«La meilleure façon de faire des films est d'en voir». La phrase est de Bertolucci et pourrait trouver écho auprès des nombreux visiteurs, à la profession, à la critique qui s'apprêtent à suivre le 6e Panorama des cinémas du Maghreb. L'événement se tiendra du 4 au 8 mai au cinéma L'Ecran de Saint-Denis. L'édition 2010 avait suscité un vif engouement, attirant plus de 4.000 personnes durant quatre jours. L'occasion de la rencontre du public avec le cinéma est à saluer mais pas seulement car : «Nous nous réjouissons de l'engouement et de l'enthousiasme du public à l'égard de cette manifestation, qui rassemble un public très diversifié -cinéphiles, professionnels du cinéma et familles dionysiennes ne fréquentant habituellement pas le cinéma- permettant un brassage de population, de milieux sociaux et culturels», soulignent Kamal El Mahouti, Président d'Indigènes films, organisateur du Panorama et Boris Spire, directeur du cinéma L'Ecran. C'est le nouveau long-métrage d'Amor Hakkar, «Quelques jours de répit» -sorti sur les écrans de l'Hexagone le 27 avril dernier- qui a été présenté en amont afin d'ouvrir la programmation de cette 6e édition. Le film aborde le destins de trois personnes, deux iraniens ayant fui la République d'Iran, arrivant en France et une femme d'un certain âge qui n'attend plus rien de la vie. Cette rencontre va bouleverser leurs vies… Le haut de l'affiche réunit Marina Vlady, Samir Guesmi et Amor Hakkar. On se souvient du précédent opus de Hakkar, «La Maison jaune», au succès retentissant, récompensé aux 22es Journées cinématographiques de Carthage. «La Maison jaune» évoque l'histoire d'un homme, qui va sur son tricycle, chercher le corps de son fils. Il m'a fallu à moi aussi, depuis la France et jusqu'à son douar des Aurés, conduire le corps de mon père. Durant ces quelques jours, j'ai été confronté aux lourdeurs administratives, aux douleurs d'hommes et de femmes dont j'ignorais tout. J'ai été porté par des regards de compassion, et soutenu par des mains tendues et anonymes. J'ai aimé ces hommes et ces femmes, qui en définitive me ressemblaient. J'avais presque oublié que j'étais un enfant des Aurés. De toutes ces rencontres, des promenades à travers cette région hostile et belle à la fois, est née mon envie très profonde et intime d'y réaliser un film», confie le cinéaste algérien. Hommage à Ahmed Bouanani Le 6e Panorama des cinémas du Maghreb, promet une riche programmation. Côté cour, des opus issus du Maroc, d'Algérie et de Tunisie sont à découvrir : « Two sides one of peace », de Mohssin Harraki (Maroc, France/2010), « De l'autre côté » de Youssef Maman (Maroc/2010), « Mokhtar » de Halima Ouardiri (Canada, Québec, Maroc/2010), « Le Stade » d'Ala Eddine Slim (Tunisie, Algérie/2010), « Coma » d'Ala Eddine Aboutaleb (Tunisie/ 2010), « Le Dernier passager » de Mounes Khammar (Algérie/2010), « Le Paradis de Taos » de Nazim Djemaï (France, Algérie/2010). « J'avais presque oublié que j'étais un enfant des Aurés ». Amor Hakkar, cinéaste algérien. Quant à la section long-métrage, elle présentera Pégase de Mohamed Mouftakir (Maroc) Grand prix du film national de Tanger 2010, étalon d'or du Fespaco, Ouagadougou 2011. Itto Tittrit de Mohamed Oumouloud Abbazi (Maroc) – Film en langue tamazight. Olivier d'or, festival amazigh de Tizi Ouzou. « La Mosquée » de Daoud Aoulad-Syad, (Maroc) Bayard d'or du meilleur scénario au festival international du film francophone de Namur. « La Place » d'Ouzid Dahmane (Algérie), « Fissures » d'Hicham Ayouch (Maroc) , « La colline oubliée » d'Abderrahmane Bouguermouh (Algérie). Un hommage sera rendu au cinéaste marocain Ahmed Bouanani. Et un concert de Souad Massi se tiendra le 7 mai. Pour une expression du Maghreb, plurielle. u n Pour plus d'informations : www.lecranstdenis.org