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Conseil des ministres : 140 MMDH pour réanimer la santé et l'éducation
Publié dans Les ECO le 21 - 10 - 2025

Le Roi Mohammed VI a présidé le Conseil des ministres, dimanche à Rabat, au menu duquel figurait l'examen du Projet de loi de Finances 2026. Avec 140 MMDH et plus de 27.000 postes budgétaires, l'effort porte sur l'éducation et la santé. L'accent est également mis sur l'insertion professionnelle des jeunes et la réduction des disparités régionales.
Conformément aux instructions royales données lors du Conseil des ministres tenu dimanche à Rabat sous la présidence du Roi Mohammed VI, l'accent sera mis dans le Budget 2026 sur le renforcement de l'effort budgétaire destiné aux secteurs de la santé et de l'éducation nationale.
Avec une enveloppe totale de 140 MMDH et la création de plus de 27.000 postes budgétaires, le Maroc s'engage à moderniser son système éducatif et à améliorer l'insertion des jeunes dans le monde du travail. Le budget global connaît, ainsi, une hausse de 16% par rapport à 2025, traduisant la volonté de soutenir massivement l'éducation et la santé.
Réformes pédagogiques et soutien aux élèves
Dans le périmètre de l'éducation, les nouveaux postes budgétaires permettront de renforcer les effectifs des établissements scolaires et d'améliorer l'encadrement des élèves. Une mesure qui aura pour effet de réduire la surcharge des classes et d'offrir un suivi plus personnalisé aux enfants scolarisés.
Dans les zones rurales et montagneuses ainsi que dans les oasis, ces moyens se traduiront par un accès équitable à l'éducation pour toutes les populations. Les nouveaux enseignants et infrastructures contribueront à réduire les disparités régionales et à assurer un meilleur service éducatif partout dans le pays.
Par ailleurs, la réforme du système éducatif sera accélérée en 2026. La généralisation de l'enseignement préscolaire permettra d'inclure tous les enfants, même dans les zones éloignées, afin de préparer les élèves aux cycles suivants et de limiter les écarts dès le départ. Ce n'est pas tout, car les services d'appui à la scolarité seront également renforcés avec des dispositifs de soutien. Ces mesures aideront à limiter le décrochage scolaire et à favoriser la réussite.
L'éducation devient ainsi un moteur de développement territorial intégré. Un intérêt particulier sera accordé aux régions précaires. L'objectif est de réduire les disparités régionales et de garantir un accès équitable à des services éducatifs de qualité pour toutes les populations. Ces mesures sont également liées à l'insertion professionnelle. Elles préparent les jeunes aux nouvelles compétences requises par le marché du travail.
La création d'emplois liés au développement territorial accompagnera cette démarche, offrant des perspectives concrètes aux jeunes formés dans les zones rurales ou défavorisées. Ainsi, le Maroc franchit un cap décisif en matière d'éducation et d'insertion des jeunes. Et les moyens financiers et humains mobilisés traduisent une stratégie résolument tournée vers la modernisation de l'enseignement et le développement territorial.
La santé, grande priorité nationale
Dans le domaine de la santé, le dernier Conseil des ministres a esquissé une feuille de route plus affirmée, visant à renforcer l'offre, répartir géographiquement les services et moderniser la gouvernance. Il s'agit d'un point de bascule pour un système longtemps jugé en décalage avec les besoins du pays. A ce titre, l'ampleur de l'enveloppe mobilisée traduit une volonté politique forte de renforcer les moyens humains et matériels d'un système souvent fragilisé par le manque de ressources.
Sur le terrain, les annonces sont concrètes. Deux nouveaux Centres hospitaliers universitaires, Agadir et Laâyoune, entreront en service dès 2026. Le CHU Ibn Sina de Rabat connaîtra l'achèvement de ses travaux, tandis que ceux de Béni-Mellal, Guelmim et Errachidia se poursuivront. À ces chantiers s'ajoute un vaste programme de mise à niveau et de rénovation de 90 hôpitaux à travers le Royaume, signe d'une volonté de corriger les disparités régionales en matière d'accès aux soins.
Cet effort d'investissement s'accompagne aussi d'un volet institutionnel. Le décret relatif à l'Ecole Royale du Service de Santé Militaire sera adapté à la réforme du système national de santé. Il prévoira la création d'un Conseil de la recherche scientifique, chargé d'orienter les priorités en matière d'innovation médicale et de formation.
De manière générale, ces décisions prolongent le cap fixé par le Roi Mohammed VI dans son discours d'ouverture de la session parlementaire, le 10 octobre 2025. Le Roi y avait rappelé que la justice sociale et la réduction des inégalités territoriales ne pouvaient se concevoir sans des services publics solides, au premier rang desquels la santé. Il avait insisté sur la nécessité d'un modèle de gouvernance territoriale fondé sur la proximité, la performance et la reddition des comptes, appelant à une «nouvelle génération de programmes territoriaux» capables de produire des résultats tangibles sur le terrain.
Le développement du réseau hospitalier dans les zones de montagne, dans les oasis ou le long du littoral illustre cette logique de rééquilibrage. L'ambition royale est de garantir à chaque citoyen un accès aux soins digne et de qualité, où qu'il vive. Dans cette optique, la généralisation de la protection sociale, déjà opérationnelle pour plus de quatre millions de ménages, reste le cœur battant de la réforme, en complément de l'investissement dans les infrastructures.
Santé : La formation, la valorisation et la rétention du personnel médical, de vraies urgences !
Au lendemain de la tenue du Conseil des ministres, Dr. Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques de santé, salue d'abord l'augmentation du budget alloué aux secteurs de la santé et de l'éducation, estimée à près de 18%. Pour lui, cette progression représente bien plus qu'une décision comptable. Elle marque un signal fort de la reprise de conscience du gouvernement face à l'urgence de la mise en œuvre accélérée de la vision royale pour la santé. Il y voit aussi une réponse positive aux attentes sociales et aux revendications exprimées ces derniers mois par la jeunesse autour des services publics.
Selon lui, cette impulsion devrait permettre d'améliorer l'offre de soins à travers la mise à niveau des CHU, des centres de santé et des hôpitaux. Le chercheur souligne également la décision récente du chef du gouvernement d'autoriser les marchés par entente directe afin d'accélérer les chantiers sanitaires.
«Nous passons d'une simple volonté politique à une volonté effective d'action», résume-t-il, insistant sur la nécessité de résultats tangibles perceptibles par la population.
Mais cette dynamique ne saurait être durable sans un renforcement des ressources humaines. «On peut construire un hôpital en deux ou trois ans, mais on ne forme pas un médecin du jour au lendemain», rappelle-t-il.
Pour Dr Hamdi, l'urgence réside dans la formation, la valorisation et la rétention du personnel médical, alors que près de deux médecins marocains émigrent chaque jour. Il plaide pour de meilleures conditions de travail et des incitations fiscales et sociales capables de retenir les compétences au pays. Autre maillon essentiel, la gouvernance. Malgré les investissements réalisés, les résultats tardent à suivre.
«Nous disposons d'un matériel souvent sous-utilisé à près de 80%, et d'un nombre de lits insuffisant et mal exploité», déplore-t-il.
Une meilleure gestion, appuyée par la digitalisation, s'impose pour rendre le système plus efficient et transparent. Enfin, Dr. Hamdi met en garde contre l'illusion de suffisance. Le Maroc consacre encore 6% du budget de l'Etat à la santé, loin du seuil de 10% recommandé par l'OMS, et la dépense totale reste autour de 5 à 6% du PIB, contre 10% selon les standards internationaux.
Pour autant, il voit dans les décisions du dernier Conseil des ministres un pas en avant, «dans le bon sens, à la fois sur le plan quantitatif et politique». L'enjeu, conclut-il, est désormais de traduire la volonté politique en réalité sanitaire palpable dans les hôpitaux et dans la vie quotidienne des citoyens.
Abdelhafid Marzak & Faiza Rhoul / Les Inspirations ECO


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