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Le cinéma graphique et politique de Faouzi Bensaïdi
Publié dans Les ECO le 19 - 05 - 2020

Confinement oblige, il est bon de replonger dans les films qui ont marqué les esprits ces dernières années. Zoom sur un cinéaste à la fois touchant et percutant qui utilise la poésie pour titiller les consciences. Son emprunte cinématographique a touché le monde depuis son premier «1.000 mois» au dernier «Volubilis». Bienvenu dans le monde passionné de Faouzi Bensaïdi.
«Mille mois» (2002)
Au Maroc, en 1981, pendant le mois du ramadan, Amina s'installe chez son beau-père, Ahmed, avec son fils de sept ans, Mehdi, dans un village au coeur des montagnes de l'Atlas. Alors que son père est en prison, Mehdi croit que celui-ci est parti travailler en France : sa mère et son grand-père entretiennent ce secret pour le préserver. À l'école, il a le privilège de s'occuper de la chaise de l'instituteur. Son rapport au village, à ses copains et au monde est construit autour de cet objet. Epargner Mehdi est le grand souci d'Amina et Ahmed, mais à quel prix ? L'équilibre fragile de cette vie menace tous les jours de voler en éclats…»Mille mois» est le premier long métrage de Faouzi Bensaïdi qui avait co-écrit le scénario du film «Loin d'André Téchiné». «Je n'ai pas envie de traiter l'histoire de face mais de biais pour ce qu'elle laisse comme traces et séquelles sur des gens qui ne la voit pas se faire, tellement ceux-ci sont ancrés dans un présent où tous les coups sont permis pour survivre…comme une guerre lointaine dont on ne verrait les blessés que s'ils habitent le quartier», explique le cinéaste. En sélection officielle à Cannes en 2003 dans la section «Un certain regard», ce film a reçu le Prix «Premier regard». «Mille mois» a également obtenu sur la Croisette le Prix de la jeunesse décerné par le ministère français de la Jeunesse et des sports.
«WWW What a Wonderful World» (2007)
Casablanca, une ville de contrastes, moderne et archaïque. Kamel est un tueur à gages qui reçoit ses contrats par Internet. Il a coutume d'appeler Souad, une prostituée occasionnelle pour faire l'amour après ses exécutions. C'est souvent Kenza qui décroche. Elle est agent de la circulation, responsable du plus grand rond-point de la ville. Bientôt, il tombe amoureux de cette voix et part à sa recherche. Hicham, un hacker professionnel qui rêve de partir en Europe infiltre par hasard les contrats de Kamel… Les trois W du titre original du film «WWW What a Wonderful World» illustrent le côté virtuel de l'histoire du film. Pour le réalisateur Faouzi Bensaïdi, le film parle des rapports humains à travers les nouvelles technologies de communication comme Internet, le téléphone portable, et de l'histoire d'«amour virtuel» entre les deux personnages. «WWW What a Wonderful World» faisait partie de la sélection Venice Days 2006 (Jours d'auteurs) lors de la 63e Mostra de Venise qui s'est tenue du 31 août au 9 septembre 2006.
«Volubilis» (2018)
Dans son dernier long métrage qui rafle pratiquement tous les prix du Festival national de Tanger 2018, Volubilis rassemble tous les ingrédients qui font de Faouzi Bensaïdi un réalisateur à part. Ce dernier signe une fresque sociale à la fois touchante et dure et nous présente un Maroc tel qu'il est depuis sa Meknès natale avec ses belles contradictions et ses injustices saillantes. En optant pour une ville morte, il met sûrement la mort au cœur même de l'espace narratif et visuel de sa fiction, comme si elle guettait ses personnages mais pas vraiment. Plus que la mort, qui selon les personnages est plus douce que la vie, le film raconte l'histoire d'amour entre Malika, femme de ménage et Abdelkader, vigile dans un centre commercial. Un couple qui tente de survivre et de vivre un amour où il est difficile de montrer ses sentiments et ses marques d'affection en public. N'ayant pas de vie privée puisqu'étant contraint de vivre avec la famille envahissante d'Abdelkader, le couple se voit frustré de ne pas avoir son intimité, même marié. Néanmoins, ceci n'est pas le fond du problème puisque le couple voit sa vie basculer lorsqu'Abdelkader vit une humiliation au travail après avoir réparé une injustice et se retrouve sans travail du jour au lendemain. Une descente aux enfers commence pour ce couple campé de façon très convaincante par Nadia Kounda et Mouhcine Malzi. Ce dernier arrive à transmettre toute cette colère sans jamais trop en faire. Il est juste et touchant dans cette évolution intéressante du personnage. Le réalisateur creuse ce fossé entre le riche et le pauvre, entre celui qui a la pouvoir et celui qui n'en a pas, entre l'abus de pouvoir quand on l'a. Douce et naturelle, Nadia Kounda nous livre un jeu fluide et passionné. Elle ne joue pas, elle est.


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