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La salle Alhambra de Rabat : le "paradis" perdu des cinéphiles ?
Publié dans MAP le 11 - 12 - 2009

" j'y ai vécu une belle partie de ma vie et chaque fois que je passe devant, je ressens la même émotion". C'est en ces propos que Si Abdallah, ancien guichetier parle de la salle de cinéma "Al Hambra" (actuellement Rif), située deux grands quartiers de Rabat, Akkari et Yaâcoub El Mansour, dont les locaux sont aujourd'hui fermés et presque à l'abandon.
-Par Mohammed Badaoui-.
Les années passées à Alhambra entre le guichet et la salle des machines de projection, ont fait de ce sexagénaire, un fin défenseur du cinéma : "Il faut établir d'urgence un diagnostic profond et faire une analyse sérieuse des raisons qui nous ont conduit à cette situation, mais une implication de tous les acteurs intéressés par le sort du 7ème art au Maroc reste une condition sine qua non pour sortir de cette crise de salles de cinéma", relève-t-il, observant que le 7è Art "ne peut et ne doit pas être perçu seulement comme du business".
Ceux qui le connaissaient, alors qu'il était en fonction, parlaient de lui comme "une personne éduquée et affable", mais surtout comme "la personne clé" et "l'homme qu'il fallait cô toyer et s'en assurer l'amitié" pour pouvoir décrocher son ticket d'entrée à l'Alhambra qui affichait souvent complet, surtout à l'occasion de projection de films qui avaient fait date dans les annales du cinéma international.
D'aucuns gardent encore le souvenir de ces bousculades, pendant des jours et des jours, pour regarder des films tels "Abi Fawka Chajara", "Le Bon, la Brute et le Truand" "Big Boss" ou "l'exorciste".
"Il arrivait que le même film reste à l'affiche plusieurs semaines et malgré cela la salle, pourtant fournie en siège, était archi-comble tous les jours", se rappelle-t-il.
"Rarement où on ne vendait pas tous les tickets", poursuit-il, en se remémorant avec bonheur ces foules agglutinées devant la salle.
Tout en déplorant l'absence du public des rares salles qui "végètent encore", l'homme se souvienne de ces temps de "gloire" de l'Alhambra avec une file s'étendant sur plusieurs mètres surtout les week-ends. Ceux qui désespéraient d'avoir un ticket se contentaient d'une place au cinéma +Sahara+ (également fermé NDLR) qui se trouvait juste derrière Al Alhambra ou rebroussaient chemin tentant la chance, à quelques centaines de mètres plus loin, au cinéma El Mansour (converti en immeuble).
+un hangar converti en salle de cinema a succes+.
Si Abdallah se rappelle aussi de son patron, le propriétaire de la salle, un ressortissant français auquel, a-t-il précisé "le protectorat refusait l'autorisation d'ouvrir un cinéma au centre ville pour ses positions anticolonialistes. Son vœu a été exaucé partiellement puisqu'on lui a accordé, par la suite, une licence pour l'aménagement d'un dépô t situé à l'époque (les années 1940) loin de la ville, et qui servait, peut-être, pour la confection de la laine, manière de l'obliger à renoncer à son projet ".
"Contre toute attente, il accepta le défi. D'un hangar, qui conservait encore la même architecture extérieure, ce grand monsieur qui vouait une passion viscérale au 7-ème art, a monté une des salles de cinéma les plus fréquentées de la capitale "se remémorait le guichetier qui arborait de temps en temps un sourire quand une "scène plaisante" lui venait en mémoire.
Ainsi, racontait-il, "devant les obstacles dressés devant lui par le protectorat notamment de projeter des films français, le propriétaire d'Al Alhambra, qu'il avait baptisé ainsi pour son admiration à la civilisation arabe en Andalousie (les fauteuils et tout le décor interne étaient en rouge ce qui renvoie d'ailleurs au palais Al Hambra), importait uniquement des films égyptiens qu'un technicien allait récupérer chaque semaine à l'aéroport Mohammed V, et utilisait des bus pour faire venir les spectateurs de l'autre rive du Bouregreg ".
L'histoire du succès de cette ancienne salle de cinéma est indissociable de celles de chacun de ces employés notamment les deux placeuses étrangères, qui débarquaient à l'époque à Rabat, qu'elles n'avaient jamais quittée ou encore ces personnes qui faisaient la navette à abord d'une motocyclette entre l'Alhambra et le Cinéma Royal au centre ville pour échanger la pellicule (on projetait deux films à l'époque).
Pour Si Abdallah, il y avait en ces temps là du "sacrifice" et de "l'amour" dans tout ce que ces gens faisaient pour "faire marcher ce cinéma" dont la fréquentation obéissait même à un certain rituel, qui commence par l'obtention d'un ticket et s'achève par un débat, en passant bien sûr par le service des placeuses et l'entracte.
"C'était là la magie du cinéma. Au-delà qu'il soit un moyen de divertissement, les séquences du film nourrissaient les discussions des jeunes qui, par le biais de ces films, entraient en contact avec d'autres modes de vie différents et découvraient d'autres cieux", a-t-il fait remarquer, estimant qu'"aujourd'hui, beaucoup sont ceux qui meurent d'ennui en passant des heures et des heures à regarder, sans émotions, des films sur leur petit écran".


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