple que le système politique a tout fait et a presque réussi pour anéantir sa conscience, depuis la démocratie Hassanienne au nouveau concept de l'autorité, en l'enveloppant dans une illusion démocratique et monarchie constitutionnelle unique de son genre, où le Roi concentre tous les Pouvoirs Exécutif, Législatif, Judiciaire et Religieux. Les décisions Royales sont sans appel et ses pouvoirs sont infinis. Ce mouvement est l'espoir qui a permis enfin aux Marocains de prendre conscience, d'appeler un chat un chat sans crainte ni hésitation. Ils affrontent désormais l'injuste et le corrompu et leur disent en face : toi tu es injuste et toi tu es corrompu.
Grace au Mouvement du 20 février, les marocains ont retrouvé le sentiment qu'ils ont des droits, qui concernent la Terre, les Biens, la Religion, l'Ame et l'Honneur. Désormais, ils ne permettront plus au pouvoir d'user et abuser de ces droits, ils ne seront plus ses sujets, mais des citoyens qui ont une dignité et une volonté. Ils délèguent la légitimité à celui qui gouverne en vertu d'un contrat politique conditionné par la sauvegarde des intérêts collectifs du peuple.
Le pouvoir politique n'a pas respecté la volonté des Marocains : ni ceux qui ont boycotté le Référendum, soit la majorité du Corps électoral, ni ceux qui ont voté à 98 % pour la Constitution royale. En effet le régime a continué à tripoter quelques chapitres du texte constitutionnel après la fin des travaux de la commission de Mennouni et même après sa publication au Bulletin Officiel.
Il ne peut pas non plus ignorer les exigences ni nuire à l'avenir du Mouvement du 20 février, aussi longtemps que ce dernier est issu du vrai peuple, et tant qu'il s'accroche à ses revendications populaires communes à tous, malgré l'appui de tel ou tel Parti ou Association, ce qui est légitime. Il y a des mouvances que le régime regarde avec méfiance : il harcèle ses leaders et voudrait les éradiquer. De même, qu'il orchestre une campagne de médisance contre le Mouvement du 20 février à travers les tribunes partisanes corrompues ou médiatiques rémunérées en argent ou en privilèges. Il veut faire courir le bruit que ces mouvances politiques et de droits de l'homme ont kidnappé le Mouvement de la Jeunesse pour mettre en œuvre leur idéologie et régler leurs vieux comptes avec le pouvoir politique.
Le pouvoir ne peut pas accuser le mouvement, ni même les forces qui l'appuient, d'œuvrer pour renverser la Monarchie au Maroc tant que le Mouvement maintienne sa ligne populaire, pacifique, non partisane, et élargit ses cercles d'influence en attirant les classes pauvres et moyennes, civiles et militaires. Il doit aussi élaborer une vision politique et un discours médiatique et sensibiliser les milieux professionnels et les Hommes d'affaires que le pouvoir n'arrête pas de rançonner de diverses manières dont l'impôt, pour maintenir l'Economie de rente et développer ses fortunes colossales au détriment de la subsistance du peuple marocain et de l'Economie nationale.
Si le Mouvement du 20 février veut réaliser le rêve des Marocains dans un Etat régi par un système politique démocratique dans lequel le Roi est soumis à l'autorité et à la volonté du peuple, il doit développer ses performances par une planification stratégique, une vision politique claire et un objectif précis et une organisation déployée à l'échelle nationale et internationale. Sinon, il restera otage des manœuvres tactiques du pouvoir, et servira de monture à ceux qui veulent extorquer ou se rapprocher de ce dernier pour servir des intérêts individuels ou partisans.
J'invite le Mouvement du 20 février à déterminer le cadre régissant ses relations avec ses alliés (Partis, Syndicats, défenseurs des Droits dans leur pluralité idéologique), annoncer de nouveau que ce Mouvement appartient au peuple marocain et choisir une Direction provisoire pour gérer le combat politique, en élisant des comités de dialogue et coordonner avec ses alliés nationaux et internationaux. De même, il est nécessaire de disposer d'un Porte-parole à l'échelle nationale et internationale pour communiquer en permanence aux Organisations Internationales et aux Organes des Droits de l'Homme et mettre en lumière les abus de toutes sortes, comme la falsification du Référendum, le suivi des prochaines élections et les violations quotidiennes des Droits et de la liberté d'expression, commises par les Pouvoirs publics.
La convergence idéologique entre certains pans du Mouvement du 20 février avec des courants politiques, syndicaux ou de défense des Droits de l'Homme va nuire à tout le monde à long terme, et donne au Pouvoir politique le prétexte pour affaiblir d'un seul coup tous ceux qui refusent de se plier, surtout après avoir obtenu un soi-disant large « oui » au Référendum. Il ne lui manque pour passer à une étape de violence plus musclée que le feu vert des Capitales occidentales.
Quant au prétendu consensus national, on peut dire qu'il lui est acquis puisque de nombreux Partis de droite, de gauche et islamistes ont choisi la docilité. Ce pseudo consensus sera consolidé après les prochaines élections législatives anticipées. Ensuite, il ne restera qu'à achever tranquillement les récalcitrants.
La Jeunesse du 20 février devrait, dans sa lutte quotidienne, accorder une grande attention à la famille marocaine épuisée depuis l'application des Politiques d'Ajustement Structurel et Programmes imposées par le FMI au début des années 1980, suivie par la Privatisation et la vente des richesses nationales et des entreprises vitales au capitalisme sauvage marocain et étranger. La Jeunesse devra s'intéresser au foyer des prisonniers, martyrs, pauvres, veuves, chômeurs, opprimés et orphelins. Tous devraient se retrouver dans les slogans, recevoir la visite et le soutien moral, psychologique et matériel si possible.
Les jeunes du 20 février devraient se définir comme le noyau de la société et les enfants de ce pays et qu'ils incarnent l'espoir d'en finir avec des décennies de tyrannie, d'oppression et d'injustice. Ils sont l'alternative à une élite politique corrompue (Pouvoir, Partis et Autorités) et représentent la voix du marocain libre mais marginalisé et opprimé.
Toutes les forces nationales qui appuient le Mouvement de jeunesse du 20 février peuvent jouer un rôle d'incubateur à son projet de changement, et le canaliser par son expertise et son actif historique et sa connaissance du système politique, mais la matrice naturelle de cette révolution bénie reste le peuple marocain et les classes désireuses de liberté et de dignité humaine et de gouvernance démocratique.
Le Mouvement de la Jeunesse doit retenir les leçons de ce Référendum honteux du 1er Juillet où le Pouvoir a exploité de façon flagrante la pauvreté des gens, leur besoin d'aide, et leur ignorance. Beaucoup de Marocains sont démunis et veulent un logement décent, un revenu pour assurer un minimum de dignité, une Couverture médicale et une Scolarisation de leurs enfants pour oser espérer un avenir prospère, un Transport en commun privé ou public qui tienne compte de leur citoyenneté et leur humanité, un environnement sain, une autorité à leur service et des Institutions représentatives de leur volonté.
Les besoins du citoyen marocain sont simples et vitaux. Le Mouvement du 20 février et ses partisans devraient consolider la stratégie des revendications socio-économiques, là où le régime n'a pas crédibilité, parce qu'il est rongé par la corruption et l'exploitation des richesses du pays et parce qu'il a créé un environnement malsain permettant à quelques privilégiés d'exploiter les ressources du pays depuis des décennies, avec la complicité du capitalisme étranger.
Il y a un objectif politique et social qui pourrait constituer l'épine dorsale de la stratégie du Mouvement pour mettre le Pouvoir dans une situation difficile et le contraindre à plus de concessions et à réduire son mépris de la volonté du peuple : c'est de continuer sans relâche à réclamer une Monarchie parlementaire où le Roi règne et le Gouvernement démocratiquement élu gouverne, puisque c'est la volonté populaire suprême qui est la source de toute légitimité.
Il y a aussi un mécanisme pour mettre en œuvre cet objectif, c'est de continuer à investir la rue et élargir la base des supporters de cette révolution sociale pacifique et communiquer avec les Médias locaux et les Organes de Droits de l'Homme par le biais de réseaux sociaux et les chaines satellitaires, afin de faire connaître les revendications légitimes du peuple marocain et dénoncer les violations commises par le Pouvoir et son incapacité à respecter ses propres engagements relatifs aux soi-disant réformes constitutionnelles royales octroyées.
Notre histoire politique récente a confirmé que le Pouvoir est intellectuellement maigre et que sa planification stratégique est faible. Il est otage de ses manœuvres permanentes pour mettre en difficulté ses adversaires. Comme il ne peut pas contrôler les éventuelles alliances politiques soudaines nationales ou internationales, il préfère les objectifs tactiques à l'effet garantis aux objectifs stratégiques non garantis. Par conséquent, le Mouvement du 20 février devrait s'accrocher à ses objectifs à moyen et long terme, s'armer de patience et résister aux tentations matérielles et autres privilèges que le pouvoir ne manquera pas d'utiliser pour briser et avorter la mobilisation, comme il l'a souvent fait avec l'élite politique, les intellectuels et les militants depuis les premières années d'indépendance.
La force du Mouvement du 20 février réside dans sa non-transformation en Parti politique. Si cela se produisait, son sort sera celui des autres Partis qui finissent des serviteurs du palais royal. En restant un mouvement, il joue son rôle de conscience et de dynamo de la rue et conduit sa révolution sociale et pacifique vers la démocratie et la dignité. La majorité des Marocains ne fait plus confiance aux partis et l'ont exprimé depuis les élections de 2002 jusqu'au dernier référendum ridicule.
Malgré la forte intimidation du pouvoir, il y a encore des millions d'électeurs marocains qui portent dans leur for intérieur le rejet de la tyrannie, de l'injustice et de l'exploitation. Il y a aussi des Marocains qui ont voté «Oui» et qui découvriront la falsification et la triche lors des prochaines élections, ce qui conduira encore à un Gouvernement désigné et à un Parlement balkanisé. Ils feront encore face au coût de la vie, aux problèmes de l'enseignement, des transports publics, des salaires maigres, du pillage de l'Economie, des fortunes transférées à l'étranger, des factures accablantes d'eau, d'électricité, de téléphone et des lourds prélèvements bancaires.
Le clan du « Oui » aujourd'hui peut devenir « l'armée de réserve » de demain, ses membres peuvent rejoindre leurs Concitoyens qui ne se sont pas laissé duper par le maquillage du Pouvoir et ses tours de magie, qui ont démantelé l'Article (19), mais ont réparti ses prérogatives et ses pouvoirs absolus en plusieurs Chapitres et Hauts Conseils dans la Constitution de 2011, selon une architecture constitutionnelle française qui a conçu pour le Roi une mystérieuse cartographie du Pouvoir dont il est le seul à posséder le décryptage.
Le Mouvement du 20 février est celui d'un peuple, qui ambitionne de changer une situation malsaine sur les plans politique, social et institutionnel et qui menace la paix sociale, l'Etat lui-même ainsi que l'Unité des marocains. Le soutien à ce Mouvement est un devoir de chacun : par les actes, sinon par la parole, sinon par le cœur. C'est le strict minimum de soutien.
Article écrit en arabe par Alaaddine BENHADI ( HYPERLINK "mailto: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. " Cette adresse e-mail est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. )
et traduit par Ahmed BENSEDDIK ( HYPERLINK "mailto: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. " Cette adresse e-mail est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. )
10 juillet 2011


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