Sous leadership royal, le Maroc affirme sa voix à la Ligue arabe    Qualifications africaines: Le match contre le Niger, décisif pour se qualifier au Mondial 2026 (Joueurs de l'équipe nationale)    Le Mali défie l'Algérie devant la Cour internationale de Justice : un procès historique pour "agression armée"    Sahel : Le Mali saisit la Cour internationale de justice contre l'Algérie    Aïd Al Mawlid : Grâce royale au profit de 681 personnes    S.M. le Roi préside à la mosquée Hassan à Rabat une veillée religieuse en commémoration de l'Aïd Al-Mawlid Annabaoui Acharif    Législatives 2026 : Le PSU contre la participation des MRE d'Israël    Sahara : Le Royaume-Uni réaffirme son soutien au plan marocain d'autonomie    Conseil de gouvernement : Adoption d'un projet de décret fixant la liste des établissements ne relevant pas des universités    Le Maroc lance un programme historique de 5,6 milliards de dollars pour faire face à la crise de l'eau et renforcer son partenariat avec la Chine    La victoire de la Chine sur le fascisme en images à Rabat    Gaza-Cisjordanie : le Maroc appelle au retour à la table des négociations    Benslimane: Lancement de l'opération de sélection et d'incorporation des nouveaux appelés au Service Militaire au sein du 40è contingent    Aïd Al Mawlid : Le Roi préside une veillée religieuse à la mosquée Hassan    Complexe Moulay Abdellah : Les Lions de l'Atlas ont découvert leur nouveau joyau    Díaz rencontre Timoumi : hommage aux légendes marocaines    Maroc-Niger : Tout est réuni pour que la fête soit belle !    Prépa CDM U17 Qatar 2025 / Espagne : Les Lionceaux démarrent fort face au Canada    Afro Basket U16 Rwanda 2025 : Les Lionceaux s'inclinent face à l'Egypte    Aïd Al Maoulid Annabaoui : La NARSA appelle à la vigilance sur les routes    Arrêté au Maroc, un baron de drogue écossais condamné à six ans de prison    Accidents de la route : les indemnisations atteignent près de 7,9 milliards de dirhams en 2024    Rétro - Verso : Bab Maâlka, suspendue aux confins de l'Atlantique et de l'exil    Gad Elmaleh revient à Casablanca avec son spectacle « Lui-même »    Création du Groupe d'amitié Equateur-Maroc à l'Assemblée nationale équatorienne    DP World launches Atlas maritime service linking Morocco to UK and Europe    PPS leader Mohamed Nabil Benabdallah to visit Eastern Libya for diplomatic talks    Ecuador's National Assembly forms interparliamentary friendship group with Morocco    Flux net des IDE : Les Emirats arabes unis, premier pays investisseur au Maroc en 2024    Sothema confirme sa dynamique au Maroc mais marque le pas à l'international    The Jazz au Chellah festival relocates and becomes Jazz à Rabat    La montée et la chute de la Maurétanie, un royaume amazigh oublié    Biennale de Venise : L'animation marocaine sous les projecteurs internationaux    L'Office national marocain du tourisme engage une vaste consultation pour affiner sa stratégie de promotion qui concerne «le transport aérien, la distribution, l'image et la numérisation»    OMPIC : 56.611 entreprises créées en six mois    Maroc–Turquie : un nouvel élan pour les échanges commerciaux    Le Maroc instituera des comités judiciaires dans les stades pour traiter les infractions lors du Mondial 2030    Les températures attendues ce jeudi 4 septembre 2025    Le PL sur les indemnisations des victimes d'accidents de la route approuvé en Conseil de Gouvernement    Le Caire : Bourita s'entretient avec son homologue égyptien    Portugal : deuil national après le déraillement meurtrier d'un funiculaire à Lisbonne    Le Maroc importe 89 700 tonnes de blé russe en août pour 211 millions de dirhams, un volume accru de moitié par rapport à l'an passé    Taxe carbone et filières stratégiques : comment le Maroc se positionne sur le marché euro-méditerranéen des énergies propres    Le Maroc et l'Azerbaïdjan approfondissent leurs relations culturelles lors d'un entretien à Rabat en vue du 11e Salon international du livre de Bakou    Buraïda, capitale saoudienne des dattes, célèbre le patrimoine et la créativité lors d'un carnaval mondial    Belgium Moving Toward Recognizing Morocco's Sovereignty Over the Sahara by the End of 2025    La Chine réplique à Washington : la lutte antidrogue est une priorité nationale et nous ne sommes pas la source du chaos mondial    Œuvres d'art : Tanger accueille une vente aux enchères publique de Monsieur C    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Décarbonation : le Maroc face au défi de la nouvelle taxe carbone
Publié dans Les ECO le 10 - 04 - 2023

À l'aube de l'instauration de la taxe carbone – un des outils phares de l'Union Européenne pour lutter contre le réchauffement climatique – il devient impératif d'accélérer la transition énergétique au Maroc. Mais comment la décarbonation profite-t-elle à l'économie ? Qu'en est-il du cadre juridique? En termes d'innovation, quelles solutions de décarbonation pourraient adopter les entreprises ? Tour d'horizon avec Amine Bennouna, expert en énergies renouvelables et Fatima Zahra El Khalifa, DG du Cluster ENR/ Centre d'innovation climatique marocain.
«La montée en gamme, que l'industrie devra opérer, implique nécessairement sa transition accélérée vers une production sobre en carbone par l'accès à l'électricité produite à partir de sources renouvelables à des prix compétitifs et l'amélioration de son efficacité énergétique. L'industrie marocaine est également appelée à contribuer à la préservation des ressources hydriques par la rationalisation de l'utilisation de l'eau et la réutilisation des eaux usées ainsi que par le recours aux technologies et aux solutions nouvelles». Tel est, en substance, le message du Roi Mohammed VI adressé aux participants de la Journée nationale de l'industrie qui s'est récemment tenue à Casablanca. La décarbonation des industries marocaines constitue un enjeu de taille, sachant que la taxe carbone appliquée aux frontières de l'UE devrait entrer en vigueur au mois d'octobre 2023. Pour être en phase avec la nouvelle norme européenne, les industriels vont devoir justifier leur bilan carbone.
Comment peut-on accélérer la transition énergétique ?
Pour Amine Bennouna, expert en énergies renouvelables, l'accélération de la transition se traduit d'abord par une décarbonation de l'électricité. «Or, le Maroc est engagé jusqu'en 2045 par des contrats «take-or-pay» de près de 24.000 GWh d'électricité au charbon auprès de deux producteurs privés», rappelle-t-il. Selon lui, cette énergie représente 60% de l'électricité nette produite en 2022, et sera sans doute autour des 50% en 2030, «à moins que l'on n'assiste, d'ici là, à une percée spectaculaire des véhicules électriques dans le pays», indique-t-il. Seulement voilà, un véhicule électrique dont les batteries seraient rechargées par le réseau électrique national actuel pollue plus qu'un véhicule diesel récent de taille équivalente. En conséquence, d'après Bennouna, «il faudra non seulement faire appel à des centrales électriques solaires ou éoliennes, mais également à l'efficacité énergétique», d'ici 2045.
Selon l'expert, «si l'énergie solaire décentralisée figure dans l'efficacité énergétique, c'est parce que l'énergie autoconsommée qu'elle suppose ne passe plus par les circuits économiques de l'énergie et contribue à augmenter l'efficacité énergétique économique du pays». Il cite, à titre d'exemple, le cas de la production des chauffe-eaux solaires ou des installations photovoltaïques en autoconsommation.
En somme, et compte tenu des circonstances particulières du Maroc d'aujourd'hui, «accélérer la transition énergétique se traduit donc nécessairement par l'incitation à la production décentralisée d'électricité (photovoltaïque connecté au réseau et solaire thermique), chose que la loi 82/21 relative à l'autoproduction d'électricité ne prévoit pas», relève notre interlocuteur.
Selon lui, même si le refroidissement et le chauffage des bâtiments ne représentent pas une grande part de la consommation énergétique nationale, on devrait tout de même se pencher sur l'application du décret 2-13-874 relatif à la réglementation thermique du Bâtiment. «Si certains bâtiments en cours de construction sont supposés être conformes aux plans, il est évident que de très nombreux certificats de conformité énergétique sont faux !», déplore-t-il.
Comment la décarbonation profite-t-elle à l'économie ?
Si le Maroc dispose, certes, de nombreux atouts pour s'engager sur la voie de la décarbonation de son énergie, celle-ci est, en soi, loin d'être un atout. C'est du moins l'avis de Bennouna. Il estime qu'elle représente, sur le court terme, une contrainte imposée à l'économie nationale et une menace sur la compétitivité des prix que subiront les entreprises exportatrices vers l'Union Européenne, en raison du CBAM (Carbon borders adjustment mechanism). Cela dit, sur le long terme, la décarbonation incite à l'utilisation de ressources renouvelables locales, ce qui devrait se traduire, en conséquence, par une amélioration de l'indépendance énergétique. Sur le plan du cadre juridique, des avancées ont bel et bien été enregistrées, notamment avec les nouvelles lois dont les décrets d'application sont en attente. «Ces lois ont pour objectif d'accompagner l'évolution de ce marché à fort potentiel», confie aux Inspirations ECO, Fatima Zahra El Khalifa, DG du Cluster ENR.
Néanmoins, quelques modifications sont nécessaires. En ce sens, Bennouna pense qu'il faudrait, en premier lieu, réviser la loi 82/21 relative à l'autoproduction d'électricité. L'expert juge nécessaire de modifier son caractère dissuasif et d'adopter les textes réglementaires d'accompagnement.
Les solutions de décarbonation adoptées au cas par cas
D'un point de vue énergétique, les entreprises peuvent appréhender la décarbonation de diverses manières, avec des solutions à adopter au cas par cas. Toutefois, «toute action de décarbonation commence par le calcul du bilan carbone de l'entreprise. C'est à dire qu'au-delà du diagnostic énergétique, il faut procéder à une évaluation complète de tous les intrants de l'entreprise et retenir des solutions de remplacement ou de réduction de ceux qui produisent le plus d'émission de gaz à effet de serre», explique Bennouna.
Pour l'application de ces solutions, il existe deux cas de figure, selon notre interlocuteur.
«Ces solutions existent, et dans certains cas, il suffit de les reprendre ou de les adapter. Mais parfois, les entreprises sont obligées de faire appel à des experts du métier pour faire face à un problème spécifique». Même son de cloche pour El Khalifa, qui assure qu'il existe de nombreuses innovations et technologies à disposition des industriels, pour pouvoir répondre au mieux à leurs besoins en fonction de leur secteur d'activité et du niveau de leur production.
Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.