Les transactions illicites et la corruption font perdre chaque année à l'Afrique pas moins de 60 milliards de dollars, provoquant une « hémorragie financière » qui dépasse l'aide publique au développement nette reçue par le continent, a révélé, mardi à Dakar, le directeur du bureau régional du Programme des Nations Unies pour le développement(PNUD) pour l'Afrique Abdoulaye Mar Dièye. « L'Afrique perd annuellement 60 milliards de dollars à cause de la corruption. C'est une hémorragie financière qui quitte l'Afrique vers d'autres destinations", a expliqué M. Dièye qui s'exprimait à l'ouverture d'une conférence interministérielle sur le "renforcement de l'Etat de droit et lutte contre la corruption en Afrique », initiée par les gouvernements du Sénégal et du Qatar, en partenariat avec le PNUD. « Cette manne financière perdue annuellement représente 4 pc du Pib », a-t-il poursuivi, notant qu'au niveau mondial, ce sont 2600 milliards de dollars qui sont perdus annuellement à cause de la corruption. « La corruption est une tragédie pernicieuse qui sape les fondements de l'état de droit et alimente les pratiques mafieuses, tels que le terrorisme et les conflits qui hypothèquent la paix et la sécurité », a-t-il fait savoir. La conférence ministérielle sur la corruption (2-4 juin) vise à croiser les expériences, solliciter des experts de divers horizons et domaines et susciter des discussions au sein de panels, en vue de travailler à une initiative commune. Son objectif est de définir des actions à entreprendre dans le cadre d'une initiative partagée, ayant pour but d'apporter stabilité et développement, mais aussi de soutenir les systèmes judiciaires en Afrique. De hautes personnalités de divers horizons dont des ministres de la Justice et des experts en plusieurs domaines animeront des panels suivis de discussions avec le public, durant cette conférence ministérielle.