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France: Les députés disent oui à la reconnaissance d'un État palestinien
Publié dans L'opinion le 04 - 12 - 2014

Les députés français ont adopté ce mardi 2 décembre, par 339 voix contre 151, une résolution invitant le gouvernement à reconnaître un État palestinien. Le 11 décembre, le Sénat se prononcera à son tour. Ces votes au Parlement ne modifient pas la position officielle de la France qui considère que l'Etat de Palestine doit être issu d'une négociation. Retour sur l'évolution très progressive de la position française, depuis 1967.
Le texte n'a qu'une portée symbolique. Il invite le gouvernement français à reconnaître officiellement l'État palestinien, « en vue d'obtenir un règlement définitif du conflit ». Initiée par la majorité socialiste et qualifiée de « signal de paix » visant à « surmonter la paralysie » d'un processus de paix au point mort, cette résolution a été adoptée à l'Assemblée nationale par 339 voix contre 151, et 16 abstentions.
Pour l'écologiste Noël Mamère, ce vote est une véritable avancée parce qu'il permet à la France de rejoindre d'autres pays, comme la Suède ou la Grande-Bretagne qui ont reconnu l'Etat de Palestine. « La politique se fait aussi avec des symboles, a affirmé le député dont la formation a adopté dans son ensemble la résolution. Reconnaître l'Etat de Palestine, c'est dire au monde que la France souhaite que ce peuple puisse vivre en paix dans des frontières reconnues, celles de 1967, mais aussi qu'Israël puisse vivre en paix et de manière reconnue par l'ensemble de la communauté internationale. »
Un avis que ne partage pas son condisciple UMP Gilles Lellouche pour qui cette initiative est une erreur à trois titres. « Il n'est pas dans les pouvoirs des deux assemblées de réécrire une diplomatie constante de la France depuis 40 ans qui faisait l'objet d'un consensus entre la droite et la gauche. La deuxième raison de fond c'est que loin de ramener les deux parties à la table des négociations, je crains fort que cette résolution ne fasse qu'attiser les haines et radicaliser les positions. Dernier élément, il y a malheureusement une instrumentalisation de cette affaire en direction du vote musulman dans ce pays », a-t-il déploré. Seuls 9 des 197 députés UMP ont voté en faveur du texte.
Israël a rapidement réagi pour signifier sa désapprobation. Le ministère des Affaires étrangères israélien, par la voix de son porte-parole Emmanuel Nahshon, juge que cette résolution ne fait qu'éloigner la possibilité d'un accord. « Des résolutions de cette nature ne font que durcir les positions palestiniennes et envoient un message erroné aux leaders et aux peuples de la région », a déclaré Emmanuel Nahshon.
De son côté, l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a salué ce vote, exprimant dans un communiqué « sa gratitude au peuple français ». Hanane Achraoui, une responsable de l'organisation, a appelé « le gouvernement français à traduire le vote de son Parlement en acte ». La résolution adoptée par les députés français ne contraint en effet en aucun cas le gouvernement français à reconnaître l'État palestinien. Cette décision relève du domaine réservé à l'exécutif.
La longue marche
de la France
vers l'Etat palestinien
Lorsqu'en 1967 Israël conquiert la Cisjordanie, la Bande de Gaza et Jérusalem-Est, se pose la question du devenir de ces territoires. « Dès juillet, de Gaulle définit la position française : retour aux lignes d'avant la guerre de juin 1967 contre reconnaissance d'Israël par les Etats arabes », explique l'historien Henry Laurens, professeur au Collège de France. A l'époque, il n'est pas question de Palestine, mais l'idée va faire son chemin : « le président Giscard d'Estaing [1974-1981] est à l'origine de grandes avancées dans le cadre européen avec la Déclaration de Venise évoquant une sorte d'autodétermination des Palestiniens », poursuit Henry Laurens.
L'idée d'un Etat palestinien continue de progresser après l'élection de François Mitterrand en 1981. Le président socialiste parle d'une « patrie » pour les Palestiniens et il n'hésite pas à prononcer le mot « d'Etat », y compris devant la Knesset, le Parlement israélien à Jérusalem, en 1982. « Au début François Mitterrand était ambivalent, estime Henry Laurens. Il ne disait pas où devait se situer la patrie des Palestiniens, ce qui pouvait laisser entendre qu'il pouvait s'agir de la Jordanie. Mais ensuite, la politique française s'est structurée autour de la reconnaissance mutuelle et de l'idée des deux Etats. »
Yasser Arafat à Paris
La France jouera un rôle clé pour asseoir la légitimité de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) comme représentant du peuple palestinien. En 1989, c'est à Paris que Yasser Arafat annonce que la charte de son mouvement est « caduque » : l'OLP ne recherche plus la destruction d'Israël et la reconnaissance mutuelle devient possible.
Logiquement, la France encourage le processus de paix d'Oslo lancé en 1993 sous parrainage américain, et c'est sur son sol que sont signés dans la foulée les Accords de Paris consacrés au volet économique du processus.
Paralysie
Mais deux décennies plus tard, ni la paix ni l'Etat palestinien ne sont au rendez-vous. Et c'est cette paralysie qui a récemment guidé une série de décisions françaises. En 2011, la France vote « oui » à l'adhésion de la Palestine à l'Unesco. Puis en 2012, aux Nations unies, la France vote « oui » à la reconnaissance de la Palestine comme « Etat observateur non membre de l'ONU ». Mais la position officielle ne change pas : à Paris comme ailleurs dans l'Union européenne, on estime qu'un Etat palestinien indépendant doit voir le jour à l'issue de négociations de paix avec Israël. Processus à l'agonie, poursuite de la colonisation, guerre meurtrière de l'été 2014 à Gaza : autant de facteurs qui ont déclenché des démarches nouvelles en Europe ces dernières semaines. La Suède a formellement reconnu la Palestine alors que les Parlements britannique, espagnol puis français ont organisé des votes symboliques sur cette question. Mais au-delà des démarches parlementaires, le gouvernement français veut montrer qu'il reste à l'initiative. Il travaille désormais à un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU visant à « fixer un calendrier » pour la fin des négociations et l'avènement de l'Etat palestinien. Selon le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius : « Si les efforts échouent, alors il faudra que la France prenne ses responsabilités en reconnaissant sans délai l'Etat de Palestine.


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