Après le forcing des boulangers, le gouvernement est contraint de renouer le dialogue avec eux. Vers 17 heures aujourd'hui, les professionnels tiendront une réunion avec le ministre Mohamed El Ouafa. La semaine prochaine, c'est au tour de Benkirane de les rencontrer. Deux rounds de négociations avant l'annonce officielle des hausses des prix du pain. Les professionnels mettront-ils à exécution leur menace d'augmenter le prix du pain à partir de la semaine prochaine ? Hier, Mustapha El Khalfi, le ministre de la Communication, a déclaré lors d'un point de presse, que le gouvernement refuse toute hausse non autorisée. «Le porte-parole a le droit de dire ce qu'il veut et nous l'avons aussi», réplique Lhoucine Zaz, le président de la Fédération nationale de la boulangerie et pâtisserie au Maroc (FNBPM). Dans des déclarations à Yabiladi, il assure que sa corporation reste «ouverte au dialogue et à toutes les propositions» émanant du cabinet Benkirane visant «une actualisation des prix du pain» et une «application du contrat programme 2011-2015» signé, en 2011, avec le cabinet Abbas El Fassi. Mais Zaz insiste sur le fait que son association est «contre les décisions unilatérales». Un message qui devrait rassurer, davantage, aussi bien le gouvernement que le consommateur. Réunion en fin d'après-midi avec El Ouafa et la semaine prochaine avec Benkirane En dépit des propos de Mustapha El Khalfi qui donnent une impression de fermeté, il est claire que le gouvernement ne peut pas s'opposer à la volonté des professionnels d'opérer une hausse. Visiblement, le forcing de la FNBPM commence à porter ses fruits puisque le cabinet Benkirane accepte enfin, de renouer le fil des négociations, interrompu voilà plusieurs semaines. «Vers 17 heures de ce vendredi, le bureau de la Fédération prendra langue avec le nouveau ministre des Affaires générales du gouvernement, Mohamed El Ouafa», nous confie Lhoucine Zaz. «C'est une réunion préparatoire à celle qui devra avoir lieu, la semaine prochaine, avec Abdelilah Benkirane» ajoute notre interlocuteur sans préciser de date. Toutefois il a laissé entendre qu'elle se tiendra «avant le vendredi 22 novembre». Brandir «l'intérêt de la nation» pour justifier des augmentations Lors de son fameux passage télévisé sur Al Oula et 2M, le chef de gouvernement s'était montré très compréhensif vis à vis des revendications de la profession. Dans un message annonciateur de futures hausses des prix du pain, Abdelilah Benkirane a estimé qu'il y a des «augmentations décidées au nom de l'intérêt de la nation». Par ailleurs, avant même l'officialisation de toutes nouvelles hausses, à Tanger la baguette s'est appréciée de 10 centimes, elle coûte désormais 1,30 DH, selon des témoignages recueillis par téléphone.