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Bois de chauffage et préservation des ressources forestières : l'éternel dilemme…
Publié dans L'opinion le 24 - 12 - 2011

« Cette année, la demande a sensiblement baissé sur le bois de chauffage. Cela serait dû à une année plus tiède et plus clémente que l'année dernière. La neige a tardé et on n'a pas connu de baisse de mercure exceptionnelle. La loi de l'offre et la demande a fonctionné. L'année dernière on a vendu au prix de 1000 dirhams la tonne, cette année on vend à 850 dhs la tonne. Le kilo est écoulé à 0,80 dhs et malgré cela la quantité vendue cette année est de loin moins importante que l'année dernière », nous a déclaré Mohammed, un« tâcheron de bois » dont l'entrepôt surplombe une petite colline à la sortie d'Azrou. »
« Même à ce prix, c'est toujours trop cher pour des populations démunies. Pour une petite maison de deux à trois pièces, il faudra au moins 5 tonnes par an pour se prémunir du froid. Faites le calcul donc », a répliqué une personne présente sur les lieux, venu du douar Aït Ali pour s'approvisionner en bois de chauffage. Elle reconnaît cette année avoir acheté moins de bois que l'année dernière mais qu'elle reste vigilante. « L'hiver n'est pas terminé, on n'est pas à l'abri de vagues de froid et de tempêtes de neige. Cela ne dépend que de Dieu, le Tout Puissant.
A notre question sur comment les populations les plus démunies s'en sortent quand l'hiver est rigoureux, elle reste pensive, sourit et répond : « Mais vous savez vous-mêmes, ne faites pas semblant d'ignorer ». Insistant et jurant notre ignorance, elle réfléchit et continue : « Il vaut mieux s'aventurer en coupant le bois dans la forêt avoisinante que laisser ses enfants mourir de froid ».
Une situation embarrassante que reconnaît un garde forestier opérant dans le secteur de Aïn Leuh, préférant garder l'anonymat, en précisant que les pouvoirs publics laissent les riverains des domaines forestiers ramasser le bois mais sanctionne, parce que c'est un délit, toute personne qui couperait le bois sans autorisation préalable. Seulement il reconnaît avoir laissé partir des personnes qu'il a lui-même surpris entrain de couper le bois pour des raisons humanitaires :« Vous savez, ces gens là commettent un délit passible de sanctions, mais ils sont trop pauvres, n'ont pas les moyens de se procurer le bois de chauffage et ils le font uniquement pour subvenir aux besoins de leurs familles. Les arrêter, ils n'ont même pas les moyens de payer l'amende, alors que faire ? On essaie de faire notre travail, de faire appliquer la loi, c'est d'ailleurs notre mission mais avec un peu de souplesse pour ne pas créer trop de tensions. Vous savez, pour les habitants de Aïn Leuh, comme pour la population des régions froides, le bois de chauffage est un produit de première nécessité, au même titre que le blé, le sucre et l'huile et quand des gens prennent autant de risques pour dix à vingt kilos de bois alors que le kilo est à moins d'un dirham, c'est qu'ils sont vraiment pauvres ! »
Abattage clandestin, pression des riverains, aléas climatiques …, voilà comment donc un patrimoine national d'une valeur inestimable subit une dégradation qui pourrait être irréversible si des initiatives sérieuses ne sont prises incessamment.
Deux initiatives méritent d'être citées. L'équipement des foyers en fourneaux moins consommateurs de bois, et celle de doter les établissements scolaires de nouveaux fourneaux fonctionnant à l'anthracite. Ce qui ouvre la voie à une généralisation de chauffage en salles de classe tout en préservant les ressources forestières.
Ainsi, sur les 8200 salles de classe de la région, 4052 sont dotées des moyens de chauffage à l'anthracite, comme produit substitutif au chauffage en bois, au titre de l'année 2008-2009 dont 3580 du budget de l'Académie. Deux idées maîtresses développées par les responsables pour justifier l'option et le choix de l'anthracite : généralisation du chauffage pour lutter contre l'abandon et les déperditions scolaires en améliorant les conditions de l'enseignement dans les salles de classe, et surtout donner une leçon de civisme et de citoyenneté active aux apprenants, en préservant le patrimoine forestier. Mais l'usage de l'anthracite n'est pas du tout anodin. Certains accidents, vomissement, intoxication ont été révélées par le corps enseignant, toujours très sceptique.
En quittant Midelt au crépuscule, sur la route vers Zaïda, on aperçoit de loin la fumée qui échappe des cheminées, laissant imaginer des âtres brûlants qui témoignent que fort heureusement, nos concitoyens du Moyen Atlas ont depuis longtemps appris à s'adapter à ces situations comptant que sur leur expérience ancestrale. Encore faut-il que chaque habitant de ces régions ait le moyen de se procurer ces petites bûches, symbole de vie en pareille situation, à enfouir dans sa cheminée… à moins qu'on arrive à trouver une solution alternative.
Pour plusieurs observateurs avertis, les zones de montagne du Maroc souffrent depuis plus d'un demi-siècle de contraintes qui découlent d'une part, de la période coloniale marquée par la destruction et la perturbation du domaine et de l'humain – et d'autre une politique d'exclusion et de marginalisation qui a duré des décennies. Cette situation a confiné certaines localités des massifs dans un enclavement, aggravé par les aléas climatiques. Il faudrait donc une bonne gouvernance dans la gestion des ressources naturelles de la montagne et faire en sorte que ces ressources profitent aux populations tout en réexaminant certaines lois régissant les terres tribales, qui constituent un obstacle au développement et à l'investissement. Il faudrait par ailleurs augmenter l'indice de développement en modernisant des activités traditionnelles et en créant de nouvelles activités génératrices de revenus (construire des centres de formation professionnelle), soutenir toutes les initiatives visant à créer un développement durable dans les régions de montagne, réaliser les infrastructures nécessaires pour assurer aux habitants de la montagne, des conditions de vie décente, promouvoir le tourisme en montagne, préserver le patrimoine naturel et culturel de la montagne et adopter l'architecture de la montagne dans des bâtiments publics (les écoles, les ministères et les hôpitaux), et protéger les monuments historiques, soutenir le tissu associatif des zones de montagne et les aider à participer à des projets de développement (INDH...), protéger les produits agricoles de la montagne (fruits, légumes et bétail...) des spéculateurs, construire des barrages pour la protection des habitations et des produits agricoles des inondations, réhabiliter des villages en les équipant en eau, électricité et téléphone… et assurer le pavage des principaux axes pour sortir les habitants de la montagne de l'isolement et de la marginalisation.
En effet, le froid engendre des dépenses supplémentaires que seules les populations des régions où l'hiver est rigoureux connaissent. Il faut adapter son alimentation, se couvrir par des vêtements généralement coûteux, s'approvisionner en bois de chauffage, faire face aux maladies dues au froid… Certaines personnes âgées qui souffrent le plus de ce climat trop froid, quasiment insupportable, aux ressources insuffisantes préfèrent se mettre au chaud, « hiberner » plutôt qu'engager des dépenses supplémentaires pour une maladie chronique qui surgira l'hiver d'après.
Sur un autre plan, si les précipitations et les chutes de neige, au mois de janvier, sont certes une chance formidable pour l'agriculture dans une région justement à vocation agricole et dont plusieurs endroits ont été sinistrés des années durant des suites d'une sécheresse endémique, la neige, surtout, se répercute positivement sur la nappe phréatique, il faut rester vigilant parce que notre région connaît parfois des chutes de grêle et des gelées matinales qui pourraient hypothéquer la croissance de certaines plantes. Concernant les populations, il faut signaler la sollicitude Royale en visitant Tounfite, Imilchil et l'implantation d'un hôpital de campagne pour venir en aide aux populations, le choix de Midelt pour le lancement de la campagne de solidarité, l'enclavement de certaines localités, vu les efforts consentis par les pouvoirs publics dans les routes rurales et surtout un mode de vie ancestral qui a su s'adapter à ces contraintes et qu'il faudra préserver. C'est un patrimoine d'une valeur inestimable : nos villages et nos douars sont certes des lieux de vie et de convivialité mais aussi des lieux d'Histoire et de mémoire.


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