Un album de reprises. L'approche risque d'être payante. Faudel a déjà goûté à l'exercice en 2003 avec son troisième opus solo «Un autre soleil» en s'attaquant à des monuments de la chanson française : «Ne me quitte pas», «Comme d'habitude». Les ventes sont bonnes et les autres titres de l'album séduisent. Ce nouvel enregistrement, baptisé «Radio Raï», renvoie à quelques unes des chansons qui ont bercé le jeune homme, assurément découvertes sur les ondes. Comme avant-goût, Faudel met sur orbite «Baïda mon amour» du prolifique chanteur lâchement assassiné Cheb Hasni. L'album promet un vaste voyage. «Bambino» de Lili Boniche, «Zina» de Raïna Raï, «Le jour s'est levé» de Téléphone Certes l'artiste a pris de la bouteille depuis la publication en 1997 de son premier enregistrement long play «Baïda», mais plafonnera-t-il comme c'était le cas en 2006 avec «Mundial Corrida» certifié double disque d'or ? «Mon pays», single locomotive de l'album dépasse les 350 000 copies écoulées, devenant ainsi disque de platine. C'est tout le mal qu'on lui souhaite. Histoire d'oublier le passage à vide de 2007 hormis quelques scènes, notamment au Maroc- sanctionné par l'annulation d'une tournée pour volume de tickets non atteint. Sort aussi un best of, mais la chanson censée le propulser «J'ai chaud» est timidement accueillie. Faudel prend la même année le parti de soutenir (avec Hallyday, Sevran, Gynéco ) le candidat Nicolas Sarkozy. Son public n'est pas d'accord et le lui fait savoir en le sifflant le 21 juin à Auteuil. L'artiste est blessé et envisage le pire. Ce qu'il ne tarde pas à raconter dans «Itinéraire d'un enfant de cité», une autobiographie parue en février 2008. Faudel est aujourd'hui de retour, retapé et confiant. A la bonne heure.