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Comment les grandes formations politiques entament la rentrée
Publié dans La Vie éco le 07 - 09 - 2012

Situation interne tendue chez l'USFP et l'Istiqlal à la veille des congrès. Le RNI et le PAM parachèvent leurs organisation et restructuration. Rentrée animée du côté du PJD sur fond de litige avec l'Intérieur.
Une rentrée politique sur fond de mini-crise au gouvernement. Voilà ce que nous réserve ce début du mois de septembre. Ce qui devait être la première rentrée politique à proprement parler, après les récentes réformes politiques et l'adoption de la nouvelle constitution, sera dominée par un bras de fer entre le parti au pouvoir, le PJD, et le département de l'intérieur. Et pour cause, l'interdiction d'une manifestation dans une place publique, dans la ville de Tanger, de la jeunesse du PJD qui venait justement d'organiser son 8e forum national, du 26 août au 2 septembre, dans la même ville. Les jeunes islamistes se sont vu interdire une manifestation sur la place publique, clôturant cette rencontre. Les autorités locales de la ville avaient gentiment suggéré aux organisateurs de changer de lieu pour cette soirée avant de leur signifier, par écrit (ce qui n'est pas anodin) l'interdiction de l'organisation de cette soirée sur la place publique. La réaction ne s'est pas faite attendre. Certains ministres, députés et dirigeants du parti islamiste, ont vite fait d'endosser, de nouveau, leur habituelle casquette de l'opposition.
La jeunesse, elle, est allée un peu plus loin et a annoncé son intention d'intenter un procès au ministère de l'intérieur. Le parti, lui, devait tenir une réunion extraordinaire de son secrétariat général mardi 4 septembre. Entre-temps, les partis de l'opposition entrent en ligne. Les sections locales de l'USFP, le PAM, le RNI et l'UC à Tanger se sont fendues d'un communiqué dans lequel ils ont soutenu la décision du ministère de l'intérieur. Mais pas forcément pour des raisons purement d'ordre sécuritaire. Les quatre formations de l'opposition accusent, ainsi, le PJD de vouloir mener une campagne électorale anticipée. En effet, le ministère de l'intérieur avait fixé, quelques jours auparavant, la date des élections partielles qui devraient permettre d'occuper les quatre sièges vacants au Parlement après l'invalidation, par le Conseil constitutionnel, de l'élection, le 25 septembre dernier, de quatre députés PJD, à Tanger-médina (3 sièges) et Gueliz-Ennakhil à Marrakech (un siège). Les élections devant se tenir le 4 octobre prochain, tout meeting politique dans les circonscriptions concernées peut prêter à confusion et être considéré comme une campagne électorale avant l'heure. C'est cet argument, rejeté d'ailleurs par les mêmes responsables du PJD, qui a été repris, deux jours plus tard (lundi 3 septembre) dans un communiqué officiel diffusé par le ministère de l'intérieur pour justifier cette interdiction.
Cela étant, au sein même du PJD, certaines voix, plus raisonnables, parlent plutôt d'«obligation de changer de lieu de manifestation» au lieu de son interdiction puisque la jeunesse a bel et bien tenu cette fameuse soirée de clôture dans la salle couverte où s'est déroulé l'ensemble des activités de ce meeting.
D'une pierre trois coups…
En somme, le PJD a marqué un point, peut-être même plusieurs. Il s'offre, à moindre coût, une campagne médiatique en bonne et due forme en cette rentrée politique alimentée par les déclarations, peu amènes envers le ministère de l'intérieur, venant de certains ministres, députés et autres dirigeants du parti. De même, il continue de camper avec brio sur la position qui a toujours été la sienne, celle de victime et, pour finir, et c'est important en cette période d'avant les élections, il envoie un message rassurant : l'Intérieur sera désormais impartial et intransigeant. Car, tout parti aux commandes du gouvernement qu'il est, le PJD n'a pas été épargné par ce département.
Le message ou plutôt les messages sont passés. L'incident est-il pour autant clos ? Les jours à venir nous le diront.
Cet incident de Tanger n'est, par ailleurs, pas le premier malaise qui perturbe la quiétude et l'homogénéité, simulée ou avérée, qui caractériserait, selon ses membres, la majorité gouvernementale. Les frictions entre les dirigeants du PJD et le ministère de l'intérieur que chapeautent leurs alliés du MP ne sont plus à compter. Et les Harakis ne comptent pas rester les bras croisés alors que leur secrétaire général est régulièrement pris à partie par les responsables du PJD, assure-t-on auprès de la formation de M. Laenser. C'est sans doute l'une des raisons qui justifient la réunion, dans les jours à venir, des quatre formations de la majorité «pour faire le point». L'instrument de suivi mis en place par la charte de la majorité, qui devait tenir des rencontres mensuelles où devraient être aplanis ce genre d'écueils, ne se réunit plus depuis longtemps. La situation que traverse le parti de l'Istiqlal, le principal allié du PJD, même s'il n'est pas la cause du gel de cette instance, n'y est pas complètement étrangère. Le secrétaire général sortant, Abbas El Fassi, n'est plus, confie-t-on, en mesure de prendre des initiatives décisives au nom du parti. En plus, l'issue de la réunion, le 22 septembre, de son conseil national, consacrée à l'élection du secrétaire général et des membres du comité exécutif est, d'ailleurs, l'un des évènements les plus attendus de cette rentrée politique. La tenue, le 2 septembre, du comité central de sa jeunesse a déjà donné un avant-goût de ce que sera cette réunion cruciale du conseil national et augure, sauf désistement de dernière minute des deux candidats à la tête du parti au profit d'un troisième candidat consensuel, d'un avenir sombre pour la formation de Allal El Fassi. Les 300 membres du comité central de la jeunesse istiqlalienne ont failli, en effet, en venir aux mains pour régler le différend qui oppose les pro-Chabat (majoritaires) et les partisans de Abdelwahed El Fassi.
Cette rentrée ne s'annonce pas tout à fait de la même manière pour une autre formation historique : l'USFP. Le parti d'Abderrahim Bouabid n'est certes pas devant une impasse, mais il n'en est pas loin.
Organisation et restructuration, en attendant les élections
A ce jour, aucune date n'a encore été fixée pour son prochain congrès, le IXe. «Les travaux des comités préparatoires avancent très lentement. Pire encore, nous ne disposons, pour le moment, d'aucune visibilité. C'est que, même les membres du bureau politique ne sont pas d'accord… ni sur la date du congrès ni sur la manière de le préparer», affirme Taher Abouzaid, membre du comité politique issu de la commission préparatoire du congrès. La même source affirme qu'une réunion du conseil national devrait se tenir avant fin septembre avec, à l'ordre du jour, trois points : définir les procédures permettant la participation des cadres non élus au congrès, fixer le nombre des congressistes et préciser une date pour le congrès. En attendant, on se prépare aux élections, celles partielles à Tanger et Marrakech et les élections régionales portant sur le changement, à la mi-mandat, des présidents et bureaux des conseils des 16 régions. Qu'en est-il pour les principales autres formations ? Le PAM a profité des vacances estivales pour mettre de l'ordre dans son organisation. Il est ainsi prévu la mise en place, prochainement, des organisations parallèles et, un peu plus tard, d'un centre d'études et de recherches.
Pour l'heure, explique Younes Sekkouri, député et secrétaire régional de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, il s'agit de mettre en place, dans un peu plus d'une semaine, une organisation de jeunesse et une section estudiantine. L'organisation des femmes sera, elle aussi, créée vers fin septembre.
Le parti entreprend, en outre, de créer ses propres forums des ingénieurs, des médecins, des cadres, des avocats… et des structures de la société civile affiliées au parti, particulièrement celles actives dans le domaine de la solidarité sociale. A cela s'ajoute une vague de restructurations au niveau régional. Des congrès régionaux seront tenus dans les différentes régions et de nouveaux secrétaires régionaux seront élus avant la fin de l'année.
Le RNI emprunte la même voie. Il a tenu, courant août, une première réunion constitutive de sa jeunesse. «La section des jeunes et des femmes devraient être constituées dans les semaines à venir», explique Ouadie Benabdellah, député et membre du bureau politique du parti. Ce dernier a tenu, en ce sens, sa première réunion de la rentrée, lundi 3 septembre, mais, selon notre source, la véritable rentrée politique du parti aura lieu dans une semaine, à la mi-septembre. Quant au MP, il prépare une série de meetings à travers l'ensemble des provinces du Royaume. A cela s'ajoute l'organisation de la désormais traditionnelle université polaire consacrée à l'amazighité et le congrès de la jeunesse du parti.
Elections et lois organiques, les chantiers de 2013
Et pour le gouvernement ? En plus du projet de Loi de finances qui devrait accaparer l'essentiel du débat public, en cette période de crise et donc d'austérité, le gouvernement s'apprête à mettre en œuvre son agenda législatif. Il s'agit d'un peu plus de 300 textes à adopter d'ici la fin de son mandat. Concrètement, on parle de 13 lois organiques relatives à la mise en œuvre de la constitution, 7 textes de loi portant sur l'institution et l'organisation des instances prévues dans la constitution ou déjà existantes, relatives au domaine de la gouvernance, des libertés et des droits de l'homme, 19 textes de loi nécessaires pour l'harmonisation de l'arsenal juridique déjà existant avec les dispositions de la nouvelle constitution et enfin de 286 textes de loi requis pour l'exécution des différentes politiques sectorielles.
On parle également de textes prioritaires, comme celui de la régionalisation (courant 2013), de l'officialisation de la langue amazighe (fin 2013), de la loi organique du gouvernement (fin 2012), le conseil supérieur de la jeunesse, l'initiative législative citoyenne, la Cour constitutionnelle (fin 2012) et les procédures de sa saisine… Une chose est sûre, pour l'opposition, le calendrier de la mise en œuvre de cet agenda législatif ne devrait pas être définitif. «Il faut d'abord se mettre d'accord avec les formations de l'opposition notamment sur les priorités avant sa mise en œuvre», affirme le député PAM, Younes Sekkouri.
Autre volet qui ne risquera pas de passer inaperçu en cette rentrée, les nominations aux postes de responsabilité. Le premier décret d'application de la loi organique portant sur le sujet, promulguée avant les vacances parlementaires, devrait être adopté, jeudi 6 septembre, en conseil de gouvernement. Là encore, explique Tarik Tlaty, professeur de sciences politiques à l'université Hassan II-Mohammédia, «pour qu'elles ne soient pas un autre élément de crise, il ne faut pas que ces nominations soient monopolisées par un parti ou un groupe de partis au pouvoir. Il faut y associer les autres composantes de la société».
Voilà pour la forme. Pour le fond, peut-on vraiment parler de rentrée politique à proprement dire ? Logiquement, explique M.Tlaty, après les grandes réformes qu'a connues le Maroc l'année dernière, le pays devrait connaître sa première vraie rentrée politique dans toute son histoire, mais, «en attendant la mise en œuvre effective de la nouvelle constitution, c'est plutôt une rentrée routinière que nous nous apprêtons à vivre». Le député PAM, Younes Sekkouri, verse dans le même sens. «C'est la première fois, affirme-t-il, que l'on s'apprête à vivre une vraie rentrée politique. Malheureusement, le gouvernement n'a encore rien préparé de concret et de planifié. A ce jour, il n'a pas encore présenté de plan d'action contre le chômage, ni de plan d'action pour promouvoir la croissance et stimuler l'investissement, encore moins un plan pour la réforme de l'enseignement et ne dispose pas non plus de visibilité concernant la réforme de la Caisse de compensation. C'est pour dire qu'à ce jour, à de rares exceptions où des plans spécifiques sont déjà mis en œuvre, nous ne disposons pas de politiques publiques à proprement parler. Du coup, l'opposition ne peut pas s'opposer à quelque chose qui n'existe pas». Au lieu de cela, confirme Tarik Tlaty, «il semble que le gouvernement a encore choisi une fuite en avant. En même temps, les partis politiques se limitent au rôle réducteur de l'émission de déclarations et de positions sans prendre d'initiatives. Une situation d'autant plus grave que le citoyen ne s'y retrouvent plus. Les attentes nées de la période d'adoption de la nouvelle constitution risquent d'être déçues. Ce qui le plongera de nouveau dans une complète indifférence vis-à-vis de la chose politique». Une problématique à laquelle, estime-t-on, seuls l'accélération de la mise en œuvre de la constitution, la tenue, dans les brefs délais, des élections et surtout l'exercice du gouvernement de ses pleines prérogatives de proposer, défendre et exécuter des politiques publiques auxquelles l'opposition contribuera à enrichir et redresser peuvent apporter une solution. Ce n'est que lorsque ces deux institutions, le gouvernement et l'opposition et la société civile exerceront pleinement leurs prérogatives et pouvoirs clairement stipulés dans la constitution que l'on peut parler d'une vraie rentrée politique.
Tahar Abou El Farah


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