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Maroc : Les moutons dévastent le Djebel Ayachi, patrimoine de l'humanité
Publié dans Yabiladi le 22 - 08 - 2012

, republie un texte extrait de ses «Carnets de voyages naturalistes au Maroc» qui remonte à une vingtaine d'année à propos de la disparition progressive sous les machoires des moutons du Djebel Ayachi. «Des derniers indices de vies végétales et animales rapportés, il ne reste maintenant plus rien. Pour être prophète, il suffit d'être pessimiste. Alors, je suis prophète en la matière et, grosso modo, tout doit disparaître, tout va disparaître, l'Ayachi et les autres. Vous voulez des parkings d'hypermarchés, vous aurez des parkings d'hypermarchés», conclut cet «agitateur»
Plus de 100 millions d'herbivores «comestibles» (moutons, chèvres, vaches, dromadaires…) ravagent les sols et les écosystèmes du Maroc, avec, semble-t-il, la bénédiction des autorités et des gestionnaires. L'entièreté du pays, par ailleurs plus fragile que d'autres puisque de nature semi-aride en majorité, est l'objet d'un véritable «dépeçage» de ses paysages et de son Vivant par la pression d'un surpâturage à nul autre pareil. On le sait, on le répète, mais c'est pire chaque saison.
Un exemple parmi d'autres est celui que vient de vivre le magnifique Djebel Ayachi qui culmine à 3757 m dans le Haut Atlas oriental. Au fil de ces dernières années, le massif a perdu la totalité de sa couverture végétale et ne montre plus qu'un sol dénudé, scalpé, squelettique. Effrayant, effarant, irréversible.
Les derniers lambeaux de la précieuse cédraie sont moribonds, les genévriers thurifères vétérans sont écimés jusqu'au trognon, la chênaie verte est ravagée, décapitée, abroutie, l'ancien cortège botanique si riche et varié n'est plus, c'est tout le paysage qui dépérit à force d'abus d'usage. Le sol désormais pulvérulent, où plus rien ne pousse et ne poussera plus jamais part en poussière au moindre vent ou se retrouve dramatiquement lessivé lors des pluies. Voici ce qu'il reste d'un manteau forestier que le premier découvreur, le Marquis de Segonzac, décrivait comme luxuriant et infranchissable en 1905, soit à peine plus d'un siècle !
Quant à la faune climacique (lion, panthère, magot, mouflon, gazelle et même antilope bubale !!) et la faunule endémique (innombrables papillons à valeur biopatrimoniale), il ne reste rien. Toutes les espèces sauvages ont été décimées, victimes de la destruction de leur niche écologique, d'éviction, quand ce n'est pas de persécution imbécile et impitoyable.
Tous sont responsables, du berger au garde forestier, mais sont surtout coupables les propriétaires absents, ces impérieux bourgeois des grandes villes qui confient des effectifs surnuméraires de moutons (oviculture de rente) à des bergers locaux et dont ils profitent des droits séculiers d'usage normalement limités à la charge modeste de troupeaux familiaux. De tels droits devraient être caduques s'ils ne profitaient pas, et ce sans la moindre traçabilité, à des gens bien placés pour réaliser de gros bénéfices sur le dos de la misère et de l'ignorance, et au détriment de ressources légitimes.
Et les pseudo reboisements, les soi-disant périmètres en défens ne sont que des effets d'annonce. L'intitulé de l'administration en charge d'écosystèmes qui ne sont plus que des fabriques de moutons est à revoir : Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la... «la lutte contre la désertification» ne correspond absolument plus à l'objectif qui se révèle inverse à la promesse. Et ce n'est pas la faute de cette administration si le challenge est maintenant perdu d'avance puisqu'elle rencontre une adversité tous azimuts dans ses velléités d'inverser les tendances. Souvenons-nous qu'il n'y a pas si longtemps, le dit intitulé portait encore la formule prometteuse de «conservation des sols»... De quels sols parlent-on désormais ? Il fallut renoncer et se résigner, les sols ne seront pas conservés, ils sont biologiquement morts, on fera ce qu'on peut avec une désertification admise et qui ne semble inquiéter que quelques hurluberlus dans mon genre. Si tel est le désir d'une Société qui découvre une démocratie... qui aurait pour finalité de ronger l'avenir, soit ! D'autres pays ont vécu cela, on ne s'inquiète même plus des biocénoses disparues depuis si longtemps dans nos vieilles démocraties européennes démagogues et sans vergogne...
C'est décevant, mais c'est ainsi.
Et pour parler de cette montagne de l'Ayachi, qui sont ces éleveurs de la tribu des Aït-Morrhad qui ont investi la contrée pour en détruire les espaces et les espèces ? Il s'agit de piètres dévastateurs, par ailleurs connus pour leur immense cruauté envers les animaux. De quel laxisme profitent-ils pour pouvoir ainsi se comporter en hors-la-loi ? Sont-ils, eux-aussi, de ces monothéiste qui font des enfants pour les déposséder, les déshériter, leur dérober tout avenir ? Ou s'agit-il tout prosaïquement de pauvres idiots munis d'un droit de vote comportant un blanc-seing porteur de néantisation ?
Ah ! la viande, la viande, la viande… ! Mangez-en donc tous les jours, encore et encore, jusqu'à en crever vous-même et déposséder les générations futures du moindre reste de Nature ! La Nature, quoi qu'en pensent les imbéciles, n'est pas une ressource renouvelable. Seuls les végétariens, voire les végétaliens peuvent désormais se regarder dans l'eau plus trop claire des derniers lacs. Je tente d'en faire autant, mais le reflet me renvoie encore l'image d'un ex-viandard dont j'ai grande honte. Un peu d'efforts, Monsieur, vous n'êtes pas zoophage, il y a des fruits (pesticidés) dans la Vallée du Souss !
Protéger la Nature passe par la colère, une «bienveillante» dictature (un peu comme le code de la route, non ?) et un certain végétarisme. Mais à l'heure d'un écologisme de pacotille parce qu'électoraliste, bonne conscience d'un système corrompu, on ne sait plus rien de l'écologie. Nous vivons dans l'éco-inconscience. Pour le fric, le fric, le fric, LE FRIC !!
Il existe, sur les routes des Atlas, quelques auberges aux enseignes évocatrices d'un paradis perdu : «Auberge du dernier lion de l'Atlas», «… de la dernière panthère», «… du dernier singe magot». Annoncera-t-on les prochaines ouvertures de gîtes ruraux (c'est tendance…) aux appellations probabilistes : «… du dernier cèdre», «… du dernier mouton», «… du dernier touriste», «… du dernier con», «… du dernier homme» ?!!
Visiter le site de l'auteur: http://unautreregardsurlemondetarrier.wordpress.com/


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