Entretien avec Yves Martel, Chef d'établissement, Groupe scolaire jacques Chirac. Quel est le projet pédagogique et éducatif proposé par l'école Jacques Chirac ? Le groupe scolaire Jacques Chirac est un établissement partenaire de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger, qui pilote au Maroc les réseaux de l'AEFE, de l'OSUI et des Partenaires. Tous ces établissements doivent être homologués par l'Education nationale française : ce sera notre cas dès le mois de juin 2019. L'homologation, aussi bien pour les établissements AEFE ou OSUI ou Partenaires, est une garantie pour les élèves et leurs familles, de recevoir un enseignement conforme aux valeurs et aux programmes de l'enseignement français. Nous répondons ainsi à une demande particulièrement forte à Rabat où le nombre de places dans le réseau de la «Mission française» stagnait depuis plusieurs années, empêchant des enfants d'accéder à ces établissements. Nous ouvrons dès cette rentrée 40 classes, de la PS jusqu'à la sixième. Les élèves grandiront ensuite au GSJC, pour atteindre la Terminale, dans quelques années… Notre projet d'établissement est bâti autour de trois axes : une école citoyenne, une école plurilingue et une école connectée. Notre modèle éducatif repose sur les valeurs que sont Citoyenneté et autonomie, Egalité et neutralité, Ouverture sur le monde et recherche de l'excellence et Engagement et responsabilité En quoi votre système pédagogique sera-t-il différent de celui des autres écoles du réseau AEFE ? Nous voulons mettre un accent particulier sur l'apprentissage précoce des langues: du français, bien sûr, mais aussi de l'arabe et de l'anglais, en portant notre effort sur la pédagogie actionnelle et la pratique du co-teaching ou co-enseignement, entre les professeurs arabophones ou anglophones et le maître de la classe, pour «apprendre en pratiquant»… Nous investissons par ailleurs dans un équipement numérique qui devra permettre aux classes de bénéficier des outils les plus récents qui viendront s'ajouter aux livres et cahiers, sans les remplacer… Et pour être précis, nous ne cherchons pas à être obligatoirement «différents» des écoles du réseau AEFE, puisque nous partageons avec eux les obligations et les principes de l'homologation: notre signature «Apprendre autrement» renvoie plutôt à d'autres modèles éducatifs qui nous paraissent dépassés, où les élèves ne reçoivent pas toujours une attention personnelle et différenciée, bienveillante et épanouissante que nous voulons leur offrir. Comment les outils technologiques seront intégrés dans le système d'enseignement au sein de cet établissement ? Chaque salle de classe sera équipée d'un système multimédia interactif, à la disposition du professeur et des élèves, et des armoires connectées permettront de faire circuler en cas de besoin des écrans mis à disposition des élèves, pour des usages éducatifs maîtrisés. Les enseignants seront invités sur leur temps de travail à partager leurs expériences et les bonnes pratiques, pour que la culture numérique prenne une place raisonnée et efficace dans l'instruction et l'éducation de nos élèves : codage, robotique, entraînement et exercice, recherche documentaire et production de contenu, lecture et fabrication d'image seront au menu… Combien d'inscrits prévoyez-vous par classe et comment avez-vous procédé au recrutement des enseignants ? Afin de garder de bonnes conditions de vie scolaire, nous prévoyons un effectif maximum de 28 élèves par classe à partir de la moyenne section de maternelle. En Petite Section, nous ne souhaitons pas dépasser 25… Précisément, nous proposons 84 places en MS, et 84 en GS. Puis 140 places par niveau, du CP au CM2… Enfin, nous pouvons ouvrir 6 classes de sixième, soit 168 places… Les enseignants que nous recrutons doivent être qualifiés et disposer d'une expérience dans la matière enseignée au secondaire ou avoir le niveau pour le primaire. Nous nous sommes donné un objectif de 75 % d'enseignants venant de France ou du réseau des établissements français dans le monde, et de 25 % d'enseignants ayant fait leur preuve au Maroc. C'est en bonne voie : nous y travaillons avec un partenaire basé à Paris, TZ Conseil…