Sébastien Rollet nommé secrétaire général de la BMCI    Aide sociale directe : La première augmentation prend effet fin novembre 2025    Islas Canarias: Una misión comercial en Dajla provoca la ira del Polisario    Le Parlement européen rejette une proposition réclamant la suspension de l'étiquetage des produits du Sahara    Images, vidéos et enquêtes : quand une erreur peut tout fausser    Le secrétaire général de l'ONU rencontre le leader du Polisario en Angola    Laurent Nuñez à Marrakech : La France souligne la centralité du partenariat sécuritaire avec le Maroc    Sidi Ould Tah salue le soutien constant de S.M. le Roi au Groupe de la BAD    Bourse de Casablanca : clôture dans le vert    Le PLF-2026 renforce le développement rural intégré avec le lancement de 36 centres pilotes pour 2,8 MMDH    Tétouan : Arrestation d'un membre de Daech en phase d'exécuter un plan terroriste imminent    Tanger : Le rappeur franco-marocain Maes condamné à sept ans de prison    Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy définitivement condamné    Mondial 2026 : La FIFA publie la procédure du tirage au sort, le Maroc dans le chapeau 2    Bouchra Karboubi annonce sa retraite et pointe des pratiques de la direction de l'arbitrage    Belgique : Zakaria El Ouahdi sacré meilleur joueur maghrébin de la Pro League    Iles Canaries : Une mission commerciale à Dakhla provoque la colère du Polisario    Maroc : Lancement des services de l'hôpital de proximité d'Imintanout    Le couscous, ambassadeur chaleureux du Maroc en Chine    Espagne : Une famille marocaine meurt intoxiquée à Malaga    Espagne : Le consulat du Maroc à Valence tient une exposition sur le Sahara    Kebir Mustapha Ammi : « Il faut trouver la possibilité de bâtir un pont entre les uns et les autres »    Le Festival Nuits d'Orient de Dijon jette des ponts vers Chefchaouen    Maritime : le Maroc et les Pays-Bas concluent un accord...    Egalité : lancement de la campagne «16 jours d'activisme» au Maroc    Le Caire : Le Maroc participe à la 21e session ordinaire du bureau exécutif du Conseil des ministres arabes de l'information    Aziz Akhannouch à la Chambre des conseillers : "La justice spatiale n'est pas un slogan vide ni une priorité passagère"    Agriculture : le Maroc accueille les réunions OCDE Fruits & Légumes    Le Real Madrid espérait le retour d'Achraf Hakimi en 2026    Jamal Sellami distingué en Jordanie lors des festivités marquant les 75 ans de la Fédération    Yassir Zabiri : Je vais faire de mon mieux pour être sélectionné    Bloqué, affaibli, surveillé : le président algérien est-il empêché de quitter l'Algérie?    Espagne: quatre Marocains d'une même famille meurent intoxiqués à Malaga    Brésil : Jair Bolsonaro commence à purger sa peine de 27 ans de prison pour tentative de coup d'Etat    Israël confirme la réception d'une dépouille d'otage, les médiateurs discutent de la deuxième phase de l'accord de trêve    La procédure civile au menu du Conseil de gouvernement    Températures prévues pour jeudi 27 novembre 2025    Le temps qu'il fera ce mercredi 26 novembre 2025    El Jadida : Prolongation de la garde à vue du streamer Ilyas El Malki    Bank Al-Maghrib : émission de 654 millions de billets neufs en 2024    Sahara marocain : Moscou réaffirme son soutien à une issue politique et à la relance du dialogue    Fenerbahçe ferme la porte à un départ d'En-Nesyri cet hiver    "Les lacs naturels du Maroc, un trésor à ciel ouvert" : un voyage inédit au cœur du patrimoine aquatique du Royaume    Mondial 2026 : Le Maroc dans le chapeau 2 des tirages au sort final    Le festival La Belle Hip Hop tient sa première édition au Maroc    Yallah' Afrika ! : l'Afrique créative s'expose à Rabat    Décès de la légende du reggae Jimmy Cliff    "santa claus, le lutin et le bonhomme de neige" : Un spectacle féerique pour toute la famille au cœur du pôle nord !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Obésité et Covid-19 : le choc fatal entre deux pandémies
Publié dans L'opinion le 07 - 03 - 2021

La pandémie actuelle du Covid-19 se superpose à une autre pandémie bien connue auparavant, celle de l'obésité. À l'occasion de la Journée mondiale de l'obésité, célébrée le 4 mars, nous allons faire le point sur les risques, les raisons qui font que les personnes obèses sont particulièrement vulnérables face au Covid-19.
Depuis le début de l'épidémie du Coronavirus, plusieurs études ont démontré que l'obésité augmentait les risques de développer une forme grave de la maladie. « L'obésité représente un risque accru d'infection au Covid-19 sévère, amenant les patients en unité de soins intensifs pour une assistance respiratoire avec menace de décès », indique Dr. Karim Ouali, nutritionniste. Les raisons en sont multiples : altération de la mécanique ventilatoire, présence de comorbidités comme le diabète, l'hypertension artérielle ou l'apnée obstructive du sommeil, enfin, des réactions immunologiques et inflammatoires inappropriées et excessives, possiblement encore accentuées par des dépôts de graisse ectopique intrathoraciques.
Un indice de masse corporelle (IMC) élevé ne suffit pas pour caractériser l'obésité. La prise en compte du tour de taille et de la répartition de la masse grasse dans le corps est importante pour cibler les complications qu'elle peut entraîner
« Si l'indice de masse corporelle (IMC) donne bien des repères de corpulence, il n'est pas le seul marqueur de cette maladie chronique évolutive qu'est l'obésité », explique le nutritionniste.
La définition officielle de l'obésité donnée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), basée sur le calcul de l'indice de masse corporelle, donne effectivement une idée de la corpulence. Pour rappel la valeur de référence se situe avec un IMC entre 18,5 et 25. On parle de léger surpoids avec un IMC entre 25 et 30, puis d'obésité modérée (type I) avec un IMC entre 30 et 35, d'obésité sévère (type II) avec un IMC entre 35 et 40 et d'obésité morbide (type III) au-delà de 40.
Risques cardiovasculaires et diabète
Mais il faut affiner cette définition en caractérisant au mieux les personnes obèses, car l'IMC n'est pas suffisant pour déceler d'éventuels problèmes de santé liés à une obésité. Certains patients développent des complications malgré des obésités modérées tandis que d'autres ont des obésités sévères, mais peu de difficultés. Il faut aussi prendre en considération le tour de taille et la répartition des tissus adipeux.
« Lorsque le gras est réparti au niveau abdominal autour des organes digestifs, on parle d'obésité androïde et si le tour de taille est supérieur à 102 cm pour les hommes et à 88 cm pour les femmes chez les Caucasiens, les risques de complications cardiovasculaires et de diabète sont accrus.
Le syndrome métabolique décrit ces maladies associées (diabète, cholestérol élevé, hypertension artérielle...) », explique le spécialiste.
Les graisses abdominales ciblées par le Covid-19
Selon une étude britannique, la composition du tissu adipeux serait la principale coupable. Pour en savoir plus, les scientifiques ont analysé les tissus adipeux prélevés sur des patients infectés par le Covid-19. Résultat : « les cellules graisseuses sont bien un réservoir du SARS-CoV-2. Leur présence en grande quantité va de pair avec une augmentation de la charge virale », décrivent les auteurs de l'étude. Les tissus les plus touchés semblent être « les graisses profondes (abdominales et celles entourant les organes) plutôt que les graisses superficielles ».
Autres mécanismes mis à jour : « lors de l'infection, il semble que les cellules graisseuses délivrent dans la circulation sanguine des substances à l'origine de la réaction inflammatoire » appelée choc cytokinique. S'en suivent des complications au niveau des poumons, du cœur et du système nerveux.
Selon les chercheurs, « chez une personne en surpoids ou obèse, les tissus adipeux deviennent hypoxiques (Déséquilibre entre les besoins des tissus en oxygène et les apports), ce qui diminue la quantité d'oxygène disponible pour le patient ».
La crise sanitaire facteur aggravant
L'épidémie du Covid-19 « va augmenter assurément et fortement les causes psychologiques et sociales de l'obésité. On compense le stress de la crise sanitaire par une alimentation déséquilibrée, on bouge moins. Alors il y a urgence à mieux accompagner cette maladie. Il faut s'atteler aux dispositifs d'aide avec plus d'acteurs, plus de formation, plus d'appétence pour le sujet et notamment chez les jeunes », précise Dr. Ilham Adouan, infectiologue.
Meryem ELBARHRASSI
3 questions à Dr Mounia Zahzah
« L'obésité doit être considérée comme une maladie chronique complexe qui doit être gérée tout au long de la vie »
Les personnes obèses ont 50% de risques en plus que les autres d'attraper le Coronavirus et de développer une forme sévère de la maladie. Dr. Mounia Zahzah, médecin spécialiste en Gastro-entérologie apporte son éclairage.
- Depuis le début de la pandémie, on observe que les personnes en surpoids ou souffrant d'obésité sont plus a risque face au Covid-19. Que ̀ cela signifie-t-il exactement ?
- Le surpoids ou encore l'obésité double le risque d'hospitalisation suite au Covid-19 et augmente également le risque de décès de près de 50%. L'obésité rend plus probables d'autres maladies telles que le diabète et l'hypertension artérielle.
- L'obésité est trop souvent ramenée a l'équation simpliste « alimenta ̀ - tion/activité physique ». Pourquoi un tel raccourci selon vous ?
- Il va falloir aller au-delà de la simple recommandation d'un régime alimentaire et de l'exercice physique et reconnaître les vraies causes de l'augmentation de l'IMC et son impact sur la santé.
En pratique médicale, on connaît un certain nombre d'individus obèses bien portants avec des paramètres métaboliques (glycémie, lipides sanguins) strictement normaux. À l'inverse, certaines personnes de poids normal présentent des caractéristiques métaboliques de sujets obèses, cette approche doit être prise en considération dans une perspective de santé publique cela peut être utile pour détecter précocément et prévenir l'obésité et ses complications.
- Après la pandémie du Covid-19, pensez-vous que l'obésité doit être reconnue comme une maladie à part entière a traiter ? ̀
- L'obésité doit être considérée comme une maladie chronique complexe qui doit être gérée tout au long de la vie, nécessitant un suivi et une prise en charge adaptée en fonction des causes profondes de la prise de poids et adopter une approche holistique de la santé. Ainsi, l'obésité devrait être définie par l'état de santé d'une personne et pas seulement par son poids.
Recueillis par M. E.
Encadré
Vaccinantion : Moins efficaces en cas d'obésité ?
L'obésité est un facteur aggravant dans l'ensemble des pathologies de santé. Dans le cas du Coronavirus, les personnes obèses sont plus touchées par la maladie, font plus de formes graves, et leurs taux de survie sont moins élevés. Mais une autre inquiétude commence à émerger dans la communauté scientifique : il se pourrait que les vaccins face à la Covid-19 soient aussi moins efficaces sur les personnes en situation de surpoids ou d'obésité.
L'obésité est généralement associée à des formes d'inflammation chronique, des perturbations endocriniennes et métaboliques complexes. Ces phénomènes ont des conséquences très variées sur la santé, conséquences que l'on ne mesure pas encore toujours très bien, et dont on ne comprend pas toujours les mécanismes de fonctionnement. Mais ces dernières années, plusieurs études ont montré que ces perturbations métaboliques avaient des conséquences sur le système immunitaire. Les chercheurs estiment ainsi que l'abondance de tissus adipeux affaiblit et perturbe le fonctionnement des leucocytes, cellules impliquées dans le fonctionnement immunitaire.
En conséquence, les personnes en situation de surpoids sont plus facilement affectées par les bactéries et les virus et guérissent moins facilement. Mais cela affecte aussi leur capacité à développer des anticorps, notamment lorsqu'elles se font vacciner. « Comme les individus obèses ont un système immunitaire dégradé, ils répondent moins bien aux vaccinations », explique Dr. Mounia Zahzah. « Cette conclusion est basée sur le fait que les vaccins contre la grippe ne fonctionnent pas assez bien chez les personnes dont l'indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 30 », ajoute-t-elle. La question n'est donc pas anodine. Si les vaccins contre le Coronavirus s'avèrent moins efficaces sur les personnes souffrant de surpoids, c'est une problématique de santé publique fondamentale.
Repères
Arthroses, lombalgies, cancers
« À l'inverse, lorsque la graisse est distribuée au niveau des hanches et des cuisses on parle d'obésité gynoïde. Les risques cardiovasculaires sont moindres, mais d'autres risques associés persistent, notamment, l'arthrose des genoux et des hanches, des lombalgies chroniques. On observe aussi des complications digestives, avec risques de calculs biliaires, des risques augmentés de cancers du sein et du colon ou encore des risques thromboemboliques... », conclut Dr. Mounia Zahzah, médecin spécialiste en Gastro-entérologie.
Lutter contre la stigmatisation
« C'est une maladie stigmatisante, car l'obésité est une maladie qui se voit. L'obésité est une maladie chronique, comme le diabète. Toutefois, je pense que le regard de la société va progressivement changer, dans la mesure où de plus en plus de gens sont concernés par le surpoids et l'obésité. D'où l'importance de mettre enfin en place des vraies politiques de prévention de l'obésité, et ce, dès le plus jeune âge », explique Omar, un jeune de 35 ans.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.