L'attentat de l'hôtel Atlas Asni fait encore l'actualité Les victimes dédommagées Abdellatif El Azizi Deux éléments importants remettent l'affaire de l'attentat de l'hôtel Atlas Asni de Marrakech dans l'actualité: l'arrêt de justice du tribunal administratif de Rabat qui a fixé le montant des indemnités dues aux victimes et les liens présumés des terroristes avec l'organisation d'Oussama Ben Laden. Le tribunal administratif de Rabat a ainsi conforté la défense des héritiers de l'Espagnol Antonio Copèz Garçia qui avait trouvé la mort à Marrakech au cours de l'attentat. La cour a ainsi condamné le gouvernement marocain en la personne du Premier ministre et celle du ministre de l'Intérieur à dédommager les héritiers de la victime. L'affaire qui avait couru jusqu'au 16 mai 2000 avait fini par déboucher sur l'obligation faite au gouvernement marocain de débourser quelque chose comme un million de Dhs en dommages et intérêts à la famille de l'Espagnol. Condamnation Tout avait commencé à l'hôtel Atlas-Asni à Marrakech, le 24 août 1994 où deux hommes armés et cagoulés avaient tiré des coups de feu en l'air avant de prendre pour cible un petit groupe de touristes présent dans le hall. Deux Espagnols avaient été tués et une Française grièvement blessée. Le commando composée de Stéphane Aït Idir,de Redouane Hammadi, Tarek Felah trois beurs de la cité des 4 000 à La Courneuve d'Orléans. Avant d'être arrêtés, les terroristes avaient un programme bien chargé, ils devaient perpétrer au moins quatre actes terroristes au Maroc. A Marrakech, puis à Casablanca, Tanger et Fès. Chaque commando avait une mission bien précise, à Tanger, un groupe de terroristes devait se rendre sur la plage et tirer sur la foule des baigneurs. À Casablanca, deux Marocains, Mohamed Azil et Abderrazak Mountassir, aujourd'hui détenus en France, et un Algérien, Hamel Merzoug, condamné à mort à la prison de Kenitra, devaient s'attaquer à une synagogue. Et sur Fès, Abderrahmane Boujedli avait pour mission avec deux de ses complices d'assassiner un agent de police. Cueillis un à un par la police locale, ils se sont retrouvés à l'ombre entre Kénitra , Fès et Paris. Mystère Récemment, on a découvert que le groupe d'Asni avait subi un entraînement intensif dans les camps de la Qaïda en Afghanistan. C'est Rachid, un Marocain né en 1958, de son vrai nom Abdelilah Ziyad qui avait recruté les jeunes beurs à la Courneuve avant de les embarquer en Afghanistan via Peshawar. Il reste beaucoup de zones d'ombre autour de ce personnage mystérieux dont on ne sait pas jusqu'à présent s'il militait pour le Mouvement de la Jeunesse islamique marocaine, comme il l'a affirmé ou pour les services algériens . Les mosquées de banlieue ont été en fait des lieux privilégiés pour des "rabatteurs" cherchant à recruter des militants prêts à l'action armée. Dans Exils et Royaumes, Hervé Terrel raconte qu'en 1986, c'est à la mosquée de la rue Jean-Pierre-Timbaud que furent recrutés aussi bien les deux Marocains qui l'aidèrent à organiser les attentats à Paris que Stéphane Aït-Idir et Rédouane Hammadi, originaires de la Courneuve, deux des auteurs de l'attaque contre l'hôtel Asni à Marrakech, en 1994. Comme quoi tous les chemins du terrorisme mènent à Kaboul. Retour