La France a annoncé le lancement du plan «Filles et maths», une initiative visant à mobiliser la communauté éducative et les familles pour encourager les jeunes filles à s'orienter vers les sciences de l'ingénieur et du numérique. «Aujourd'hui, en France, alors que 42% des filles suivent l'enseignement de spécialité mathématiques en terminale, elles ne représentent que 25% des étudiants qui intègrent des formations supérieures conduisant aux métiers d'ingénieurs et du numérique, relève un communiqué du ministère français de l'Education, de l'enseignement supérieur et de la recherche, ajoutant que «cette proportion stagne depuis 20 ans». Ce déséquilibre a des conséquences concrètes: les filles s'orientent plus souvent vers des métiers moins rémunérateurs. En 2023, l'écart salarial entre les femmes et les hommes à temps de travail identique s'élevait à 14,2%, note le ministère, soulignant que ces choix sont aussi pénalisants pour l'économie française: il manque plus de 20 000 ingénieurs et 60 000 techniciens formés chaque année en France. Un rapport, coréalisé par l'Inspection générale des finances (IGF) et l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR), souligne «la persistance des stéréotypes de genre au sein de la société mais aussi dans les classes, qui contribue à détourner les filles des enseignements scientifiques conduisant aux métiers d'ingénieur et du numérique». Pour remédier à cette situation, le ministère français de l'éducation nationale lance un plan d'action pour mobiliser la communauté éducative et les parents afin d'inciter les jeunes filles à se former aux sciences de l'ingénieur et du numérique structuré autour de trois axes. Il s'agit tout d'abord de former et sensibiliser les personnels de l'éducation nationale. Dès la rentrée 2025, l'ensemble des professeurs bénéficieront d'une sensibilisation aux biais de genre. Un plan de formation pluriannuel permettra également de former tous les enseignants des écoles et les professeurs de mathématiques du second degré à la prévention des stéréotypes liés à l'apprentissage des mathématiques. Par ailleurs, une charte contre les stéréotypes sera affichée dans les salles des maîtres et des professeurs, ajoute-t-on. Le deuxième axe vise à renforcer la place des filles dans les enseignements qui ouvrent vers les filières d'ingénierie et du numérique. Des objectifs ciblés seront fixés dès le lycée. Des classes à horaires aménagés en mathématiques et en sciences seront créées en 4e et en 3e, en partenariat avec l'enseignement supérieur et la recherche. Un objectif d'au moins de 30% de filles en classes préparatoires scientifiques (CPGE) à l'horizon 2030 sera mis en place, accompagné d'un représentation équilibrée entre femmes et hommes professeurs en classes. Le dernier axe, quant à lui, consiste à ouvrir les perspectives des jeunes filles et susciter les vocations. Des rencontres systématiques avec des femmes «rôles modèles», seront organisées de la 3e à la terminale. Ce dispositif sera expérimenté dans des académies volontaires à la rentrée 2025, pour une généralisation en 2026, ajoute la même source. Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ECO