Dans le projet de loi de finance 2026, le gouvernement tente de répondre aux revendications portées par les jeunes de la Génération Z et les instructions données par le roi Mohammed VI dans ses discours de la fête du trône et lors de l'ouverture de l'année parlementaire. Ce dimanche 19 octobre, le roi Mohammed VI a présidé un conseil des ministres au Palais royal de Rabat. À l'ordre du jour figurait notamment l'examen des grandes orientations du Projet de Loi de Finances (PLF) pour 2026. La ministre des Finances a souligné que le PLF de l'année prochaine s'inscrit dans un contexte international marqué par des incertitudes, impactant les perspectives de croissance mondiale. Sur le plan national, la présentation du PLF 2026 était très attendu après les manifestations de la GenZ, qui réclament justice sociale et territoriale, emploi et lutte contre la corruption. Pour répondre à ces priorités, le gouvernement mise sur «la stimulation des investissements privés, qu'ils soient nationaux ou étrangers, l'accélération de l'application efficace de la Charte de l'investissement, le déploiement de l'Offre Maroc de l'hydrogène vert, le renforcement de l'attractivité du climat des affaires, le développement de Partenariats Public-Privé innovants, ainsi que la diversification des sources de financement de l'économie», a expliqué la ministre. Une attention particulière sera portée aux très petites, petites et moyennes entreprises, qui représentent un important vivier d'emplois au sein du tissu productif national. Cela passera par l'instauration d'un nouveau dispositif d'assistance technique et un soutien financier pour encourager leurs investissements en faveur de la création d'emplois et de l'équité territoriale. Le gouvernement prévoit également de lancer une nouvelle génération de programmes de développement territorial intégré. Cela inclut la valorisation des spécificités locales, la consolidation de la régionalisation avancée et le principe de solidarité entre les entités territoriales, avec une priorité donnée à la création d'emplois pour les jeunes, à la promotion des secteurs de l'éducation et de la santé, ainsi qu'à la mise à niveau territoriale. Santé, éducation et justice territoriale Une attention particulière sera également accordée aux régions en grande précarité, notamment les zones montagneuses et les oasis, au développement durable du littoral national et à l'extension du Programme National pour le développement des Centres ruraux émergents, en phase avec le récent discours royal devant le Parlement. La santé est également au cœur du PLF 2026. L'exécutif promet d'augmenter l'effort budgétaire pour les secteurs de la santé et de l'éducation nationale, avec une enveloppe totale de 140 milliards de dirhams et la création de plus de 27 000 postes budgétaires pour ces deux secteurs. L'accent sera mis sur l'amélioration des infrastructures sanitaires, avec la mise en service des Centres Hospitaliers Universitaires d'Agadir et de Laâyoune, l'achèvement des travaux du Centre Hospitalier Universitaire Ibn Sina de Rabat, et la poursuite des constructions des Centres Hospitaliers Universitaires de Béni-Mellal, Guelmim, et Errachidia, ainsi que la rénovation de 90 hôpitaux. Concernant l'éducation, une autre revendication des manifestations de la GenZ, le gouvernement prévoit une réforme du système éducatif, avec l'accélération de la généralisation de l'enseignement préscolaire, le renforcement des services d'appui à la scolarité et l'amélioration de la qualité de l'enseignement. L'exécutif s'engage également à renforcer les piliers de l'Etat social, en poursuivant la mise en œuvre du Chantier Royal de généralisation de la protection sociale et du programme d'aide sociale pour 4 millions de ménages. Cela inclut une revalorisation des aides mensuelles, variant entre 50 et 100 dirhams par enfant pour les trois premiers enfants, accompagnée d'une aide spéciale pour les enfants orphelins et abandonnés accueillis dans les établissements de protection sociale. Pour rappel, l'année 2026 connaitra de nouvelles élections législatives.