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Saïd Chaou, "trafiquant notoire" recherché, financerait à partir de la Hollande "certains milieux au Nord du Maroc" Rabat exige des Pays-Bas "des actes" et rappelle son ambassadeur à La Haye
Un ancien parlementaire d'origine marocaine qui vit en Hollande, recherché à l'international par les autorités marocaines pour "association de malfaiteurs" et "trafic international de stupéfiants", est au centre d'une crise diplomatique entre le Maroc et les Pays Bas. Rabat a, en effet, décidé, samedi, de rappeler immédiatement pour consultation son ambassadeur à La Haye en vue d'amener les autorités néerlandaises à prendre des mesures concrètes et urgentes à l'encontre de ce "mercenaire de l'agitation" accusé par Rabat de "financement et de soutien logistique à certains milieux au Nord du Maroc". L'homme recherché qui n'a pas été nommément désigné par les autorités marocaines, est Said Chaou, révèle l'Afp qui cite un haut responsable gouvernemental marocain. Cet ancien parlementaire s'est, en effet, converti dans l'activisme pour "l'indépendance du Rif" qui connait justement un mouvement de contestation populaire depuis bientôt huit mois. Il est même fondateur, en Hollande, d'une association dédiée à cette fin. "Alors qu'il n'est qu'un trafiquant, il se présente désormais comme un leader politique et un soi-disant défenseur des droits de l'Homme, tout cela pour régler ses comptes avec le Maroc", a accusé le haut responsable marocain interrogé par l'Afp. "Nous avons tenu avec les autorités des Pays-Bas une dizaine de réunions à son sujet, sans résultat jusqu'à présent (...) le Maroc (...) exige maintenant des actes", a-t-il poursuivi. Dans un communiqué, le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale explique qu'au cours des deux derniers jours, des contacts ont eu lieu entre les autorités marocaines et néerlandaises, au niveau des Chefs de Gouvernement et des Ministres des Affaires étrangères, respectivement. Ces contacts ont porté sur les agissements d'un trafiquant notoire d'origine marocaine résidant aux Pays Bas, et qui fait l'objet de deux mandats d'arrêt internationaux émis par la justice marocaine, pour "association de malfaiteurs" depuis 2010, et "trafic international de stupéfiants" depuis 2015. Des renseignements précis ont été communiqués, depuis plusieurs mois, aux autorités néerlandaises, sur l'implication de ce trafiquant dans le financement et le soutien logistique à certains milieux au Nord du Maroc, précise le communiqué, soulignant que le Royaume du Maroc qui, sur demande insistante de l'Union Européenne et des Pays Bas, a toujours loyalement coopéré dans le domaine de la lutte contre le trafic de drogues, ne saurait tolérer qu'un trafiquant notoire, dont il a réussi à assécher les ressources, agisse pour recréer une situation favorable à ses activités criminelles. "Il a été clairement signifié aux Autorités néerlandaises qu'il est impératif que des mesures concrètes et urgentes soient prises à l'encontre de ce trafiquant et mercenaire de l'agitation", indique-t-on de même source. Le Maroc se réserve le droit de tirer toutes les conséquences et implications qui s'imposeraient au niveau des relations bilatérales et de prendre les mesures notamment politiques et diplomatiques nécessaires, souligne encore le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. A cet égard, le Royaume du Maroc a décidé de rappeler immédiatement, pour consultation, l'Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à La Haye. Le Royaume examinera l'opportunité de son retour en poste en fonction de l'évolution de ce dossier, conclut le communiqué.