Deux jours seulement après la visite au Maroc du ministre portugais des Affaires étrangères, Paulo Portas, c'est au tour de son homologue du Royaume-Uni, William Hague, d'atterrir à Rabat. Le chef de la diplomatie britannique, qui a entamé à partir de la capitale politique et administrative du royaume, une tournée dans la sous-région, était venu s'enquérir de l'évolution de la situation politique et de constater de visu, «les progrès qui ont été réalisés par le Maroc au cours des derniers mois». Il s'agit, aussi, pour William Hague, d'apporter le soutien de son pays au processus de réformes en cours, à travers le lancement du partenariat anglo-arabe à partir du Maroc, une initiative visant à soutenir «la participation politique et la lutte contre la corruption» dans les pays de la région MENA, en proie depuis plusieurs mois à un vent de réformes politiques et socioéconomiques. Cette mutation n'est pas sans inaugurer de nouvelles perspectives au sein des relations entre les pays des deux rives méditerranéennes. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le ministre britannique des Affaires étrangères, dont c'est la première visite au Maroc depuis sa nomination à ce poste en 2010, a mis à profit sa visite pour rencontrer, non seulement son homologue marocain, Taïeb Fassi Fihri, mais également, plusieurs dirigeants de partis politiques marocains. La rencontre qui s'est déroulée, lundi dernier à Rabat, a porté sur les préparatifs des prochaines élections législatives, ainsi que sur l'impact des réformes politiques en cours, et qui ont différencié le Maroc des autres pays. Lors du point de presse qu'il a conjointement animé avec son homologue marocain, William Hague est revenu sur le dossier du Sahara. «Les soulèvements qui ont accompagné le printemps arabe ont augmenté l'importance de résoudre ce différend», a estimé Hague, pour qui «la non-résolution de cette question a un impact négatif sur la coopération régionale». Enjeux économiques La visite du chef du Foreign Office, tout comme celle du ministre portugais des Affaires étrangères, s'inscrit dans le cadre d'une réelle volonté de renforcer le partenariat entre le Maroc et ces deux pays. Lors de leurs visites, William Hague et Paulo Portas n'ont pas caché leur détermination à renforcer davantage les accords de coopération bilatérale qui lient le Maroc au Royaume Uni, d'une part et au Portugal d'autre part. Hague a été, à ce sujet plus explicite, en annonçant : «Nous voyons cela comme une période passionnante et un moment extrêmement positifs, partout dans le monde arabe, de différentes manières et dans différents pays, mais nous voulons renforcer notre partenariat et réaffirmer notre soutien au Maroc». La question de l'intégration régionale, «qui pourrait offrir de grands avantages dans cette région», a ainsi été explorée comme l'une des pistes dans ce cadre. «Certaines études ont estimé que, bien que les zones de libre-échange établies avec les Etats-Unis et l'Union européenne aient conduit à une augmentation du PIB de quatre ou cinq milliards de dollars, elles pourraient doubler si les zones commerciales étaient unifiées au niveau du Maghreb». Une invitation opportune, puisque la diplomatie marocaine, comme l'a expliqué Taïeb Fassi Fihri, a fait de l'intégration régionale son cheval de bataille pour relever les défis socioéconomiques auxquels est confrontée la région.