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Dans le business «propre» des déchets...
Publié dans Les ECO le 05 - 01 - 2012

«Depuis deux mois, nous avons un grand volume de polyéthylène téréphtalate) en stock qui attend des repreneurs». Ces mots sont de Nisrine Mouchfaa, une des «chefs traders», de ce qui ressemble à une véritable bourse des déchets, créée par la société Segedema, du groupe Pizzorno, à Oum Azza, dans la région de Rabat. Nisrine est, de fait, la responsable opérationnelle du premier centre intercommunal de tri et de traitement des déchets du royaume, conçu et financé par l'enseigne spécialisée dans la commune urbaine d'Oum Azza, à quelques kilomètres de la capitale administrative. Ce centre de tri, réellement opérationnel depuis le mois de juin dernier, a permis de formaliser un véritable business informel de récupération de déchets, à partir de l'ancienne décharge sauvage d'Akreuch, aujourd'hui en réhabilitation. L'objectif, était de favoriser la création d'emplois et de revenus ,relativement fixes, à plus d'une centaine de bénéficiaires. «Ces derniers sont regroupés au sein d'une coopérative, Attawafekk, qui est l'option la mieux adaptée, suivant l'effectif des trieurs que nous avons pu recenser sur le site de l'ancienne décharge, et le modèle économique visé», nous explique Nicolas Salin, le responsable de communication de Segedema. La coopérative produit aujourd'hui un chiffre d'affaires mensuel situé entre 400.000 et 500.000 DH, à partir de la revente des matières récupérées. Ces matières vont des métaux de diverses natures et valeurs (cuivre, plomb, etc.), aux autres vieux emballages plastiques. «Ces matières récupérées sont revendues à des sociétés de recyclage. La coopérative, qui coordonne cette activité commerciale en interne, applique des tarifs généralement basés sur les cours appliqués à l'international, et fortement liés aux contraintes des variations de l'offre et de la demande», explique la responsable du centre. Le PET (polyéthylène téréphtalate), est une parfaite illustration du fonctionnement de cette Bourse pas comme les autres. Cette matière est généralement celle que l'on retrouve le plus souvent dans les déchets ménagers au Maroc. «C'est une ressource très demandée sur le marché depuis quelques années. Ses cours à l'international sont passés en quelques mois de 400 DH à 2.700 DH, voire 3.000 DH la tonne». Quant aux trieurs membres de la coopérative, ils bénéficient d'une indemnité mensuelle fixée à 2.700 DH, pour un total de 176 membres. Ce montant a été déterminé selon plusieurs critères. Ce revenu est pour certains trieurs, un peu moins que ce qu'ils réussissaient à avoir dans l'ancienne décharge sauvage. «Ces derniers récoltaient en effet entre 80 et 200 DH de recettes par jour. L'organisation en coopérative leur permet au moins d'assurer une certaine régularité de leurs revenus», explique Nisrine.
Filière industrielle à terme
L'opportunité ne se limite toutefois pas uniquement à ce niveau. Les promoteurs du projet visent à terme la création d'une véritable filière de recyclage de certaines matières, comme le PET. «La majorité des industriels locaux sont obligés d'importer du granulé de PET, pour produire des emballages en plastique», explique Gérald Valay, le directeur traitement de Segedema, du Groupe Pizzorno. «Le marché à l'export pourrait être une importante opportunité commerciale pour ces produits récupérés. L'idéal serait d'avoir des usines de transformation sur place qui pourraient prendre le relais», poursuit Valay. Cependant, le principal défi sera justement d'assurer un approvisionnement à la base, qui sera suffisamment important en volume, pour pouvoir être utilisé à une échelle industrielle.
Du business... au social
Partant du particulier au général, il faut savoir que ce projet de réinsertion professionnelle de ces trieurs de décharges publiques s'inscrit dans un cadre beaucoup plus large. C'est, en effet, la partie intégrante d'un contrat de concession conclu entre le groupe Pizzorno et les autorités locales de la région de Rabat, pour une durée de 20 ans. Parmi les objectifs, figurent la conception, le financement et l'exploitation d'un centre de traitement de déchets à Oum Azza. Ce centre a coûté près de 174,9 millions de DH d'investissements en infrastructures et équipements fixes, et un peu plus de 82 millions de DH en équipements mobiles. La structure devrait être rattachée à trois centres de transfert à Rabat, Salé et Témara, pour des montants d'investissements de réalisation situés entre 25 et 29 millions de DH par centre. Dans ce même contrat de concession, figurent aussi la dépollution définitive de la vallée du Bouregreg, ainsi que la réhabilitation des sites des anciennes décharges d'Ouja, d'Ain Attig et d'Akreuch. «Le programme d'éradication des bidonvilles promu par l'Etat a permis de reloger tous les habitants du bidonville, qui étaient juxtaposés à cette décharge, dans un projet d'habitat social, à Ain Aouda», rappelle Gérald. «Le problème, c'est que pour une majorité de ces gens, les déchets constituaient leur unique revenu. Il y avait donc un risque de perdre leur travail. Dans le cadre de notre réponse à l'appel d'offres lancé pour la réalisation de ce centre intercommunal de traitement des déchets, (attribué en 2005-2006) nous avons proposé de réintégrer ces personnes dans le projet afin de sauvegarder ces revenus», poursuit le responsable.
Point de vue
Gérald Valay,
Directeur du traitement chez Segedema, groupe Pizzorno.
Le tri à la base est difficile à mettre en place. La principale contrainte est d'ordre financier, puisqu'il faut recourir à une logistique spéciale pour chaque nature de déchets et opérer des rotations successives dans la même journée, sur le même circuit. Cette augmentation des charges ne peut pas être compensée par la vente des matériaux triés et recyclés. En plus, quand vous faites la collecte sélective, cela ne dispense pas de disposer d'une autre infrastructure de tri pour faire repasser toute cette collecte au tamis. La formule appliquée par Pizzorno est une collecte en vrac pour un tri ultime au niveau du centre. Cela nous permet de maîtriser nos coûts fixes de collecte, de faire de la valorisation, et d'intégrer le tri de la matière organique, qui nous permet, plus tard, de faire du compost. Ici, nous avons un système qui nous permet de faire de la valorisation, de la production de compost, et l'intégration professionnelle des trieurs. Dans quelques années, nous pourrons, peut-être, généraliser le concept à d'autres zones de décharges publiques sauvages, en créant des emplois dans ce domaine, et dans de meilleures conditions. C'est un concept qui marche et qui pourrait bien être dupliqué. Il suffirait tout juste, à partir de là, d'adapter le modèle de structure économique au nombre des bénéficiaires et aux volumes de déchets. À terme, ceci pourrait mener à la création d'une filière commerciale, qui permettrait d'offrir des matières premières recyclables à certaines industries.
Point de vue
Nisrine Bouchfaa,
Responsable du centre de tri d'Oum Azza (groupe Pizzorno).
Acquérir l'adhésion de ces personnes au projet du centre de tri, ne s'est pas fait du jour au lendemain. Il fallait une approche très délicate, qui devrait prendre en compte toutes les spécificités de leurs conditions de vie. Il fallait aussi leur faire comprendre que c'était une réelle alternative que nous leurs offrions, devant la perspective de fermeture de la décharge d'Akrouch, pour sauvegarder leurs revenus et travailler dans de meilleures conditions.
Cette première étape a permis ainsi le recensement de plus d'une centaine de trieurs. Il s'agissait ensuite d'établir des séances de stage et de formation pour les aider à acquérir les bases du management, dans une structure de production formelle et bien structurée. Cette période a duré près de 8 mois, pour finir en juillet 2010. Elle nous a permis de tester les machines, et de mettre les trieurs dans un nouvel environnement de formalisation de leurs activités et de redistribution plus équitable des revenus. L'étape suivante était de trouver la structure de collaboration adaptée au mode de vie de ces profils. Nous avons par conséquent opté pour la constitution d'une coopérative. L'adhésion au projet a été finalement entièrement acquise et la coopérative a démarré officiellement ses opérations en juin dernier, fournissant des clients dont nous garantissons les paiements avec des agréments que nous leur octroyons.


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