Sur instructions royales, les services de l'Intérieur se débarrassent, en dépit de quelques poches de résistance, de leur discours minimisant la montée de l'insécurité à Casablanca. Détails. Aujourd'hui, le ministre Mohamed Hassad et son n°2, Charki Draiss ont tenu une réunion de travail avec le wali de Casablanca et les gouverneurs de préfectures, consacrée exclusivement à la criminalité qui commence à prendre des proportions inquiétantes dans la grande métropole, indique un communiqué du département de l'Intérieur parvenu à notre rédaction. Une stratégie nationale contre le phénomène «Tcharmil» Au cours de ladite réunion, « le ministre a insisté sur la nécessité de redoubler l'effort afin de garantir l'ordre et la sécurité pour mettre fin au sentiment d'insécurité chez les citoyens», ajoute la même source. Enfin une reconnaissance des autorités. Toutefois, le texte mentionne que des responsables locaux ont défendu leur bilan, estimant que «ce qui est colporté par certains réseaux sociaux ne reflète pas réellement la situation sécuritaire dans la région». Mais le roi Mohammed VI ne semble pas partager cette version des sécuritaires de Casablanca. C'est le message qu'a transmis Mohamed Hassad qui a reçu les instructions pour organiser cette réunion d'urgence. Le ministre «a exhorté les autorités publiques à davantage de mobilisation en indiquant que le Ministère de l'Intérieur a mis en place une stratégie nationale globale pour lutter contre la criminalité sous toutes ses formes et préserver le sentiment de sécurité et de quiétude», précise le texte. 20 préfets de police seraient mis à la retraite L'insécurité ne préoccupe pas uniquement les résidents à Casablanca mais tous les Marocains. A cet effet, la tutelle annonce la tenue dans les prochains jours des séances de travail "au niveau des régions du Royaume en présence des walis, des gouverneurs, des agents d'autorité et des responsables régionaux et locaux de la Gendarmerie Royale, de la Sureté Nationale et des Forces Auxiliaires afin d'examiner la situation sécuritaire prévalant dans ces régions et de prendre les mesures nécessaires afin de garantir davantage de sécurité aux citoyens et à leurs biens ". Voilà une autre preuve attestant, si besoin est, de la prise en compte au niveau des autorités de cette montée de l'insécurité dans les autres villes du pays. Dans un précédent papier, nous avions d'ailleurs fait état de la révocation des préfets de police de Tétouan et Fès. Des mesures disciplinaires qui seront, à coup sûr, suivies par d'autres. Des informations non-encore confirmées avancent la mise à la retraite de 20 préfets. Certains hauts gradés de la gendarmerie sont également dans la ligne de mire. A Tanger deux auraient déjà été remerciés. Ce ne serait donc qu'un prélude vers un mouvement plus profond.
