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Interview avec Aymeric Chauprade : « La nomination de la nouvelle Ambassadrice à Paris aura un effet positif »
Publié dans L'opinion le 31 - 10 - 2023

Ancien membre du Rassemblement National (RN), Aymeric Chauprade voit dans la nomination de la nouvelle Ambassadrice du Maroc à Paris un signe positif dans le contexte actuel. Dans cette interview, l'ex-député européen se projette sur l'avenir des relations franco-marocaines et se dit convaincu que le Rassemblement National soutient la marocanité du Sahara. Entretien.
- Que pensez-vous du choix de la nouvelle Ambassadrice qui vient du monde médiatique et s'est fait remarquer en défendant le Maroc sur les plateaux de télévision pendant la polémique sur le prétendu refus par le Maroc de l'aide française après le séisme qui a touché une partie des régions du Royaume ?
- J'ai connu un remarquable ambassadeur à Paris, M. Chakib Benmoussa, lequel est maintenant ministre de l'Education nationale. Les styles seront sans doute différents, mais, à mon avis, la compétence sera encore au rendez-vous ! La nouvelle Ambassadrice est charismatique et son caractère est fort. Je suis convaincu que l'effet sera positif à Paris. - Jusqu'à présent, la crise perdure entre Rabat et Paris qui, pratiquement, ne se parlent plus.
Pensez-vous que l'épisode du tremblement de terre a accentué la tension entre les deux pays bien que la polémique soit limitée aux médias ?
- Il y a quelque chose qui me fait beaucoup de peine dans l'attitude de la diplomatie française, et l'on observe cela vis-à-vis du Maroc mais aussi vis-à-vis de plusieurs pays d'Afrique francophone. De la diplomatie française transpire l'aigreur d'une vieille épouse délaissée au profit de jeunes maîtresses plus jolies et plus dynamiques. Pourtant, le monde change. Aussi bien le Maroc, que n'importe quel pays émergent, ne peuvent plus se contenter d'une relation exclusive avec la France. Ils doivent élargir leurs partenariats. Cette diversification, la France la vit comme une trahison alors que ce n'est rien de plus que l'évolution naturelle du monde.
Plutôt que de s'aigrir, que de vivre dans l'amertume, la France doit se remettre en question et se demander ce qu'elle apporte aux pays émergents avec lesquels elle entretenait, dans le passé, des relations politiques et historiques très étroites. Quand un Etat a un problème avec un autre Etat, cela peut venir des deux. Mais quand un pays a des problèmes avec plusieurs pays, alors, il doit se poser la question de savoir si cela ne vient pas de lui !
- Il est clair que le tropisme algérien de Macron est l'une des causes majeures de la crise silencieuse entre Rabat et Paris. Estce un pari raté pour le président français, comme l'a dit l'ex-ambassadeur de France en Algérie ?

- De nos jours, un tropisme algérien cela s'appelle un tropisme masochiste. Je suis désolé de le dire aussi crûment mais toute personne censée, et qui connaît le régime algérien, sait qu'il est impossible de construire un partenariat fiable avec lui ! L'Algérie est un grand pays qui pourrait devenir un magnifique partenaire pour tous ses voisins, y compris le Maroc. Il a choisi le bellicisme, le discours agressif, le soutien à des mouvements terroristes et mafieux comme le Polisario. C'est une erreur tragique pour les Algériens. La France ferait mieux de tenir un discours de vérité et de fermeté avec Alger.
- Comment vous, en tant qu'expert, vous voyez le futur des relations franco-marocaines pendant le reste du quinquennat Macron. Le locataire de l'Elysée peut-il, selon vous, réparer les choses, comme l'avait fait François Hollande après la crise de 2014 ?
- Je ne vois pas ce futur meilleur pour la relation franco-marocaine que pour la France elle-même. S'il faut reconnaître aux présidences Macron quelques aspects modernisateurs dans le domaine économique, en revanche, dans le domaine de la cohésion intérieure et de la politique internationale, je ne vois que reculs et échecs. Jamais notre territoire n'a été aussi cruellement frappé par le terrorisme et fracturé dans son unité intérieure que sous Macron. Les plaies sociales et identitaires sont à vif. C'est « gagnant de la mondialisation » contre « perdant de la mondialisation ». C'est « ami des Juifs » contre « ami des Arabes »... et j'en passe. Je suis effaré devant la gravité des fractures françaises ! Et jamais, la voix de la France n'a été aussi brouillée et non respectée à l'international que sous ces deux mandatures. Concernant la relation franco-marocaine, j'en suis à espérer qu'au moins les choses ne s'aggravent pas d'ici 2027.

« L'une des premières mesures de Marine Le Pen, si elle est élue, sera de reconnaître la souveraineté du Maroc sur son Sahara »
- Pensez-vous qu'en cas d'arrivée de la droite et notamment du Rassemblement National au pouvoir, les relations entre le Maroc et la France pourraient-elles s'améliorer ?

- Vous savez que j'ai quitté la politique en 2019 et que je n'appartiens plus à aucun parti. Mes valeurs sont celles de la droite : défense de la famille, liberté économique, indépendance nationale et politique d'équilibre, maîtrise des flux migratoires pour maintenir la cohésion de la nation. Le Rassemblement National est le seul parti qui tient une position claire sur le Maroc.
Le RN soutient la marocanité du Sahara et je suis convaincu que l'une des premières mesures de Marine Le Pen, si elle est élue, sera de reconnaître la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Les votes de ses députés européens au Parlement européen en constituent la preuve tangible. Par ailleurs, nos amis marocains doivent comprendre que toutes les personnes d'origine immigrée, qui sont assimilées et honnêtes, ont vraiment tout à gagner de l'arrivée d'un parti qui promet une clarification de la politique d'immigration de la France et la fin du laxisme pour les délinquants et les fraudeurs.
Ce parti aussi sait faire la différence entre une religion : l'Islam, et une idéologie politique : l'islamisme. C'est un point essentiel pour la relation future avec les pays musulmans, auquel je tiens personnellement beaucoup. C'est précisément ce qui fera baisser le racisme au sein de la population française de souche. Quand les problèmes pourrissent, les gens mettent tout le monde dans le « même sac ». Quand les problèmes sont traités, les gens, au contraire, savent faire la différence et reconnaître « les bonnes personnes ».
- Concernant le Sahara, la France peut-elle changer de position dans les années à venir ?
- La position américaine a changé du jour au lendemain. Regardez aussi ce qui s'est passé du côté africain et à quelle vitesse ! Sans parler du retournement favorable de l'Espagne. Donc, oui je suis optimiste. Croyez moi, concernant la France, et sa longue Histoire le prouve, : tout changera en même temps. La reconnaissance française de la marocanité sur le Sahara sera l'une des manifestations du retour de la France sur la scène internationale.
«L'incompréhension dure depuis la présidence Hollande»
Aux yeux d'Aymeric Chauprade, « la relation franco-marocaine traverse une phase d'incompréhension depuis le mandat de François Hollande ». Cette incompréhension est due, selon notre interlocuteur, à la différence de perception de l'axe Paris-Rabat et l'idée qu'en fait chaque partie. « Le Royaume se voit comme un partenaire économique et sécuritaire fiable en Méditerranée. Mais Rabat attend la même clarté de la part de Paris », précise M. Chauprade. Il regrette que Paris ait laissé la relation franco-algérienne brouiller ses positions vis-à-vis du Maroc, notamment sur la question du Sahara où la France, censée être le plus grand soutien du Maroc, juge le politologue, s'est soudain mise en arrière du train de l'Histoire au moment où les Etats-Unis, l'Espagne et l'Allemagne ont clarifié leur position sur le Sahara marocain. « Il est évident que le jour approche où la souveraineté du Maroc sur sa province du Sahara sera universellement reconnue dans le monde.
On le voit aussi avec l'évolution rapide du continent africain en la matière », explique Aymeric Chauprade qui voit que la tendance est forte et elle s'accélère, reprenant ainsi une des conclusions de son essai « Géopolitique d'un Roi, essai sur un Maroc moderne et multipolaire », publié aux éditions « Ellipses ». Dans ce contexte, il y a urgence à réparer son lien avec le Maroc, plaide l'ex-eurodéputé, qui trouve que cela est d'autant plus urgent que la France a plus que jamais besoin du Royaume au moment où la menace terroriste est à son comble, vu la reprise des tensions au Proche Orient. « Les services français ont besoin de l'appui du Renseignement marocain, l'un des meilleurs du monde en matière de contre-terrorisme », a-t-il conclu.


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