Santé : Le secteur en proie à une nouvelle paralysie    Président de l'APCE : Les réformes conduites par SM le Roi font du Royaume un modèle dans la région    Aïd al-Adha: 3 millions de têtes d'ovins prêtes à l'abattage    Economie sociale et solidaire : vers la création de 50 000 emplois par an    Coopération bipartite France-Maroc    L'Angola, deuxième exportateur de pétrole brut d'Afrique    Togo. Aux urnes citoyens!    Foot/Eliminatoires Mondial féminin U17 (3è tour): Maroc-Algérie, les 10 et 17 mai    Météo: voici le temps qu'il fera ce mardi 29 avril au Maroc    Précipitations et temps froid persistent en ce début de semaine après un week-end pluvieux    Le Roi félicite Nizar Baraka suite à sa réélection comme secrétaire général de l'Istiqlal    BAM publie une capsule vidéo dédiée aux services bancaires digitaux    Sekkouri : "Les risques professionnels peuvent être évités en instaurant un système de sécurité efficace et une culture de prévention"    Nairobi: La ministre de l'Economie et des Finances représente SM le Roi au Sommet des chefs d'Etat de l'IDA pour l'Afrique    Salon international de l'agriculture du Maroc : Un creuset de richesses et de complémentarité pour le continent    L'OTAN salue l'engagement du Maroc en faveur de la sécurité internationale    L'ordre du jour de la réunion du Conseil de Gouvernement    Pedro Sanchez décide finalement de rester au pouvoir après avoir pensé à démissionner    Le médiateur du Royaume élu premier vice-président de l'Institut international de l'Ombudsman    Liga.J33 / Barça-Valence : Un match à rebondissements    JO Paris 24/Football masculin: Le vainqueur du match Irak - Indonésie dans le même groupe que le Maroc    La RS Berkane va toucher une prime de 10 millions de dirhams    Sekkouri: La Fête du Travail cette année aura une nouvelle saveur    Nasser Bourita reçoit son homologue gambien, porteur d'un message écrit à Sa Majesté le Roi    La prison d'Oujda réagit aux allégations de la mère d'un détenu    Près 2.400 kg de drogue saisie près de la Grande Canarie grâce à la coopération Maroc-Espagne    Sefrou : Interpellation d'un individu pour coups et blessures à l'arme blanche ayant entrainé la mort    Festival de Cannes: La réalisatrice Asmae El Moudir membre du jury "Un certain regard"    CV, c'est vous ! EP-68. Hind Bourmad, neuropsychologue qui adore le travail associatif    Cannes 2024 : La réalisatrice Marocaine Asmae El Moudir membre du jury "Un Certain Regard"    Info en images. La bande-annonce du prequel du «Roi Lion» dévoilée    Abdessamad Ezzalzouli convoité en Arabie Saoudite et en Italie    Voici la hauteur des pluies enregistrées ces dernières 24H    Présidentielle US: Trump toujours en pôle position face à Biden    Les Etats-Unis balisent le terrain vers une normalisation entre l'Arabie saoudite et Israël    Botola : Le Hassania redistribue les cartes en tête, la course pour le titre relancée [Vidéo]    Mise sous tutelle de la FREF : L'UEFA et la FIFA posent un ultimatum au gouvernement espagnol    Gérard Depardieu placé en garde à vue pour agressions sexuelles    TDAH, un trouble de l'attention, présent au Maroc    Mali : L'un des grands chefs de Daesh, neutralisé par l'armée (Médias)    Football féminin : l'AS FAR sacrée championne du Maroc    Pologne: Les agriculteurs débloquent les postes frontaliers avec l'Ukraine    L'OTAN salue l'engagement du Maroc en faveur de la sécurité internationale    Grand succès du « Rural Tourism Challenge Casablanca-Settat »    Assurance épargne-retraite : Le taux servi par la Marocaine Vie atteint 3,4%    MAGAZINE : Monique Eleb, sociologue urbaine    Houda Terjuman : Evanescence d'une artiste multiculturelle    Exposition : Wallis et Jarmusch se voient en peinture    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Education: Les notes du contrôle continu en question: Le ministère aura-t-il le courage de le supprimer
Publié dans L'opinion le 29 - 06 - 2015

Que de temps perdu ! Le ministère de l'éducation semble enfin mener une réflexion pour supprimer ce qui est devenu, de fait, une « aberration » dans notre système éducatif, par certains aspects discriminatoires qui portent atteinte aux principes d'équité, d'égalité de chances et de moralisation de la vie scolaire : le contrôle continu.
Dans la mesure où les résultats des
examens de baccalauréat pèsent pour une part essentielle sur le cursus des élèves, qu'ils déterminent largement leur orientation d'avenir à la sortie du lycée, et surtout qu'ils décident de la possibilité d'accéder aux institutions et aux filières les plus prestigieuses du supérieur, il est important de s'interroger sur la validité et la fiabilité de la sélection opérée, c'est-à-dire sur la manière dont ces évaluations si décisives sont conçues et pratiquées dans la réalité.
Dans le système éducatif marocain, les élèves, au secondaire, subissent deux types d'évaluations: le contrôle continu, censé être une évaluation formative, donc appelant des interventions correctives et bien sûr l'examen normalisé du baccalauréat, qui est une évaluation à la fois certificative et synthétique.
Si les évaluations certificatives, bien qu'elles soient discutables sur le plan pédagogique et didactique, surtout avec la récurrence des scandales de fuites et la persistante et l'ampleur de la triche, ne semblent pas poser de problèmes sur le plan de l'égalité des chances: le bac est le même pour tous les élèves et les corrections sont anonymes, les notes du contrôle continu soulèvent plusieurs interrogations d'ordre éthique, pédagogique et social.
Ces notes qui comptent pour 25% diffèrent, d'une façon flagrante, entre l'enseignement public et les établissements privés. Les notes dans certains établissements du privé nous donnent l'impression que tous nos élèves sont des génies et, plus encore, dans toutes les matières. On se demande, d'ailleurs, puisque c'est une évaluation formative, si des corrections sont encore possibles. A quoi vont servir des cours de soutien pour des génies ?
Des classes entières sont notées entre 17 et 20 sur 20, dans certains établissements. Imaginons qu'un élève ait obtenu une note de 7 sur 20 à l'examen régional du Bac. Avec un 19 au contrôle continu, il se retrouve avec 13 sur 20. Il lui suffirait donc d'obtenir un autre 7 sur 20 au bac pour décrocher son diplôme. Un bac obtenu avec un 7 sur 20, c'est aberrant, d'ailleurs on l'appelle dans certains établissements du supérieur « Le bac du contrôle continu ».
D'où la question pressante: comment expliquer cette différence de performance entre les examens normalisés et le contrôle continu ?
Comme cela est rarissime dans l'enseignement public, à moins là aussi que certains enseignants ne monnayent cette note par des cours particuliers, on se trouve, de facto, confronté à une problématique d'égalité des chances entre enseignements privé et public, ce qui pousse de nombreux observateurs du champ pédagogique à étriller sévèrement ce système à deux vitesses en manque de «cohérence» et qui aggrave les inégalités. Cette situation pédagogique plus que préoccupante. Des parents souffrent à l'idée de ne pas avoir les moyens d'inscrire leurs enfants dans des établissements privés pour bénéficier de notes de contrôle continu « favorables », gage d'une meilleure chance de réussite et de ne pas disposer d'assez de moyens pour payer ces cours supplémentaires, très critiqués par le ministère mais...pour garantir des largesses de notes du contrôle continu de certains enseignants en manque de déontologie.
Il est certain que certains élèves méritent ces notes vu leur niveau de compétence et de performance mais il est difficile de nous faire avaler le fait que tous les élèves sont des génies, et dans toutes les matières.
Ces premières informations que nous avons recueillies auprès de responsables et de parents d'élèves, montrent l'urgence d'une plus grande transparence et surtout une crédibilité et une fiabilité des notes de contrôle continu, afin de redonner confiance aux parents dans le système éducatif et remédier à cet état d'inégalités de fait. Le ministre a mis du temps pour soulever cette problématique préoccupante. Les grandes écoles commencent à se limiter à la prise en compte exclusif des résultats du bac normalisé, ignorant complètement le contrôle continu. Et pourtant personne n'a eu le courage de prendre les mesures nécessaires pour remédier à cette injustice.
Le fait de reconnaitre et de poser le problème est déjà un pas vers une plus grande transparence qui permettrait de donner à chacun le droit, au même titre que tout autre, de pouvoir prétendre à des parcours de réussite et des formations valorisantes.
On ne peut accepter qu'un élève de milieu social modeste soit empêché de développer au mieux ses capacités, d'aller au bout de ses dons, de son courage, de son travail et ne puisse réussir aussi bien qu'un autre issu d'un milieu bénéficiant de certaines largesses dans l'obtention des notes. Cela s'appelle l'égalité des chances, un principe au cœur même de tout système éducatif. Supprimer carrément cette note, monnayée par divers subterfuges, est une nécessité pour donner un peu de crédit à un système éducatif qui en manque énormément en ces temps.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.