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Le combat d'un roi qui mit fin au protectorat | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 17 - 08 - 2012

Le Maroc commémore ce lundi 20 août le 59ème anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple qui correspond à la déposition, le 20 août 1953, de feu Mohammed V par les autorités coloniales et son exil en Corse, ensuite à Madagascar.
Après la déposition de Mohammed V, le Protectorat a installé Ben Arafa, un « roi potiche » à son solde. Feu Mohammed V et ses deux fils accuellis par la foule à leur retour d'exil le 18 novembre 1955.
Cette célébration prend depuis l'indépendance chaque année une dimension exceptionnelle, parce qu'elle correspond, en effet, à un exercice de mémoire auquel les générations successives sont conviées. Pour plusieurs raisons, cette date constitue le rappel d'une mémorable confrontation directe – et officielle certainement – entre le pouvoir colonial, incarné alors par le Résident de France, le général Guillaume et le peuple marocain qui s'est révolté contre l'exil forcé du roi Mohammed V, appelé « Sultan ».
Naissance du nationalisme marocain
Tout commence en effet dans les années 30, lorsque Mohammed Ben Youssef – que l'on disait timoré, timide et fragile même – choisi pour succéder en 1927 à son père, avait suscité l'enthousiasme populaire et crée malgré son isolement à Fès par la France une symbiose réelle entre lui et le peuple. Il deviendra le sultan qui restaurera le Trône, reconquerra la souveraineté nationale bafouée par le diktat signé le 30 mars 1912 et imposé au sultan Moulay Hafid et abattra le Protectorat en 1956 , après 44 ans d'occupation. Le rappel de ces faits s'impose, parce que du choix de Mohammed Ben Youssef, ont dépendu ensuite à la fois le déroulement ultérieur de l'histoire du Maroc et la chute du Protectorat qui était supposé régenter « ad vitam aeternam » les Marocains. Le Dahir berbère, clé de voûte d'une politique coloniale en pleine contradiction avec le traité de protectorat de 1912 et les conceptions de Lyautey, suscite une forte émotion dans le pays quand il est promulgué en 1930 par les autorités coloniales. Il est destiné alors à séparer les populations arabes et berbères. Il constitue de toute évidence l'acte de naissance du nationalisme marocain. En 1934, l'autorité coloniale en mesurera à la fois la vanité et la très violente réaction du peuple. Et notamment l'accueil délirant réservé à Mohammed V par le peuple de Fès, qui avait accueilli une de ses sorties aux cris fameux et prémonitoire «Yahia al-Malik»... Il convient de souligner que la symbiose entre le roi et le peuple a pris son point de départ avec le dahir berbère et le voyage de Fès, la ville où le nationalisme marocain commence à prendre nettement forme, appuyé sur l'engagement d'une jeune élite. Un leader et un guide politique est né à la faveur de tels événements, une sorte de liaison organique et secrète est née entre lui et les jeunes nationalistes qui, ici et là, dans toutes les contrées du royaume occupé, émergent et s'activent. A Fès, ville spirituelle qui porte l'empreinte de la culture et de la conscience politique, le peuple est descendu dans la rue, il a décidé cette année de 1934 de déborder le service d'ordre et le protocole, pour crier son attachement et sa fidélité à Mohammed V. En somme les toutes premières années , il les aura passé à observer, à s'informer, à mieux connaître les rouages de l'occupation, à écouter également son peuple. A tremper sa conscience politique dans le combat et l'expérience populaire.
De l'exil à la libération
C'est cette dimension que le pouvoir colonial, dirigé par un général, entouré à la fois de soudards et de féodaux marocains refuseront et combattront. Ils organisèrent alors la déposition du sultan le départ forcé du Sultan le 20 août 1953 et son remplacement par Ben Arafa , un « roi potiche » à leur solde, choisi par le pacha de Marrakech, Thami Glaoui...C'est avec Alphonse Juin d'abord , grand général de la Seconde Guerre mondiale, que le complot est lancé. Il est nommé Résident à Rabat en février 1951, il veut annuler le statut de protectorat et transformer les provinces du Maroc en départements français. Deux ans plus tard, rappelé à Paris , il est remplacé par autre général, Augustin Guillaume, soudard sans nuances, représentant des colons et des ultras, qui commettra l'irréparable en déposant le Sultan. ... L'année 1951 a été marquée par toute une série de manœuvres qui, depuis la Résidence à Rabat, mobilisent le pacha de Marrakech, Thami Glaoui, les confréries religieuses supervisées par un certain Abdelhaï Kettani, sombre prédicateur, les colons ultras, les militaires et, dans la capitale française même un Georges Bidault, ministre des Affaires étrangères qui soutenait ouvertement le complot. L'objectif est de destituer le roi Mohammed V et de mettre à sa place un autre roi... L'historien connu, Charles-André Julien, écrira plus tard que « le masque était jeté. Ce n'était plus le changement de politique qui était réclamé mais le changement du souverain ». Les comploteurs contestaient au sultan son titre de Amir al-Mouminine et jusqu'à la Béiâa sacrée. Il lui est demandé d'entériner la création d'un Conseil auquel il déléguerait son autorité et qui est présidé par Mohamed Al Moqri. Devant le refus catégorique du roi, Guillaume ordonne le 20 août 1953 aux militaires français d'encercler le Palais royal de Rabat et l'arrestation du Prince Moulay Hassan. Le sultan tient bon. Il ne donne pas sa signature. Or , soucieux de préserver la vie de ses citoyens et d'éviter un bain de sang, désireux surtout d'épargner à son peuple une confrontation violente avec l'autorité coloniale et un bain de sang, il choisit l'exil forcé. Il dira que « s'incliner n'est jamais renoncer ». Une tactique du fameux reculer pour mieux sauter. Le général Guillaume a cru triompher ce 20 août 1953, lorsque le Souverain du Maroc est contraint de quitter son pays, ses enfants vulgairement poussés par un escadron de militaires dans un fourgon et conduits aussi vers la piste d'envol de Salé. L'exil, d'abord en Corse, durera 28 ans, ensuite à Antsirabé, à Madagascar... Paris se ravisera bientôt. Le peuple gronde de partout...C'est la Révolution du Roi et du peuple...Il reviendra en vainqueur le 18 novembre 1955 et libérera le Maroc.
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