Dans une lettre officielle adressée à la présidence algérienne, le président des Etats-Unis, Donald Trump, a annoncé l'imposition, à compter du 1er août 2025, d'un tarif douanier de 30 % sur tous les produits en provenance d'Algérie, à l'exception de ceux fabriqués sur le sol américain. Selon les observateurs, il est peu probable que le régime militaire réagisse à ce durcissement fiscal. S'adressant au président Abdelmadjid Tebboune, M. Trump écrit que «les Etats-Unis ont accepté de poursuivre leur coopération avec l'Algérie, en dépit d'un important déficit commercial avec votre pays». Le président américain fait néanmoins valoir que «nous avons décidé d'aller de l'avant, mais uniquement selon des modalités plus équilibrées et équitables». En conséquence, il annonce que «à partir du 1er août 2025, nous appliquerons un tarif de 30 % sur tous les produits algériens expédiés vers les Etats-Unis, en dehors des droits sectoriels». Il avertit par ailleurs que «les marchandises transbordées pour échapper à un tarif plus élevé seront soumises à ce tarif plus élevé». Un déséquilibre commercial jugé périlleux Dénonçant les «barrières tarifaires et non tarifaires persistantes imposées par l'Algérie», M. Trump écrit que «notre relation commerciale a été, malheureusement, loin d'être réciproque». Il précise que «les 30 % que nous prélevons sont bien en deçà de ce qui serait nécessaire pour corriger le déséquilibre commercial». Le président américain propose toutefois une alternative : «Il n'y aura aucun tarif si l'Algérie, ou des entreprises établies dans votre pays, choisissent de construire ou de fabriquer leurs produits aux Etats-Unis». Il assure alors : «Nous ferons tout ce qui est possible pour accélérer les procédures d'approbation, de manière rapide, professionnelle et routinière». Une mise en garde explicite M. Trump prévient que toute mesure de rétorsion tarifaire de la part d'Alger entraînerait un relèvement automatique des droits perçus par Washington : «Si, pour quelque raison que ce soit, vous décidez d'augmenter vos tarifs, alors quel que soit le niveau que vous choisirez, il s'ajoutera aux 30 % que nous appliquons». Il conclut que «ces tarifs sont nécessaires pour corriger de nombreuses années de barrières tarifaires et non tarifaires imposées par l'Algérie, lesquelles ont généré un déficit commercial insoutenable pour les Etats-Unis», qualifiant ce déficit de «menace majeure pour notre économie, et même pour notre sécurité nationale». Dans la dernière partie de sa missive, M. Trump se montre disposé à réévaluer les conditions en fonction des évolutions à venir : «Ces droits de douane pourront être révisés, à la hausse ou à la baisse, selon l'évolution de notre relation avec votre pays. Les Etats-Unis ne vous décevront jamais.»