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Hassan Bargach, DG de l'hôtel Sofitel Rabat: «La ville de Rabat en passe de devenir une city break au lieu de simple étape pour le circuit des villes impériales»
Jugement à prendre au sérieux parce qu'il émane d'un vétéran de l'hôtellerie à la compétence professionnelle indiscutable. Nous avons nommé Hassan Bargach, D.G de l'hôtel Sofitel de Rabat, l'homme qui laisse des traces indélébiles, en termes de l'excellence de gouvernance et de gestion, là où il passe. Ce n'est d'ailleurs pas sans raison qu'il fut chargé de la mise en place de la certification Iso 2001 pour le réseau Ibis. Pour autant, il rechigne à l'ostentation avec une tendance manifeste à cultiver la discrétion quant bien même les circonstances l'appellent à sortir de sa réserve. A preuve le présent entretien qui fut obtenu à l'arraché, à l'instar d'un enfantement dans la douleur. L'Opinion: Quels sont les handicaps qui persistent à gêner aux entournures l'envol du tourisme au Maroc et particulièrement à Rabat ? Hassan Bargach: Le tourisme a besoin d'une mobilisation générale et une implication de tous pour faire d'un séjour chez nous un moment exceptionnel. Vous savez la compétition dans cette industrie est très rude et si nous laissons passer la chance que nous avons d'être un pays de rêve, ce serait dommage. L'Opinion: En quoi se démarque Rabat de Marrakech ? H. B. : Rabat est la capitale du royaume et n'a jamais eu vocation de développer son tourisme de loisirs. Elle a toujours été considérée comme étape pour le circuit des villes impériales, jusqu'à ces dernières années. Les hôtels de la ville de Rabat se sont toujours contentés d'assurer leur remplissage grâce à l'administration. Aujourd'hui la ville a la volonté, à travers ses responsables, de s'inscrire comme destination touristique à part entière, à l'instar de villes comme Barcelone, Séville, Amsterdam et autres pour en faire une city break. Il ne faut pas non plus oublier que Rabat a l'avantage d'être desservie par 2 aéroports celui de Salé et celui de Casablanca (1heure de route), c'est une ville verte (Superficie de 20M2 par habitant), écologique (1er tramway au Maroc), culturelle (Monuments historiques, Médina, richesse historique de 2500 ans,...) et inscrite depuis juillet 2012 au patrimoine universel de l'UNESCO, ce qui devrait en principe lui valoir une place de choix sur l'échiquier touristique national . A nous de travailler encore davantage pour conquérir le positionnement qu'elle mérite, contrairement à Marrakech qui a une vocation essentiellement touristique. L'Opinion: Que manque t-il à Rabat pour devenir performante ? H . B. : Rabat doit développer davantage sa visibilité sur le plan international. Des budgets supplémentaires doivent être alloués pour la faire rayonner davantage. Tenez par exemple : Mawazzine est un festival qui lui donne cette visibilité mondiale, le trophée Hassan II lui apportait aussi une visibilité planétaire avant qu'il ne soit malheureusement déplacé à Agadir. C'est dire que Rabat a aujourd'hui besoin de ce genre d'évènements pour accroître sa notoriété. L'Opinion: Il y a très peu de palaces à Rabat donc peu de concurrence, ce qui fait que ce genre d'établissements peut dormir sur ses lauriers, n'est-ce pas ? H. B. : Tant que nous ne sommes pas à 100% de taux d'occupation à l'année c'est qu'il y a de la concurrence. Donc notre mission est de toujours rester alerte et chercher toujours à faire mieux et donner le meilleur à nos clients. Notre passion de l'excellence nous anime tous au quotidien pour apporter de l'émotion et du plaisir à être au Sofitel et pas ailleurs. Nous sommes tous engagés dans la mission de rendre heureux nos clients. L'Opinion: Qu'est-ce qui fait la force de frappe de Sofitel ? H B : je dirai plusieurs facteurs, d'abord des hôtels modernes, contemporains avec une histoire et une architecture propres à chacun, une notoriété internationale, un service cousu main et une collection d'adresses au Maroc. L'Opinion: Combien de lits compte Rabat ? H. B. : Il faut compter autour de 3500 lits classés, ce qui est loin d'être suffisant. Il y a la place pour plusieurs autres hôtels en 3, 4 et 5 étoiles. La ville de Rabat en a largement le potentiel. L'Opinion: Et Sofitel Rabat ? Combien d'employés ? Comment se passe leur gouvernance ? H. B. : Le Sofitel Rabat dispose de 229 chambres dont 37 suites , 3 restaurants et 14 salles de réunion qui peuvent accueillir de 2 à 1800 personnes. A ce titre, je vous informe que nous venons de monter une structure pouvant accueillir jusqu'à 1800 personnes. Elle doit servir à toute la ville de Rabat. Il y a un programme de communication qui est prévu pour la faire connaître. Nos employés sont nos ambassadeurs auprès de nos clients et ils sont au nombre de 350 personnes. Une organisation est là pour veiller à la bonne marche de l'établissement. L'Opinion: Quelles sont les exigences prioritaires envers vos employés ? H. B. : Donner le meilleur pour créer l'émotion chez nos clients. L'Opinion: Quelles sont les insuffisances qui restent à remonter? H. B . : Comme nous fixons toujours des objectifs très ambitieux, il y aura toujours des insuffisances que nous comblons par de la formation. Pour votre gouverne, notre budget formation est de 2 Mdhs par an. Très peu d'hôtels voire aucun ne saurait prétendre à la moitié de ce budget. L'Opinion: Comment s'était opéré le passage de Hilton à Sofitel et qui a veillé à son lifting ? H . B . : L'hôtel est passé entre les mains de Sofitel le 2 janvier 2009. Il nous a fallu 10 mois de travaux de rénovation pilotés par le cabinet Chakkor et le designer Didier Gomez qui sont tous deux des signatures réputées.