Un débat feutré mais féroce agite depuis quelques temps les Nations unies et, en particulier le Conseil de sécurité : celui du retrait du dossier du Sahara de la fameuse 4ème Commission chargée de la « décolonisation des territoires non autonomes » et sur laquelle l'Algérie a basé toute sa stratégie contre le Royaume du Maroc depuis 1963. Ce qui se passe aux Nations unies n'est pas, en revanche, sans prisme sur la situation de plus en plus détériorée en Algérie où, si jamais cela se vérifie, une autre guerre, impitoyable dit-on, semble se livrer entre Tebboune et son janissaire Chengriha. Une guerre à la limite picrocholine qui, si elle n'était pas maîtrisée, pourrait conduire le régime en désarroi à chercher l'habituel ennemi extérieur, autrement dit le Maroc, accusé de tous les maux, à faire donc la guerre, éternel bouc émissaire afin, encore une fois, à le désigner comme la source de cette intenable et gravissime crise que le régime militaire algérien traverse. Nous en sommes là ! La lutte pour le pouvoir en Algérie a de plus en plus le goût d'un obsédant complotisme : le Sahara et le Maroc, de toute évidence, sont le sujet de prédilection qui ruine l'économie algérienne – et Tebboune lui-même bien l'a bel et bien avoué – , soit une bagatelle de pas moins de 500 Milliards de dollars. Or, Staffan de Mistura, envoyé spécial de l'ONU au Sahara, n'a pas encore achevé sa mission dans la région, que déjà les responsables algériens se lancent dans leurs manœuvres dilatoires habituelles : influer sur le rapport qu'il compte présenter ces jours-ci aux membres permanents du Conseil de sécurité, dont les cinq permanents. Sauf que M. De Mistura, dans les pays des ses prédécesseurs et notamment un certain Christopher Ross, ne semble pas trouver de clé, de solution à ce dossier de la plus grande complexité inventée par Alger et les rares Etats qui la soutiennent encore. Lire aussi : Le Maroc, l'imposture du « Monde » et le journalisme à l'amphigouri Si les spéculations vont bon train, certaines certitudes, en revanche, sont justifiées. A quelques encablures de la 80ème session annuelle de l'Assemblée générale des Nations unies, prévues ce lundi 22 septembre à New York – qui célèbre aussi le 80ème anniversaire de cette même institution, la question du Sahara marocain est on ne peut plus au cœur des débats. Dès l'abord, on s'interroge de savoir si, cette année, disons cette session connaîtrait-elle un changement majeur dans son traitement ? Si oui ou non, la Résolution qui sortira de ses débats et sera donc plus ou moins soumise à l'inspiration du Conseil de sécurité, véritable acteur des décisions, dont l'Algérie est membre en vertu du processus de rotation, changerait-elle la donne ? Sans sacrifier à un optimisme béat, non plus a contrario à un prudentiel pessimisme, la session de cet automne sera de toute évidence décisive. Tout ou partie, significative au demeurant, justifie en effet l'espoir que la communauté internationale, réunie dans le fameux Palais de verre de New York, entérinera le projet de règlement de ce dossier, vieux de plus cinquante ans. Il est à l'histoire des Nations unies, ce que la mémoire saturée de l'humanité entend ne plus supporter. Or, les gouvernements algériens qui se succèdent au pouvoir depuis 1962, et notamment après la séquence de Houari Boumediene, n'ont de cesse de cultiver la haine du Royaume du Maroc pour masquer leur échec patent, en particulier sur le dossier du Sahara. L'incurable et vieille recette du bouc émissaire Ils ont inventé ou réveillé la vieille recette du « bouc émissaire » marocain, qui devient ainsi le ressort essentiel destiné premièrement à cacher le déclin permanent de leur politique – économique, sociale, humaine – , deuxièmement à canaliser le mécontentement non moins permanent d'un peuple privé de tout, à savoir des produits de première nécessité, embrigadé dans un orgueil dépassé, abusé et désabusé...Troisièmement, à court d'arguments face aux succès évidents et reconnus du Maroc, la junte militaire en vient maintenant à mettre en place des stratégies suicidaires, vaines à vrai dire de déstabilisation et de mensonges avérés contre le Maroc, son Roi, et ses institutions sécuritaires. Une armée ahurissante de vertueux fakenewseurs, très misérables sont à pied d'œuvre et , aussi bien du Roi, des institutions que de l'image de nous tous, font leur miel quotidien pour ternir l'image de notre pays et induire le peuple algérien en erreur. Or, ce dernier, tout à sa naïveté et sa crédulité, commence à saisir que cette propagande débitée à tours de bras depuis des lustres contre le Maroc par les sites – dont notamment celui du fils du général Khaled Nezzar, un certain Lotfi , « Algérie patriotique » ou prétendument plus crédible un TSA ( Tout sur l'Algérie), relève tout simplement de l'irascible obsession d'un régime militaire à bout. Je reprends ici la subtile qualification faite par mon ami, Allal Sahbi Bouchikhi, observateur pondéré mais pertinent qui estime que les militaires « font avaler à leur peuple des couleuvres afin de masquer le naufrage de l'Algérie qui prend de l'eau de toute part »... L'Hybris hégémoniste brisé Donc la diplomatie algérienne, dénuée de succès voire de fondements, est entièrement livrée à la surenchère : crise majeure avec les Etats du Sahel qui dénoncent au mieux son penchant expansionniste et au pire ses provocations ; crise également avec la Mauritanie soumise au chantage hérité de Boumediene, fait de pressions directes et de séduction feutrée, isolement aux répercussions graves eu égard à l'Union européenne dont la seule Italie – gaz oblige – s'efforce de tenir ce régime a bout de souffle dans un rang modérément respectable ; discrédit progressif au sein du monde arabe qui dénonce peu ou prou son alignement sur la République islamique d'Iran et sa politique d'abriter même ses agents , désespoir total face à l'indifférence d'un Trump peu sensible et peu convaincu des offres alléchantes que Tebboune, vendant son âme au diable, ne cesse de lui proposer. L'hybris hégémoniste de l'Algérie, si entretenu depuis Boumediene, transformé en mauvaise « valeur » anthropologique est brisé face à la réalité politique, interne et externe. Comme nous le disait autrefois Jacques Berque, la possession du gaz et du pétrole n'a jamais été autre chose qu'une malédiction, dès lors qu'elle n'est pas maîtrisée avec raison et qu'elle est instrumentalisée à des fins de puissance et d'expansionnisme. Elle devient alors une arme d'impuissance et d'oppression de soi...