Le torchon brûle entre les associations des diplômés sans travail et le gouvernement. Les premiers demandent, toujours, un accès direct à la fonction publique sans avoir à passer par les fourches caudines du concours alors que Benkirane refuse de céder. Les sans-emplois, en signe d'escalade, viennent d'encercler les véhicules des ministres. Désormais, Abdelilah Benkirane n'est plus le seul visé. Après des années de sit-in devant le siège du parlement, les diplômés sans emploi innovent une forme de protestation. Leurs nouvelle arme est l'encerclement des voitures des ministres. Mercredi, ils ont effectué deux opérations de ce genre : la première était contre le véhicule du chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane alors qu'il venait juste de quitter son bureau à Touarga, où se trouve le Palais royal, pour se rendre au parlement afin d'assister à la présentation du projet de loi de finances 2014 et la deuxième a ciblé son ministre de l'Habitat, Nabil Benabdellah en plein avenue Mohammed V de la capitale. Mardi c'est Mme Bassima Hakkaoui, à la tête du département de la Famille et la Solidarité, de subir le même sort. En voulant sortir du siège de son ministère, elle s'est heurtée à des jeunes sans emploi qui lui barraient le passage. La PJDiste n'a pu accéder à sa voiture officielle qu'après une intervention des forces de l'ordre dépêchées sur les lieux. Sort identique pour les deux autres cas. Benkirane ne discute plus avec les demandeurs de travail Si en septembre, la première tentative des diplômés sans emploi d'encercler le véhicule de Benkirane à Rabat s'est soldée par un échange de propos vif entre le chef de gouvernement et des diplômés sans emploi, celle d'hier, a connu l'adoption d'une nouvelle tactique de la part du secrétaire général du PJD. Il n'a pas bougé de sa voiture, laissant aux forces de l'ordre le soin de lui «défricher» la route des quelques manifestants qui tenaient àl'empêcher d'accéder au parlement. Si ce nouveau phénomène prend de l'ampleur, le département de l'Intérieur dirigé par Mohamed Hassad serait contraint de mettre à la disposition des trente-neuf ministres e Benkirane II, des équipes d'escortes spéciales qui les accompagneraient dans leurs déplacements quotidiens. Actuellement, les forces de l'ordre se contentent de disperser, à coup de matraque, les sans-emplois. Toutefois, il n'est pas écarté que les choses évoluent vers des arrestations et des procès pour perturbation de la circulation sur la voie publique.