Les candidats aux prochaines législatives ont du pain sur la planche. La culture va devoir être sérieusement intégrée dans leur programme politique. Des artistes installés sur la chaise rouge leur donnent des propositions. Les détails. Tous sur la chaise rouge. Une centaine d'artistes et d'intellectuels marocains devront s'installer sur ce siège conçu par un designer hollandais. Offerte à la fabrique culturelle des anciens abattoirs de Casablanca, cette chaise a été récupérée par Jamal Abdenasser le directeur du Festimode. Accompagné du journaliste Amine Boushaba, il a pensé à interviewer une centaine d'artistes principalement à Casablanca mais aussi dans d'autres villes du Maroc. « Nous allons leur demander de faire l'état des lieux de la culture et de s'adresser aux politiques », explique Jamal Abdennasser. « Les candidats aux élections vont devoir prendre en compte ces propositions et les intégrer dans leur programme politique ». Jamal Abdennasser Les premiers à avoir joué le jeu ne sont autres que l'écrivain et dramaturge Driss Ksikes, l'écrivain Abdellah Taia, le designer de mode Amine Bendriouech et le critique d'art Moulim Laaroussi. Les deux protagonistes de La chaise rouge ont profité de leur présence lors d'une conférence sur la circulation de la culture le 16 juillet à l'Ecole des beaux- arts de Casablanca pour les inviter à passer derrière la caméra. « L'idée est simple, chacun devra s'exprimer sur les actions cultuelles que les candidats aux prochaines législatives doivent mettre en place », souligne Jamal Abdennasser. Une première liste de cinquante agitateurs culturels a été concoctée et sera complétée dans les prochains jours. La série d'interviews devrait avoir lieu durant tout le mois d'août et les témoignages sous forme de capsules de 6 minutes seront mis au fur et à mesure sur le portail lachaiserouge.ma. Les internautes auront ainsi le droit de commenter toutes ces déclarations et d'y ajouter des propositions s'ils le souhaitent. Le film final d'une durée de 13 minutes sera déposé dans les sièges des partis début septembre à savoir juste avant la campagne électorale. Les protagonistes du projet vont également exiger un accusé de réception, les responsables des partis ne pourront ainsi pas dire qu'ils n'ont rien reçu « Les candidats aux élections vont devoir prendre en compte ces propositions et les intégrer dans leur programme politique », insiste Jamal Abdennasser. La vidéo au siège du parti ne signifie cependant pas qu'elle sera vue et que les propositions des artistes seront prises en compte. «Nous allons suivre ces candidats et s'ils font fi de ces témoignages, nous allons le dire, le dénoncer, nous n'allons pas les laisser tranquilles », déclare cet acteur culturel. Une idée de rencontres publiques avec les politiciens est également envisagée. Un face- à -face avec les artistes ? « Peut-être, mais pour l'instant, nous restons sur l'idée des vidéos, les délais sont serrés et nous avons tout le mois d'août pour réaliser les interviews et pour par la suite effectuer le montage et le mixage du film » ,confie Jamal Abdennasser dans des propos au Soir échos. La chaise rouge va donc continuer à se déplacer au lieux et place choisis par les artistes eux- mêmes. L'appellation a été inspirée du concept du fil rouge. « La couleur est également celle de l'urgence ou de la sonnette d'alarme », explique la même source.