Tenue hier du Salon indien du textile en coton à Casablanca. La possibilité d'octroyer plus de traitements préférentiels en matière douanière est en cours d'étude. Le pays de Gandhi est notre 7e fournisseur en matière de textile et habillement avec une part de marché de 4,07%. mohamed mounjid C'est la troisième mission de prospection d'hommes d'affaires indiens au Maroc en l'espace de moins de trois mois. Après le Conseil de promotion des exportations de produits chimiques et connexes (CAPEXIL) et la Fédération des chambres de commerce de l'inde (FICCI), c'est au tour de l'Association indienne pour la promotion des exportations de textiles coton (TEXPROCIL) d'atterrir sur le marché marocain. A noter que cette association regroupe plus de 4.000 membres dans la filature, le tissage, le tricotage, la fabrication de tissu en jean et d'autres tissus en coton. «C'est notre première visite au Maroc. Et nous sommes convaincus que le marché marocain est fort prometteur pour la filière des textiles en coton. Nous ambitionnons à travers ce salon de mieux nous positionner par rapport à nos concurrents», nous déclare Amit Ruparelia, président de la TEXPROCIL. Voici un exemple éloquent d'agressivité commerciale qui tourne le dos à la crise et qui fait fi de l'adage qui dit : «Qui cherche trouve». Il faut dire que les ambitions indiennes restent sans limites, surtout lorsqu'on sait que le secteur du textile au Maroc a accusé des pertes sèches tout au long de la période de la crise économique mondiale dont les ondes de choc n'ont pas encore épuisé leurs effets dévastateurs. «Certes, on est conscient du contexte tendu que vivent les textiliens marocains. Mais quoi qu'il en soit, je reste persuadé que la reprise ne tardera pas à se manifester. D'ailleurs, les exportations marocaines de textiles se sont chiffrées en 2009 à quelque 3,1 milliards de dirhams contre un objectif de 3,9 milliards de dirhams en 2010», explique Ruparelia. Cet objectif pourrait-il être vraiment atteint ? Au vu des chiffres officiels, rien n'est sûr. Et le marasme enregistré interroge non pas sur le repli des ventes à l'étranger occasionné à fin août 2010 (9,7% pour les vêtements confectionnés et 1,8% pour les articles de bonneterie) mais plutôt sur la compétitivité même de notre offre exportable qui peine à résister face à la montée en puissance de la concurrence asiatique essentiellement chinoise. Etant donné ces conditions, il paraît clairement que la tâche des Indiens n'est pas aussi simple que l'on pourrait imaginer. Surtout que notre pays est tenu de respecter les engagements pris dans le cadre des accords de libre-échange (ALE) signés avec bon nombre de pays. C'est ainsi que pour s'adjuger plus de parts de marché, il faudrait penser à octroyer plus de traitements préférentiels en matière douanière. «Cette proposition est en cours d'étude, faisant partie d'un ensemble de mesures incitatives à la promotion des exportations indiennes vers les marches étrangers», répond Ruparelia. A souligner que le pays de Gandhi est notre 7e fournisseur en matière de textile et habillement avec une part de marché de 4,07%. L'Espagne arrive en tête de liste avec une part de 19,01% suivie de la Chine (17,7%), la France (14,6%), l'Italie( 12,9%) et la Turquie (8,43%). Toujours selon la langue des chiffres, il en ressort que le solde de la balance commerciale est largement en notre faveur. Dans le détail, les exportations marocaines vers ce pays ont totalisé en 2009 près de 861 millions de dollars contre 948,15 millions en 2008 et 499,4 millions en 2007. Alors que nos achats ont porté en 2009 sur un total de 250,47 millions de dollars contre 242,85 millions en 2008 et 208,43 millions en 2007. En somme et au titre de l'année 2009, par exemple, il se dégage un excédent commercial de l'ordre de 611 millions de dollars. A noter que l'essentiel de nos livraisons est constitué des produits des phosphates et dérivés. Enfin, il est utile de souligner qu'une dizaine de fabricants et fournisseurs indiens de textiles en coton, notamment fils en coton et mélange, toile de jean et tissu en coton (grande gamme de choix, maille, chaîne et trame), prêt-à-porter, et linge de lit, ont fait le déplacement. A l'image de la société RSWM Limited, relevant de la compagnie mondiale LNJ Bhilwara dont le manager export, Sujeet Kumarnous, affirme que les opportunités d'affaires au Maroc sont intéressantes.