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La polyarthrite rhumatoïde, maladie invalidante dans les 5 années après le diagnostic
Publié dans L'opinion le 11 - 10 - 2014

L''analphabétisme, l'automédication et le nomadisme médical font que les patients tardent à consulter un rhumatologue (sachant que tout retard est lourdement préjudiciable dans ce type de maladie), comme l'arthrose.
La polyarthrite rhumatoide (PR) est le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires. C'est une maladie inflammatoire chronique qui cible les articulations. Elle fait partie du groupe des maladies dites auto-immunes et systémiques. Elle évolue par poussées vers potentiellement des déformations et destructions des articulations. Ce rhumatisme touche la membrane synoviale des articulations (membrane joignant les articulations entre les os). Cette membrane va devenir enflammée, agressive et proliférative et va petit à petit détruire les autres composantes de l'articulation (os et cartilage...).
La PR est le plus courant des rhumatismes inflammatoires chroniques. C'est une maladie présente dans tous les pays et toutes les ethnies. Sa prévalence serait de l'ordre de 0,3 à 1 % de la population. Soit en France entre 150.000 et 300.000 patients. Il n'existe aucune étude de population au Maroc. La PR touche 3 femmes pour un homme, l'âge moyen de survenue se situe autour de 40 à 50 ans.
La PR est associée à des désordres autoimmuns. En effet, l›organisme ne reconnaît plus l›articulation comme étant la sienne et réagit contre avec un haut potentiel agressif et destructeur.
De nombreux facteurs de risque entrent en jeu : le sexe, les facteurs hormonaux, les facteurs génétiques prédisposants, les facteurs environnementaux et alimentaires et les facteurs psychologiques.
Une maladie grave invalidante qui détruit les articulations et diminue l›espérance de vie. Ainsi, l›évolution de la polyarthrite peut se faire soit vers des lésions des éléments voisins (cartilage, os, ligaments, tendons) qui peuvent à la longue entraîner des déformations et des manifestations extra-articulaires si elles sont négligées, soit vers la persistance inflammatoire sans atteinte des éléments de voisinage (sans destruction articulaire). Il y a stabilisation des lésions, soit vers la guérison (ou rémission). Cette situation reste discutable et en tout cas peu fréquente (que ce soit sous traitement ou de manière spontanée). La PR est aussi une maladie dite de système, entraînant potentiellement des manifestations extra-articulaires parfois graves pouvant compromettre le pronostic vital (vascularites, atteintes pulmonaires, cardiaques).
Cette maladie représente un vrai problème de santé publique qui se traduit en termes médico-économiques par un coût exorbitant. Du fait de son caractère sévère et évolutif, elle est associée à une morbidité et une mortalité élevées. La PR engendre une altération grave de la qualité de vie et 50% des patients atteints sont invalidés dans les 5 ans suivant le diagnostic. Elle est aussi à l›origine d›une surmortalité essentiellement cardiovasculaire en rapport avec l›inflammation chronique qui est délétère pour les artères.
Le traitement moderne a complètement transformé la vie des patients. Le traitement actuel a pour prétention de stopper l›évolution de la PR, afin d›éviter le handicap et de maintenir l›autonomie dans la vie quotidienne et professionnelle.
Le traitement de la PR est très complexe. Chaque cas est particulier, c›est pourquoi le traitement est du ressort du spécialiste (le rhumatologue). C›est lui qui coordonne une prise en charge multidisciplinaire qui comprend des médecins et des non médecins : rhumatologue, médecin généraliste, chirurgien orthopédiste (spécialisé dans la chirurgie des os et articulations), psychologue, podologue (spécialiste des pieds), kinésithérapeute, ergothérapeute (spécialiste du mouvement correct et de l›adaptation de l›environnement à ces mouvements), assistante sociale, diététicien, spécialiste des orthèses.
Le traitement doit être entrepris en collaboration avec le malade et son entourage. Il est ainsi nécessaire pour les médecins de dialoguer avec chacun, d›informer et d›éduquer le patient très précisément sur sa maladie, des possibilités du traitement et de ses effets indésirables. Il n›existe pas de traitement permettant de guérir les polyarthrites, mais des médicaments pour soulager la douleur et pour suspendre l›évolution de la maladie. Depuis quelques années, de nouvelles molécules sont disponibles : les biothérapies. Elles ont révolutionné la vie de certains malades en raison de leur exceptionnelle efficacité.
Il faut cependant savoir que peu de malades ont actuellement accès à ces médicaments novateurs et que cet accès est inégal. Il y a aussi la nécessité actuellement démontrée d›une prise en charge très précoce et adaptée de cette maladie pour en enrayer rapidement le génie évolutif.
La polyarthrite rhumatoïde fait partie des préoccupations quotidiennes des rhumatologues marocains à travers tout le royaume. Il n›existe pas d›étude épidémiologique, mais actuellement plusieurs travaux scientifiques marocains ont démontré certaines spécificités propres à notre contexte et qui peuvent entraver la prise en charge précoce des patients, notamment l›analphabétisme, l›automédication et le nomadisme médical qui font que les patients tardent à consulter un rhumatologue (sachant que tout retard est lourdement préjudiciable dans ce type de maladie). Autre point majeur, le statut des patients en terme de couverture sociale mais aussi la relative frilosité des organismes de remboursement vis-à-vis de cette maladie, ce qui fait que juste une minorité de nos patients bénéficient d› un statut approprié pour une maladie chronique aussi lourde et juste quelques centaines ont accès aux nouvelles thérapeutiques qui ont transformé le pronostic.
*médecin-chef de l'hôpital El AYACHI (CHU Ibn Sina de Rabat) et membre de la société Marocaine de rhumatologie


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