L'avènement d'une paix pérenne suppose une approche alliant les impératifs sécuritaires à des actions de développement susceptibles de stabiliser l'Etat sortant d'une situation de conflit, notamment dans un environnement marqué par la collusion grandissante entre "réseaux de criminalité transnationales et nébuleuses terroristes", a affirmé, vendredi à New York, le représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, Mohamed Loulichki. La persistance des conflits, le coût humain et financier qu'ils génèrent et les impératifs de la stabilité dans la phase post-conflit, commandent une interaction précoce entre la phase de maintien et de consolidation de la paix, a dit l'ambassadeur devant le Conseil de sécurité de l'ONU, soulignant que l'avènement d'une paix pérenne passe impérativement par une gestion judicieuse de la phase critique de transition entre le maintien de la paix et la consolidation de la paix. "Les interactions entre la sécurité et le développement étant complexes, il importe de gérer avec précaution le passage vers une dynamique de consolidation de la paix dans un environnement international marqué par la collusion grandissante entre les réseaux de criminalité transnationales, les acteurs non étatiques et les nébuleuses terroristes qui oeuvrent de concert pour la fragilisation des Etats, comme c'est le cas dans l'espace sahélo-saharien", a souligné M. Loulichki. L'ambassadeur s'exprimait dans le cadre du débat mensuel du Conseil sur la problématique de "L'Interdépendance de la sécurité et du développement”. Dans cette phase de transition, "il importe d'adopter une approche alliant les impératifs sécuritaires à des actions de développement susceptibles de stabiliser l'Etat sortant d'une situation de conflit", a préconisé l'ambassadeur, suggérant d'appréhender "cette phase critique" avec une "grande vigilance au regard du risque élevé de rechute dans les conflits". Pour lui, la présence onusienne, dans un contexte post-conflit, devrait concourir à l'instauration de stratégies nationales ciblant les axes prioritaires parmi lesquels la promotion des droits de la femme, l'emploi des jeunes, la protection des groupes sociaux vulnérables, l'établissement de l'Etat de droit et le renforcement institutionnel de l'Etat. Dans cette vaste entreprise, il est fondamental que les efforts des Nations Unies soient coordonnés efficacement afin de conjuguer de manière cohérente instauration de la paix, maintien de la paix, consolidation de la paix et développement, a fait observer l'ambassadeur. Conscient de la nécessité d'asseoir les jalons d'une paix durable, le Maroc souligne que les "efforts de consolidation de la paix dans la phase post-conflit, doivent venir en appoint à un processus politique permettant d'éviter les risques de rechute", a dit M. Loulichki. Il est impératif que la communauté internationale renforce les capacités de l'Etat hôte chargé de la réduction de la pauvreté, la relance économique et la prestation des services de base, a-t-il poursuivi, soulignant que la pratique a démontré amplement l'importance cruciale de l'appropriation par les autorités nationales de l'entreprise de consolidation de la paix. Pour réussir, une telle stratégie doit conserver un équilibre délicat entre les impératifs sécuritaires et les besoins développementaux de manière à être suivie rapidement d'effets sur le terrain et de dividendes de la paix. A cet égard, il a préconisé la promotion d'une approche intégrée pour mieux appréhender l'interface "sécurité et développement" en créant les synergies et la coordination nécessaires entre les structures nationales, onusiennes et internationales et en mobilisant les ressources nécessaires à long terme.