Les différentes industries continuent de profiter de leur proximité avec les marchés européens pour attirer davantage de grandes entreprises étrangères dans plusieurs secteurs. Depuis le début de l'année 2025, le rythme des implantations se poursuit. Les zones industrielles de Tanger continuent de séduire les grandes entreprises étrangères, qu'elles soient européennes ou asiatiques, en particulier chinoises. La ville du Détroit semble désormais s'ériger en une zone stratégique pour les entreprises désirant se rapprocher de leurs marchés de consommation ou de production. C'est dans ce contexte que survient l'annonce faite par l'équipementier automobile néerlandais Derco de s'implanter dans le deuxième pole industriel du Royaume. Et Derco n'est pas le seul, puisque côté chinois également, les entreprises qui ont déjà choisi Tanger confirment leur stratégie d'implantation à long terme. C'est ainsi que la China state construction overseas development (CSCOD) a entamé, quelques semaines plus tôt, les travaux qui lui permettront, à terme, de réaliser un complexe industriel consacré à la production de matériaux cathodiques pour batteries électriques. C'est un premier pas important pour la concrétisation d'un investissement global (estimé à 3 MMDH) du géant chinois BTR New material group, avec une capacité annuelle prévue de 50.000 tonnes. Ce sont là les deux faits marquant de ces dernières semaines, en matière de nouvelles implantations, qui viennent s'ajouter à ceux ayant rythmé le premier semestre de l'année en cours. Leaders Ces implantations ont surtout été effectuées dans l'industrie automobile et celle de la grande vitesse. C'est, notamment, le cas de l'entreprise d'ingénierie suédoise SKF qui y a récemment inauguré sa nouvelle usine. Ce nouveau site, avec sa soixantaine d'emplois, est dédié à la fabrication de composants pour roulements magnétiques et moteurs électriques à grande vitesse. Cette implantation fait suite à l'annonce de l'arrivée d'acteurs chinois dans l'industrie automobile, à l'instar de Century Tire qui a décidé de réaffecter à Tanger son unité initialement prévue en Galice, en Espagne. C'est également le cas d'un autre géant chinois, Shanshan, spécialisé dans les anodes en graphite synthétique. En outre, un autre leader chinois de production de fils d'acier pour pneus, à savoir Shandong Daye, a récemment confirmé son investissement de plus de 1 MMDH, pour concrétiser son projet d'une usine à Tanger, dénommée Daye Morocco. 95 projets Cette attractivité croissante acquise par les zones industrielles du Nord du Maroc, à travers l'intérêt des grands opérateurs mondiaux, avait d'ailleurs poussé le gouvernement à élargir le périmètre de Tanger automotive city (TAC). Pour sa part, l'entreprise espagnole Exlabesa a également inauguré récemment, à Assilah, sa troisième ligne de production au Maroc, dans son usine Kaye Aluminium Tanger. De quoi renforcer l'activité dans les différentes zones industrielles du Nord du pays. Déjà, en 2024, Tanger Med Zones, filiale du Groupe Tanger Med, indiquait avoir validé quelque 95 nouveaux projets industriels, pour un investissement global de 3,63 MMDH et la création de 11.239 emplois. Une certaine accélération des investissements est attendue dans ces différentes zones, surtout avec la décentralisation de certaines décisions relatives aux investissements, avec une montée en gamme des CRI. Le Royaume se met surtout en pôle position pour attirer les investissements européens, en quête de relocalisation, et chinois, en quête de rapprochement des marchés européens et américains. La raison en est principalement due aux surtaxes américaines et, surtout, à la volonté des entreprises occidentales de réduire leur dépendance vis à vis des marchés asiatiques, évitant ainsi le piège de l'éloignement, comme ce fut le cas lors de la pandémie de covid. Création d'entreprises : Tanger mène la course dans le Nord ! Selon l'Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC), un total de 9.450 nouvelles entreprises ont été créées à fin août 2025 dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Ces créations sont réparties entre personnes morales (5.412) et personnes physiques (4.038), selon le dernier tableau de bord général de l'OMPIC. Ainsi, la ville de Tanger arrive en tête avec 6.925 nouvelles entreprises, suivie de Tétouan (1.326), Larache (372), Al Hoceima (256), Ksar El Kébir (242), Chefchaouen (111), Ouezzane (103), Assilah (75) et Targuist (40). Par secteur d'activité, le commerce se taille la part du lion avec 43,32% des entreprises créées, suivi des services divers (16,43%), du bâtiment et travaux publics (BTP) et activités immobilières (16,02%), des transports (8,49%), des industries (6,77%), des hôtels et restaurants (4,96%), des TIC (2,06%), des activités financières (1,33%) et de l'agriculture et pêche (0,63%).
