Après que l'évacuation des ressortissants marocains à Soumy a été bloquée en raison de tirs sur les trajets empruntés par les véhicules qui devaient assurer cette opération, le processus a pu reprendre grâce à la mobilisation d'ambulances, à la demande de l'ambassade du Maroc. Entre 20 et 30 ressortissants marocains bloqués à Soumy devaient bénéficier, ce mardi, d'un processus d'évacuation des civils de la ville ukrainienne, avec la supervision des services de la Croix-Rouge. Depuis ce matin, les habitants locaux, leurs familles et les ressortissants de plusieurs communautés étrangères se sont rassemblés pour faire le départ à bord de bus, dans le cadre d'une opération sous l'égide des Nations unies. Afin de faciliter la mise en place de couloirs humanitaires et permettre la sortie des civils en provenance de Soumy, de Kiev, de Kharkov, Tchernigov et de Marioupol, la Russie a instauré un cessez-le-feu ce mardi. Sur place, des étudiants marocains ont cependant confirmé que jusqu'à 16 heures cet après-midi, les nationaux étaient «la seule communauté étrangère qui attendait encore son évacuation», bien que les services consulaires aient indiqué dans un premier temps que l'ensemble des habitants de différentes nationalités arabes avait été évacué avec l'aide de la Croix-Rouge. En matinée, des véhicules vides qui se dirigeaient vers Soumy pour le transport des civils ont essuyé des tirs, dont la provenance ne serait pas encore identifiée, ce qui expliquerait le retard de l'évacuation du dernier groupe des étrangers restés sur place. Ukraine : Les Marocains résidents à Soumy, otages d'une ville encerclée Une source associative a précisé que du côté des autorités marocaines, la cellule de crise dédiée au suivi de la situation des ressortissants en Ukraine a indiqué que le bus mis à la disposition des nationaux devait arriver à Soumy entre midi et 14 heures, ce mardi. «Sauf que les véhicules qui avaient déjà pris la route avant celui-ci se sont confrontés à de grandes difficultés pour accéder à la ville, surtout qu'il y a eu des tirs qui ont fait suspendre la circulation pendant un moment», a indiqué la même source, ajoutant que la cellule estime qu'«une fois que la sécurité sera rétablie sur le trajet désigné, tous les étudiants et résidents marocains seront évacués». Des ambulances dépêchées pour évacuer les derniers civils Dans l'inquiétude de se retrouver une nouvelle fois sous les frappes aériennes dans les heures ou les jours à venir à Soumy, les étudiants marocains ont décidé d'emprunter tout transport leur permettant de quitter les lieux, tant que le couloir humanitaire est encore mis en place et que les départs des civils sont nombreux. Selon certains de leurs parents, les jeunes ont été contactés dans la foulée par leurs universités de médecine afin de vérifier s'ils étaient toujours bloqués. «Leurs établissements se sont chargés, en collaboration avec les autorités de la ville, de mettre à leur disposition des ambulances ukrainiennes pour assurer leur évacuation», avec le soutien de la Croix-Rouge et du ministère ukrainien des Affaires étrangères, à la demande urgente de l'ambassade du Maroc dans le pays, selon les informations recueillies par Yabiladi. Eloignés du périmètre de Soumy, les étudiants à bord des ambulances ont pu être transférés vers des bus assurés par la Croix-Rouge, afin de continuer leur route. Des étudiants bloqués à Soumy ont pu quitter l'Ukraine malgré les bombardements Ces quatre derniers jours, de premiers groupes d'étudiants ont décidé d'entreprendre le périple sans attendre la mise en place d'une opération d'évacuation, malgré le danger au niveau des accès de Soumy, encerclée depuis une dizaine de jours. Au vu de l'escalade de violences constatée jour après jour dans la ville et l'annulation de premières opérations pour des raisons de sécurité, nombre d'étudiants de différentes nationalités ont franchi le pas, à leurs risques et périls. Contactés par Yabiladi, des Marocains parmi eux ont pu sortir de l'Ukraine dimanche soir, après un long parcours périlleux. A Soumy, dans le nord-est de l'Ukraine à 30 kilomètres de la frontière avec la Russie, au moins 21 personnes, dont deux enfants, ont été tués lundi soir lors de frappes aériennes. Mardi matin, les autorités régionales ont indiqué que les habitants commençaient à être évacués en direction de l'Oblast de Poltava, après la mise en place d'un couloir humanitaire à cet effet. Une première opération a été annoncée lundi par le ministère russe de la Défense, mais la proposition a été rejetée par la partie ukrainienne. Depuis le début des frappes russe sur l'Ukraine, le 24 février, le nombre de réfugiés qui ont fui le pays a dépassé les deux millions, selon les premières données fournies par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR).