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Le Roi Mohammed VI, le Maroc et les multiples visages de Bouteflika
Publié dans Maroc Diplomatique le 08 - 06 - 2016

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika vient d'adresser un message de vœux au Roi Mohammed VI à l'occasion de l'avènement du mois sacré de Ramadan. On ne s'étonne guère de cette bienséance devenue coutumière et à laquelle le président algérien nous a habitués depuis qu'il a pris le pouvoir en 1999, en même temps que l'accession au Trône par le Souverain. Il n'a jamais laissé passer une occasion – célébrations nationales, fêtes religieuses ou même événements politiques – pour adresser ses vœux et exprimer ses sentiments à l'égard du Maroc et de son Roi dans la pure tradition « fraternelle ».
Aux toutes premières occasions que le président algérien avait exprimé ses vœux avec tonalité chaleureuse au Roi Mohammed VI, on ressentait comme une sorte de perplexité, matinée néanmoins d'espoir : l'arrivée de Abdelaziz Bouteflika à la tête de l'Etat algérien, après cinq ans de chaos, après un règne sans partage de militaires et de généraux, ouvrirait-elle une enfin ère nouvelle dans les relations entre le Maroc et l'Algérie ? Le président algérien ne s'était-il pas déplacé à Rabat, au milieu d'un aréopage international de Rois et de chefs d'Etat, pour assister aux funérailles du Roi Hassan II ? Il avait été élu le 15 avril 1999, soit trois mois avant le décès du Souverain. Et les relations maroco-algériennes mises en veilleuses et même spectaculairement rompues depuis août 1994, pouvaient être renouées dans la foulée des retrouvailles en ce mois de deuil de juillet 1999.
Rien n'y fit, jusqu'à la visite de Mohammed VI à Alger en mars 2005 pour assister, sur invitation de Bouteflika, aux travaux du 17 Sommet arabe, qui relança de nouveau les spéculations et de nouveaux espoirs des deux côtés de la frontière. Une fois achevés les travaux du Sommet de la Ligue arabe, un soin particulier était apporté à la partie maroco-algérienne, disons-le « royale ». Une série d'entretiens bilatéraux avaient été organisés, les échanges portant sur tous les sujets plausibles, excepté l'affaire du Sahara dont on se doutait que les deux parties l'avaient délibérément occultée pour éviter de ne pas mettre l'autre dans la gêne. Il fallait renouer une relation interrompue pendant neuf ans et procéder non sans prudence à un dégel progressif. Il fallait aussi se donner le temps, donner « le temps au temps » comme disait un certain François Mitterrand.
Le voyage royal en Algérie de 2005, marqué au sceau de la Realpolitik, n'aura pas pour autant dissipé les nuages cumulés par tant de méfiance et de défiance. Et le passif ne pouvait être réglé en quelques jours de rencontres informelles. Abdelaziz Bouteflika, qui avait montré une grande disposition à « normaliser » les relations de son pays avec le Maroc, pouvait-il aller au-delà du discours formel, dès lors qu'il s'agissait d'aborder la question centrale du Sahara marocain ? Quand bien même, en 2004 il décida d'adresser dans la même verve – fraternelle et poétique – ses vœux au Roi Mohammed VI à l'occasion de la Fête du Trône, il ne pouvait se départir de la traditionnelle méfiance nourrie à l'égard du Maroc. Qui plus est, lorsque le Roi prit la décision d'annuler le visa pour les citoyens algériens désireux de se rendre au Maroc – saluée officiellement à Alger – , le clan des Apparatchiks, dont notamment le ci-devant patron du DRS, Toufik Mediene , en a conçu de l'aigreur...
Le ton avait subitement changé et la chaleur des messages avait cédé le pas à la méfiance, enterrant les fragiles espoirs que les peuples des deux pays avaient de nouveau commencé à nourrir.
Il convient de souligner que le président Bouteflika cultive à l'égard du Maroc une attitude d'autant plus ambivalente qu'elle relève du paradoxal : il n'a jamais caché son admiration pour feu le Roi Hassan II qui, selon ses dires, constituait son modèle. Il s'est fait aussi le héraut de la courtoisie dès le lendemain de l'accession au Trône du Roi Mohammed VI, se montrant volubile, se réclamant de l'héritage commun, louant les qualités du jeune Roi, se voulant différent d'un Zéroual voire même d'un Chadli Bendjedid, déclinant un visage de « réformateur et de rassembleur »... Quelques mois après son arrivée au pouvoir dans une Algérie dévastée par la guerre civile, ravagée par l'usure du pouvoir, Bouteflika confia à Radio France Internationale (RFI) ce propos : « Je suis en train de réhabiliter l'Etat et je suis en train de mettre l'Algérie sur les exigences de l'An 2000, c'est-à-dire une nécessaire et inévitable modernisation ». Il avait 62 ans et incarnait aussi bien pour le peuple algérien que pour le Maroc et les pays du Maghreb un fol espoir d'une redynamisation de ce dernier et Mohamed Lamine Mediene, dit « Toufik » 60 ans...
C'est dire qu'aussi bien le langage que les objectifs ont connu une transfiguration avec le temps et l'usure du pouvoir. Peut-être même que, dans l'affaire du Sahara qui est l'axe central de la diplomatie algérienne avec le Maroc, avait-il nourri le rêve d'une normalisation et d'un rapprochement, base préliminaire pour une solution politique...Tant et si bien qu'il n'a pas hésité quelques années plus tard à renouveler une vieille proposition, à la sortir du tiroir et consistant à défendre une « partition du Sahara » entre le Maroc, l'Algérie et le Polisario...Ce plan machiavélique, sorti du chapeau d'on ne sait qui, constitua pourtant le cheval de bataille d'un certain James Baker, ancien secrétaire d'Etat américain de Georges Bush Père, devenu ensuite l'Emissaire spécial du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan jusqu'en 2004...
Bouteflika a-t-il changé sous la pression d'un DRS omnipotent, dirigé d'une main de fer cruelle par le général Toufik ? Lequel n'avait laissé aucune chance à Mohamed Boudiaf, assassiné froidement par l'un de ses sbires le 29 juin 1992 à Annaba, soit 6 mois seulement après qu'il eût quitté le Maroc et pris la direction de l'Algérie. La marge de pouvoir de Bouteflika depuis 1999 est demeurée étroite, confronté qu'il fut aux manœuvres de ses adversaires – militaires notamment qui l'avaient pourtant hissé au pouvoir ! Sa relation avec le Maroc est teintée d'un paradigme étrange : l'admiration et l'impératif de le combattre, une irréductible volonté de détruire le modèle du « maître » au nom d'un cynisme érigé en doctrine d'Etat !


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