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Tentative de sauvetage de la langue berbère
Publié dans Maghreb Observateur le 09 - 07 - 1998

Le 20 avril à Alger a eu lieu le 18e anniversaire du Printemps berbère commémorant une manifestation réprimée durement à l'époque (trois jours d'émeutes par des étudiants, les bastions du mouvement, étaient l'hôpital et l'université) par les autorités à Tizi Ouzou, capitale de la Kabylie. Cette première manifestation avait entraîné des troubles d'une certaine ampleur. Depuis à chaque année, certains "Imazighen irréductibles" comme les gaulois d'Astérix n'oublient pas et tentent par cette marche de cristalliser leur forces pour la défense de la langue berbère.
Mais qui sont ces fameux Berbères? Le mot berbères en lui-même désigne surtout un groupe linguistique nord-africain. Par contre dans l'usage courant (tradition arabe), on appelle Berbères l'ensemble des populations du Maghreb. Il n'existe cependant pas de race berbère. Les Imazighen "Hommes Libres" se retrouvent des Iles Canaries jusqu'à l'ouest du Nil en Egypte en passant par le Burkina Faso, le Mali et le Niger. De grandes invasions ont affaibli au fil du temps ce peuple qui se retrouve éclaté, en plusieurs tribus, dans des régions difficiles d'accès; montagne du Rif au Maroc, de Kabylie et des Aurès, à Ghardiai et le Sahara; pour mieux se défendre et se protéger de l'"agresseur" militaire ou culturel.
Tamazgha signifie en berbère la quête d'un idéal. Mais en fait, pour les Hommes Libres, les Imazighens, les frontières ne veulent rien dire. Leur terre est celle qui a été marquée par les civilisations de leur ancêtres depuis des millénaires. Peut-on en déduire que l'union des berbères est indestructible?
La langue berbère représente en Afrique du Nord et au-delà du Sahara, le seul lien d'une communauté de 20 millions d'hommes. Le berbère, pourtant, n'est la langue officielle d'aucun Etat. On retrouve au Maroc, 12 à 13 millions d'individus parlant un dialecte berbère, 6 à 8 millions au nord de l'Algérie, dans quelques villages de la Tunisie, en Libye, les Touaregs le parlent aussi.

Azul! ce qui signifie "Paix", "Salut", "Bonjour".
Nous pouvons dire que la langue s'est maintenue grâce aux femmes berbères, elles l'ont perpétuée depuis 5000 ans. Elles ont transmis par l'alphabet et la tradition, par l'écriture, la peinture rupestre, par certains symboles sur les poteries, tapisseries et les décorations d'intérieur ainsi que par des gestes rituels, l'éducation et le chant.
Certaines de ces femmes étaient de grandes guerrières, profitons de l'occasion pour les honorer (ne sommes nous pas, à quelques mois seulement de la journée internationale de la femme) nommons Dihya (Kahina), Tin Hinan, Fatma N'Summer; des saintes aussi Lalla Khadidja, Yemma Gouraya.
J'ai trouvé un poème enflammé rappelant ce fameux Printemps berbère de 1980.
Le 20 Avril 1980
Ce jour sera marqué d'une pierre,
Du sang de nos frères et soeurs
Ce jour sera gravé.
Leurs cris furent entendu
D'Alger à Tizi-Ouzou.
"Anerraz wala nekny"
Tel fût le chant de ces héros.
Le 20 Avril 1980
En ce jour le silence fût brisé
Le silence longtemps enduré
En ce jour Femmes et Hommes
Sortirent dans les rues
Demandèrent leur dû
TAMAZIGHT
En ce jour de printemps
Comme la Nature, notre pays renaît
Le 20 Avril 1980
En ce jour comme en 1954
Notre peuple se révolta
Pour dénoncer une autre injustice
L'injustice faite à notre langue et à notre culture
Des villes, des villages, des montagnes
Tous se rassemblèrent pour revendiquer
TAMAZIGHT
Tous s'unirent pour défendre notre honneur
Le 20 Avril 1980
Que ce jour soit écrit dans notre histoire
Qu'il soit transmis aux futurs générations
Ce jour de peine et de gloire
Ce jour qui témoigna la volonté de notre peuple.
Femmes et hommes Amazighs
Continuons la lutte de ces martyrs de 1980
(écrit par Dalila Fridi)
Après cette parenthèse pour situer un peu ce peuple, revenons à l'actualité.
18 ans après, les défenseurs de la langue berbère (tamazight) se retrouvent peu nombreux et dans l'indifférence de la population qui est peut être lasse du combat. (Au Québec, nous pouvons bien le comprendre ).
A l'appel du Mouvement culturel berbère (MCB), Coordination nationale, proche du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition) quelques centaines de partisans se sont donc regroupés et ils ont scandé les traditionnels slogans demandant la reconnaissance officielle de la langue berbère avant de se disperser dans le calme. Ces derniers, empêchés par des policiers anti-émeutes casqués et protégés de leurs boucliers bloquant l'accès de la Place du 1er mai d'où devait partir cette marche pour aller vers la Présidence. Même les habitants de Béjaia, capitale de la Petite Kabylie et de Tizi Ouzou n'ont pratiquement pas répondu à l'appel de la "grève du cartable". Certains sympathisants du MCB estiment que le peu de participation de la population s'explique par l'opposition entre les différentes tendances.
Depuis 1980, certains acquis ont été satisfait mais la revendication principale ne l'est toujours pas, c'est-à-dire la reconnaissance de la tamazight comme langue officielle.
La Constitution de 1995 ne reconnaît à la langue berbère que son caractère culturel ainsi qu'une simple composante de la personnalité algérienne, mettant cette langue au même rang que l'arabité et l'islamité. De plus, la Constitution ainsi qu'une nouvelle loi sur les partis interdisent maintenant toute référence à la tamazight, obligeant les partis à expurger cette revendication de leurs statuts et programmes.
L'enseignement de la tamazight avait été obtenu après un an de "grève du cartable" en Kabylie en 1994-95 mais demeure facultatif et limité à 20 départements sur les 48 d'Algérie en tant "expérience pilote".
Un journal télévisé quotidien est également diffusé par la télévision d'état en tamazight.
On assiste à des opérations de diversion en créant par exemple le Haut Conseil de l'amazighité (HCA) en mai 1995 rattaché à la présidence, mais réduit à jouer un rôle d'arbitre entre les différentes tendances, dont le regroupement du chanteur Ferhat Mehenni du Rassemblement national considéré comme la faction dure.
Plusieurs défenseurs tentent d'unifier le mouvement pour contrer le jeu des autorités qui s'apprêtent à rendre obligatoire, en juillet, l'utilisation de la langue arabe dans toutes les activités officielles. Récemment, les députés ont reçu l'interdiction de s'exprimer en tamazight à l'Assemblée nationale donc impossible d'inclure dans leur programme électoral cette revendication.
La langue tamazight pourra-t-elle à survivre à tous ces obstacles? Vos efforts et votre résistance en sont peut être les seuls remparts...


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