Le ministre de l'Enseignement supérieur, Azzedine El Midaoui, et l'ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, ont co-présidé mercredi 9 juillet le Forum maroco-français de l'alternance, organisé à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Tanger. L'événement, à forte portée symbolique, confirme la dynamique bilatérale engagée depuis la visite d'Etat d'Emmanuel Macron au Maroc en octobre 2024, au cours de laquelle les deux pays avaient signé une déclaration d'intention dans le domaine de l'enseignement supérieur. Le forum a rassemblé plus de 300 représentants d'universités, d'institutions publiques, d'entreprises et de partenaires académiques, réunis autour d'un objectif commun : accélérer l'intégration de la formation en alternance dans les établissements marocains, en s'inspirant de l'expérience française. Au cœur des échanges, les intervenants ont insisté sur la nécessité d'une professionnalisation accrue des parcours universitaires au Maroc. Le développement de formations en alternance apparaît, dans cette perspective, comme un levier de rapprochement entre universités et monde de l'entreprise. Plusieurs acteurs économiques français — dont Renault, Valeo, Vinci, Capgemini, Bel ou encore Onepoint — ont pris part aux discussions, aux côtés d'institutions académiques de premier plan telles que l'ESSEC, CentraleSupélec, l'EIGSI ou l'Université de Technologie de Troyes. Du côté marocain, l'ensemble des universités publiques étaient représentées, traduisant l'intérêt croissant pour ces dispositifs pédagogiques hybrides qui conjuguent théorie et immersion professionnelle. Deux accords ont été signés à cette occasion. Le premier, conclu entre le ministère marocain et l'ambassade de France, porte sur le développement des formations universitaires par alternance. Le second, paraphé avec l'Institut Français du Maroc, encadre un partenariat élargi, à la fois éducatif, culturel et universitaire. Lire aussi : Justice : la détention préventive en net repli Ces conventions marquent une volonté partagée de créer un cadre opérationnel à la montée en charge de l'alternance, et d'appuyer les établissements pilotes à l'échelle régionale. Les travaux du forum ont permis d'esquisser une feuille de route pour la période 2025–2026, articulée autour de cinq priorités : lancement de formations pilotes, accompagnement institutionnel, clarification du cadre juridique, mise en relation entre établissements et entreprises, et mise en place de mécanismes incitatifs pour encourager l'implication du secteur privé. Les participants ont insisté sur la nécessité d'un engagement politique clair, accompagné de mesures concrètes de soutien aux universités et aux entreprises. La question de la reconnaissance académique des périodes en entreprise, ainsi que celle du financement des formations, a également été soulevée. Le Forum maroco-français de l'alternance s'inscrit dans un contexte plus large de refonte des politiques de formation, à l'heure où les enjeux d'employabilité, d'adéquation aux besoins du marché et de diplomatie éducative deviennent centraux dans les coopérations internationales.