Les syndicats ont fait de l'augmentation des salaires une question de survie, mais qu'en est-il des «porteurs d'uniformes » auxquels on interdit curieusement le syndicalisme ? Le cas par cas est de rigueur ! En effet, si ces 600.000 salariés et fonctionnaires ont bénéficié d'une revalorisation de salaire conséquente, nos policiers, gendarmes et militaires, qui se comptent par centaines de milliers, sont lésés de par leur statut spécifique. Pourtant, ce policier, debout des heures durant sous un soleil de plomb ou des pluies torrentielles, ce gendarme parfois confronté au manque de moyens dans des agglomérations de plusieurs dizaines de milliers d'habitants, ce militaire qui se sacrifie à chaque instant pour la sécurité de la patrie et la dignité du citoyen... ces gens-là ne doivent pas être laissés-pour-compte. Hammouchi a donc bien fait d'enfiler la casquette du syndicaliste pour défendre les siens et améliorer leurs conditions de travail, en attendant que les autres uniformes lui emboîtent le pas. Parallèlement à ces actions exclusivement pécuniaires, il y a lieu de réconcilier le citoyen avec les sécuritaires du front, en l'occurrence la police, les forces auxiliaires et la gendarmerie. Le triste épisode de l'artiste Amine Radi devrait pousser ces métiers à plus de sensibilisation, de formation au civisme et à la culture des droits de l'Homme, car le citoyen est souvent leur «client» avec qui la stricte application de la loi. Ce parchemin des droits et obligations, devrait être sacré. Mais force est de constater que les prérequis sont d'ordre matériel afi n de tirer le contrat d'engagement vers le haut, et de moraliser ces métiers ô combien importants pour la stabilité du pays. Maintenant, El Otmani devrait prendre cela en compte et ce n'est pas parce qu'ils ne peuvent manifester ou décréter une grève qu'il faudrait les oublier. Il faut y penser...