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Palestine / A Bethléem, la religion dans la peau
Publié dans L'opinion le 18 - 06 - 2016

Pèlerins et touristes reviennent généralement de Bethléem avec cierges, chapelets et autres crèches en bois d'olivier. Mais pour ceux qui ont la religion dans la peau, c'est dans l'atelier de Walid Ayash qu'il faut aller.
Ce Palestinien au look de hipster, petite barbe, moustache travaillée et lunettes d'aviateur, est tatoueur, spécialisé dans les motifs et versets chrétiens. A son catalogue: une centaine de modèles, de la croix simple ou élaborée au portrait du Christ ou de la Vierge Marie au visage voilé.
Walid Ayash, 39 ans, est lui-même un catholique fervent qui explique, dans un arabe mâtiné d'anglais, jeûner et être de toutes les processions pour y chanter sa foi. Il s'est fait tatouer sur le torse la basilique de la Nativité, construite sur le site présumé de la naissance du Christ à Bethléem en Cisjordanie.
Tous les matins et tous les soirs, la vision de ce haut lieu du christianisme s'offre à lui quand il se rend ou repart de son atelier à quelques mètres de là.
Walid Ayash s'est lancé dans le tatouage il y a plus de douze ans. Auparavant, il aidait son père dans le salon de coiffure au rez-de-chaussée de son atelier actuel. Il a commencé par s'entraîner seul, en s'aidant d'internet. Puis il a perfectionné son art en Israël car «il n'y a pas d'école de tatouage en Palestine».
«Tout le monde rigolait en me disant: «Dans quoi tu te lances?»» se rappelle ce natif de Bethléem, père de quatre enfants, le sourire toujours aux lèvres.
La preuve de la grâce
Sur un fauteuil en cuir, Florentino Sayeh, 13 ans, prépare son téléphone pour filmer: il se fait tatouer à l'intérieur du poignet droit une croix autour de laquelle est calligraphié en arabe: «Que ta volonté soit faite».
Mi-anxieuse, mi-amusée, sa mère le regarde faire des grimaces tandis que le bras tatoué de Walid Ayash promène l'aiguille sur la peau qui rougit. «Jusqu'à une heure du matin, on a essayé avec son père de le dissuader.
Mais il y tenait, alors nous voilà», glisse-t-elle.
«Ce tatouage me servira de rappel à chaque fois que je ferai quelque chose de mal», se justifie l'adolescent.
Pour Walid Ayash, la grosse saison vient de passer, celle de Pâques où des chrétiens du monde entier se succèdent à Jérusalem et Bethléem, par vagues successives selon leurs obédiences, romaine, orientale ou autre.
Durant cette période-là, des groupes entiers empruntent le petit escalier de pierre qui mène à son atelier. Crucifix, bouteilles d'alcool et dessins religieux s'entassent sur une sono diffusant de la musique house. Walid Ayash montre volontiers les vidéos de pèlerins se faisant tatouer les uns après les autres, chantant des cantiques ou prononçant des prières en arabe et même en araméen.
«La majorité sont coptes égyptiens, syriens, libanais, irakiens, parfois arméniens. Ils veulent une croix et la date de leur visite. Cela fait partie du pèlerinage, c'est la preuve qu'ils sont venus jusqu'ici et ont reçu la grâce», dit-il.
Le pèlerinage a longtemps été impossible pour tous ces chrétiens d'Orient alors qu'Israël contrôle toutes les frontières des territoires palestiniens, à la seule exception de celle entre l'Egypte et la bande de Gaza.
Le défunt pape copte d'Egypte avait interdit ce pèlerinage tant que durerait l'occupation israélienne, avant que le nouveau pape n'assouplisse la règle. Les binationaux du Liban et de Syrie - pays techniquement en guerre avec Israël - peuvent entrer dans ce pays avec leur second passeport.
Un business à développer
La tradition, c'est de se faire tatouer une petite croix, au creux de la main par exemple chez les coptes, mais la demande a bien évolué, et Walid Ayash s'est adapté.
Dans une région où les menaces contre les chrétiens sont une préoccupation majeure, exhiber sa croyance à même la peau n'a rien d'anodin.
«Récemment, j'ai tatoué une croix sur le crâne d'une Syrienne», raconte le tatoueur, «quand elle laisse retomber ses cheveux, la croix n'est plus visible. Elle tenait absolument à ce tatouage, mais elle ne pouvait pas le faire sur un endroit visible car elle veut retourner en Syrie», pays en guerre où les jihadistes multiplient les exactions notamment contre les chrétiens.
Walid Ayash, qui tatoue aussi des motifs plus séculiers, en convient: le tatouage religieux n'est pas tout.
Avec un collègue de Jérusalem, il a décidé d'ouvrir un nouvel atelier, non pas dans une ville de foi, mais dans la profane Ramallah, coeur de la politique palestinienne et repaire de la jeunesse branchée.
Car «certains veulent aussi un tatouage esthétique avec l'été qui approche et les tenues qui se font plus légères».


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