Le troisième rapport sur la stabilité financière de la Banque centrale révèle une solidité des secteurs bancaires et d'assurance. Toutefois, leur exposition à de grandes entreprises, en tant que clientèle chez les banques et placements chez les assureurs présentent un risque, comme ce qui a été prouvé avec les déboires de la Samir et d'Alliances. La stabilité financière qui est désormais l'une des missions prioritaires de Bank Al-Maghrib à côté de la stabilité des prix, est minutieusement analysée chaque année. La banque en est d'ailleurs à son troisième rapport sur la stabilité financière. À l'image de ses prédécesseurs au niveau des institutions financières, la Banque centrale passe en revue le secteur bancaire, le secteur des assurances ainsi que les régimes de retraite. De cette analyse, il ressort que les banques affichent une posture solide, face notamment aux différents stress tests. Le secteur a prouvé sa capacité à absorber des chocs macroéconomiques plausibles. De même, le risque de contagion reflétant l'exposition des banques à leurs filiales implantées à l'étranger demeure faible. La seule vulnérabilité qu'affichent les banques est celle face aux chocs qui pourront impacter la qualité du crédit de leurs plus grandes contreparties. Les retraites préoccupantes Du côté des assureurs, leur exposition aux risques de taux, de marché (boursier) ou encore immobilier est contenue. Les résultats des différents stress tests montrent, en effet, que les exigences prudentielles en matière de solvabilité sont respectées par les entreprises d'assurances. Par ailleurs, à l'image des banques, les assureurs encourent aussi un risque de contrepartie liée à leur exposition à certains émetteurs en matière de placements. En effet, ladite exposition atteint dans certains cas 30% des fonds propres du secteur. A contrario, l'exposition des compagnies d'assurances aux risques d'impayés provenant des assurés et des intermédiaires d'assurances est restée quasiment stable. Les parts de ces impayés dans les fonds propres s'élevaient en 2015 respectivement à 19,3% et 12,9%. Enfin, du côté des régimes de retraite, leur situation financière reste toujours fragile, notamment au niveau du régime des pensions civiles. Leur équilibre technique a poursuivi sa dégradation en lien avec une faible tarification et un niveau important des engagements. Cette situation qui menace la viabilité à long terme des régimes de retraite est plus critique au niveau du régime des pensions civiles, qui a enregistré un deuxième déficit après celui de 2014 et pourrait voir ses réserves s'épuiser en 2022 en l'absence d'une mise en œuvre urgente de sa réforme paramétrique. Le financement de ce déficit ne sera pas sans impact sur les finances publiques, les marchés financiers et les ménages.