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Automobile : Les concessionnaires maintiennent le cap
Publié dans La Vie éco le 10 - 12 - 2012

Malgré une conjoncture défavorable, les immatriculations sont en hausse. Les voitures particulières profitent de l'embellie au détriment des véhicules utilitaires légers. Les hausses fiscales pourraient fragiliser le marché.
Contrairement à beaucoup de pays de la zone euro qui enregistrent des chutes vertigineuses en matière de ventes d'automobiles, le Maroc maintient sa croissance, tout en demeurant encore sous-motorisé. Par exemple, le voisin algérien consomme annuellement trois fois plus de véhicules neufs ! Ceci dit, à fin octobre, les statistiques de l'AIVAM font part de 107 343 immatriculations nouvelles, soit une hausse de 14,74% par rapport à la même période de l'exercice 2011. Mais si l'on scrute les chiffres de plus près, on s'aperçoit que les véhicules particuliers (VP) et les véhicules utilitaires légers (VUL) évoluent différemment. En effet, le premier segment accapare plus de 90% de part de marché. Il croît de 17,16% avec 97 316 unités écoulées à fin octobre. En revanche, le second affiche une baisse de 4,39% par rapport à la même période de l'an passé, laquelle était déjà inquiétante. Pour de nombreux opérateurs, cette morosité est due à la crise qui frappe le monde agricole, les industriels et le tissu des PME-PMI. Résultat : seuls 10 036 VUL ont été écoulés contre 10 497 à fin octobre 2011.
Côté performance, le paysage commercial demeure quasiment le même (voir tableau). Renault Maroc accapare près de 40% de part de marché. Ses deux marques (Renault et Dacia) totalisent 4 127 ventes en octobre, et 39 708 sur les dix premiers mois de cette année, soit une progression de 14,5% par rapport à la même période de 2011. Signalons que Dacia détient 21,7% de part de marché en octobre, malgré un engouement mitigé pour les modèles Lodgy et Dokker. Sur la troisième marche du podium, on trouve Peugeot avec une part de marché de 8,73%. Quant à Citroën, l'autre marque du groupe Sopriam, elle affiche 4,64% de part de marché. Elle est donc devancée par l'américain Ford (7,66%) qui poursuit sa conquête. Le sud-coréen Hyundai occupe la cinquième position avec 6,87% de part de marché, suivi de Volkswagen (5,17%).
Les asiatiques souffrent
L'exemple de Hyundai constitue un cas à part dans l'univers des véhicules d'origine asiatique. En effet, la plupart des autres marques enregistrent des baisses significatives, voire catastrophiques pour les marques chinoises qui décidément ne réussissent toujours pas à séduire le consommateur local. Quant aux autres, les variations 2011-2012 sont plus ou moins alarmantes. Ainsi ,Toyota stagne, Suzuki de 0,69%, Honda baisse de 12,63%, Mitsubishi de 15,25%, Kia de 23,80% et Mazda de 44,57%. Nissan fait mieux que Hyundai (+30,86%) avec 54,68% mais avec moins d'unités vendues. D'aucuns seraient tentés d'incriminer les droits de douane élevés encore en vigueur sur les véhicules d'origine asiatique. Certes, c'est pénalisant. Mais des observateurs avertis font remarquer que c'est plutôt l'arrivée (ou l'absence) de modèles trop avant-gardistes par le design ou la motorisation, notamment hybride (le cas de Toyota et Honda, par exemple), qui empêchent des marques phare de recouvrer leur santé.
Par ailleurs, d'autres facteurs doivent être pris en considération. Si Auto Expo a été un franc succès, tous les acteurs sectoriels s'accordent à dire qu'en réalité, ce salon tant attendu ne booste pas les ventes annuelles de manière significative. Pour eux, il s'agit plutôt d'un déplacement des transactions commerciales sur une période précise de l'année. D'ailleurs, s'en sont suivis des mois guère euphoriques qui ont coïncidé avec Ramadan, la période estivale et la rentrée scolaire. Mais les principales inquiétudes proviennent des mesures fiscales inscrites dans le projet de Loi de finances 2012. Finalement, ce que l'on a octroyé aux conducteurs par le biais du démantèlement douanier, on le leur a repris via les tarifs des premières immatriculations et des vignettes qui ont été revus à la hausse.
Des mesures fiscales pénalisantes
Ainsi, l'augmentation des frais d'immatriculation s'est appliquée aux voitures de puissance fiscale allant de 7 à 9 chevaux, où elle varie de 1 500 à 2 500 DH. Mais les majorations les plus importantes concernent surtout les voitures de plus de 10 chevaux. A titre d'exemple, pour une voiture de 12 chevaux, comptez dorénavant 13 000 DH au lieu de 6 000 DH. Les frais d'immatriculation sont dorénavant de 2 500 DH (puissance fiscale de moins de 8 chevaux), 4 500 DH (puissance fiscale entre 8 et 10 chevaux), 10 000 DH (puissance fiscale entre 11 et 14 chevaux), 20 000 DH (puissance fiscale égale ou supérieure à 15 chevaux).
Quant aux prix des vignettes, les nouveaux tarifs seront appliqués à partir du 1er janvier 2013. Pour les motorisations essence, comptez 350 DH (puissance fiscale inférieure à 8 CV), 650 DH (puissance fiscale entre 8 et 10 CV), 3 000 DH (puissance fiscale entre 11 et 14 CV), 8 000 DH (puissance fiscale égale ou supérieure à 15 chevaux). Pour les motorisations diesel, il vous faudra débourser 700 DH pour une puissance fiscale inférieure à 8 CV, 1 500 DH entre 8 et 10 CV, 6 000 DH entre 11 et 14 CV, 20 000 DH pour 15 chevaux et plus. Par ailleurs, signalons que les véhicules âgés de plus de 25 ans ne sont plus exempts de la vignette.
Tous les professionnels reconnaissent que ce changement arrive à un moment inattendu et pourrait freiner la politique de rajeunissement du parc et d'accès à l'automobile, d'autant plus que, logiquement, les voitures de moins de 7 chevaux sont destinés à des ménages à revenus limités et aux premières acquisitions. Ajoutez à cela la hausse brutale du prix du carburant (le 2 juin), laquelle s'est soldée par un litre d'essence à 12,24 DH (+2 DH) et un litre de gasoil à 8,20 DH (+1 DH), et vous comprendrez pourquoi les concessionnaires ont de bonnes raisons de s'inquiéter. D'autant plus qu'en la matière, l'économie réalisée par la Caisse de compensation est de 7,4 milliards de DH sur une année pleine, sachant que les subventions sont de 3,35 DH/litre pour le gasoil et 1,50 DH/litre pour l'essence. C'est-à-dire que des hausses peuvent encore intervenir, surtout si le prix du baril de pétrole flambe (hypothèse probable, vu la situation géopolitique internationale).
En Europe, les modes de locomotion ont changé et cet automne, la France a enregistré une baisse significative de la consommation de carburant à la pompe. Ici, le parc automobile majoritairement diesel va le devenir davantage. Pour preuve, les professionnels du VO (véhicule d'occasion) ont remarqué, depuis cet été, un désintérêt de plus en plus flagrant pour les motorisations essence et une dépréciation inquiétante de la cote de ce type de véhicules.
En somme, malgré les mesures successives incitatives en vue de démocratiser l'accès à l'automobile, lesquelles avaient également pour objectif de rajeunir un parc national en piteux état, l'automobiliste marocain s'aperçoit que ce «plaisir-nécessaire» constitue un budget sans cesse plus conséquent. Quant à l'auto, force est de constater qu'elle est devenue «la vache à lait» de l'Etat.


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