2012, une année tout sucre, tout chocolat ? Qui disait que le chocolat était une valeur sûre face à la crise ? Les chocolatiers contactés par le Soir échos font l'unanimité sur le fait que la crise est bel et bien installée. Les estimations font état de baisses de ventes à fin décembre variant entre 30 et 50 %. Quoi de plus délectable que le chocolat pour gâter les croqueurs et les gourmets à l'occasion de la fin d'année 2012. Une année tout sucre, tout chocolat ? Pas si sûr. Les chocolatiers contactés par le Soir échos font l'unanimité sur le fait que la crise est bel et bien installée. De somptueuses enseignes comme Château Blanc le confirment, d'ailleurs l'essentiel du chiffres d'affaires est réalisé au mois de décembre, du moins en termes de commandes passées. À en croire un chocolatier, bien de sociétés ont opté pour d'autres cadeaux de fin d'année que le chocolat. D'après Hanaâ Berrada, gérante de Château Blanc, franchise belge installée à Casablanca, les ventes réalisées au cours du mois de décembre ont baissé de près de 30 % par rapport à l'année 2011. L'inquiétude est de mise à tel point qu'une enseigne comme Valentino hésite à faire un commentaire. Si tout de même une jeune entreprise marocaine à voir, La Dragée d'Or se sent bien lotie, d'autres ne sont pas logées à la même enseigne, tel fut le cas pour Dar Diafa. Sa patronne Meriem Benchekroun ne mâche pas ses mots. «On remarque une grande différence avec l'année 2011. Ça n'a rien telle… On a perdu bien de clients potentiels, de sorte qu'on s'est vu obligé d'annuler des commandes ». Il faut souligner en outre que la crise ravive la concurrence qui exerce à son tour des pressions baissières sur les prix. Benchekroun déplore que certaines entreprises aient recours à la baisse de leur prix de vente en vue de limiter la casse, «à l'exemple de la société Aiguebelle qui a révisé à la baisse le prix du kilo pour le situer à 280 dirhams contre 300 à 350 dirhams une année auparavant ». Contacté par le Soir échos pour avoir plus d'informations, le top management d'Aiguebelle est resté injoignable. Cette femme chef d'entreprise évalue le repli de son activité à près de 50 % à fin décembre 2012. Certes la haute saison pour les chocolatiers s'étale sur la période allant du mois de décembre jusqu'à mi-février, néanmoins le dernier mois de l'année annonce la couleur. Benchekroun explique que ce sont les commandes émanant du secteur public et semi-public qui ont marqué le plus de reflux. Il n'est plus secret pour personne d'ailleurs, qu'on se serre la ceinture au niveau des dépenses de fonctionnement avec l'avènement du gouvernement Benkirane. Ce même gouvernement prévoit au titre de l'exercice à venir de réduire au minimum ce type de frais. Le seul espoir reste donc le secteur privé. «Ça commence à bouger», témoigne Benchekroun, bien que celle-ci reconnaît que bien des livraisons sont fournies sans bon de commande. Fait marquant cette année, les entreprises tardent à passer leur commandes. À en croire un chocolatier qui requiert l'anonymat bien des sociétés ont opté pour des cadeaux de fin d'année autre que le chocolat soit pour récompenser leur employés soit pour fidéliser leurs clients. Généralement, les professionnels gardent espoir et s'attendent à un mois de janvier plus clément et plus généreux. Ahmed Yaacoubi, patron de l'enseigne marocaine de chocolat Pralinor, souligne que les ventes commencent à prendre leur rythme habituel de haute saison. À noter enfin que le Marocain consomme près de 300 grammes de chocolat par an, à en croire les chiffres officiels. Force donc est de constater que le chocolat est loin d'être un produit de consommation de la vie de tous les jours. Quoique « d'autres aliments ne sont que nourriture. Mais le chocolat est chocolat!», pense l'écrivain Américain, Patrick Skene Catling. * Tweet * * * VN:F [1.9.21_1169] Patientez Rating: 0.0/5 (0 votes cast) VN:F [1.9.21_1169] Rating: 0 (from 0 votes)