Par décret publié au Bulletin officiel n°7401, daté du 5 mai, le gouvernement marocain a déclaré d'utilité publique l'acquisition foncière nécessaire à la réalisation du deuxième segment du programme d'alimentation en eau potable des douars relevant de la commune d'Oulad Daoud Zghanin, dans la province de Nador. Ce chantier est placé sous la maîtrise d'ouvrage de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE). La décision, entérinée par le chef du gouvernement et signée par le ministre de l'équipement et de l'eau, Nizar Baraka, emporte l'expropriation de plusieurs parcelles à usage rural. Ces terrains, précisément circonscrits dans les annexes cadastrales, seront affectés à l'extension des conduites principales et des stations de relevage dans une région où les tensions sur la ressource hydrique demeurent structurelles. La publication de ce texte réglementaire, fondé sur les dispositions de la loi n°7.81 relative à l'expropriation pour cause d'utilité publique, est intervenue à l'issue d'une phase d'instruction conduite entre juin et août 2023 par les services préfectoraux de Nador, en coordination avec l'ONEE. Le décret délègue à ce dernier l'ensemble des prérogatives afférentes à la gestion domaniale, à savoir la conclusion des actes de transfert, l'engagement des indemnisations, ainsi que le lancement des procédures d'occupation temporaire. Il y est expressément mentionné que «le maître d'ouvrage demeure responsable de l'exécution technique et administrative du projet en toutes ses composantes.» D'après les éléments annexés, cette opération s'inscrit dans le prolongement d'un premier segment lancé en 2022, qui avait déjà permis la connexion de plusieurs hameaux à des réservoirs intercommunaux. Le second tronçon devrait relier les douars enclavés à une station de traitement secondaire, distante de près de 9 km, et alimentée par les forages profonds du piémont rifain. Le ministère de tutelle n'a, à ce jour, publié aucun calendrier d'achèvement, ni précisé l'enveloppe budgétaire prévisionnelle. Toutefois, selon des sources proches du dossier, le financement relèverait d'une convention tripartite entre l'Etat, l'ONEE et les collectivités locales concernées. Cette opération s'insère dans le cadre du Programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020–2027, doté d'une enveloppe globale de 115 milliards de dirhams (près de 10,5 milliards d'euros). Elle témoigne, en filigrane, de la centralité stratégique que Rabat accorde à la question de la souveraineté hydrique, en particulier dans les zones septentrionales à forte vulnérabilité environnementale.