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Histoire : Quand Simon Bolivar a demandé les faveurs du sultan Moulay Abderrahmane (3/3)
Publié dans Yabiladi le 24 - 03 - 2019

Les relations du Maroc et les Etats d'Amérique du Sud restent méconnues du grand public. Dès le XIXè, voire même le XVIIIè siècle des liens forts se tissent entre les deux rives de l'Atlantique. Des liens qui n'auraient pu s'échafauder que depuis la ville de Tanger. Cet épisode aurait pu porter le nom de «Tanger, capitale diplomatique du Maroc depuis le XVIIIè siècle». Nous aborderont ainsi la guerre souterraine des diplomates venus des quatre coins du monde et les projets de ces derniers pour l'enclave de Ceuta.
Les relations diplomatiques éphémères entre le Maroc et la République de Colombie de Simon Bolivar, ont été permises par l'intense activité diplomatique à Tanger dès le XVIIIè siècle.
Après «la révolution diplomatique», ou plus communément le premier traité de Versailles (1757), de nouvelles alliances se forment. Elles enfantèrent des rebelles et réfugiés politiques qui n'avaient d'autres options que fuir. Ainsi entre 1791 et 1814, le caractère cosmopolite de la ville s'accentue, lorsque 200 réfugiés politiques français s'installèrent dans la ville du détroit. Suivront les Espagnols, qui ont été les principaux intermédiaires des négociations entre le Maroc et la République de Colombie.
Photo d'illustration. / Ph.DR
Une terre pour les réfugiés politiques et diplomates européens
Le roi d'Espagne Ferdinand VII estimait que Tanger nécessitait «une vigilance particulière», et était «dérangé par les machinations des révolutionnaires espagnols dans la ville», écrit l'essayiste Carmen Fernández-Daza Álvarez, dans sa publication «Francisco Fernandez Golfin, les années d'exil (1823-1831)». Les pouvoirs européens voyaient ainsi une menace en la ville de Tanger, et cherchèrent à éradiquer le mal depuis la racine.
De ce fait, les cours européennes mandatèrent des diplomates à Tanger dès le début du XVIIIè. Et c'est ainsi que la France, la Grande Bretagne et l'Espagne ont envoyé leurs ambassadeurs et consuls dans la ville du détroit. Avantagés par la situation, les autorités marocaines coopéraient, si certaines conditions étaient respectées.
Dans les règles, la nomination des diplomates se faisait lors d'extravagantes cérémonies, lors desquels les nouveaux ambassadeurs «couvraient de cadeaux leurs homologues marocains». Les Marocains garantissaient l'immunité du pavillon diplomatique, pour un tribut annuel de 20 000 pesos.
Les contacts s'établissaient à Dar Niaba, créée par les autorités marocaines en 1851 et qui «devient le rouage essentiel de la diplomatie marocaine», en ayant à sa tête «le naib qui servait d'intermédiaire, recevant sous cachet volant les lettres que les diplomates européens lui adressaient, les fermant à la cire après les avoir lus», rapporte-t-on dans «Tanger: porte entre deux mondes».
Les Espagnols envoyèrent Antonio González Salmón, durant le règne de Moulay Ismail. Après lui c'est le consul basque Zenon de Orúe, qui reprendra le flambeau. Après quelques années de bons et loyaux services, il affichât ses idéologies libérales, dans un contexte très tendu en Espagne. En effet, alors que le roi Ferdinand VII, figure de l'absolutisme, tentait de faire face aux libéraux, son consul à Tanger les accueillaient à bras ouverts.
Zenon de Orúe garantissait aux persécutés du roi d'Espagne, «soutien et sécurité». Le consul qui entretenait de bonnes relations avec le pacha de Tanger, Mohamed Ben Mimun, garantissait même aux réfugiés «l'asile et la protection de la part du sultan du Maroc», note l'écrivaine espagnole. Le consul passera des paroles aux actes et accueillera un bon nombre de réfugiés dans son propre domicile, où des stratagèmes étaient fomentés par les révolutionnaires.
«Donner Ceuta aux Colombiens»
Le consul espagnol était devenu le chef de file des migrants espagnols à Tanger, ceux qui d'ailleurs avaient engagé le sondage pour une possible reconnaissance de la République de Colombie. Leurs promesses d'une possible reconnaissance de la part des autorités marocaines se concrétisaient. Dans l'euphorie, le consul espagnol leur vendit un projet encore plus surprenant aux Colombiens, celui de s'accaparer la petite enclave de Ceuta, rapporte l'historien Andrezj Dziubinski, dans sa publication «Les tentatives d'établir des relations diplomatiques entre la Colombie et le Maroc entre 1825-1827».
Photo d'illustration. / Ph.DR
Chacun allait y trouver son compte, même le Maroc. Mis au secret par le consul espagnol, le pacha de Tanger buvait les paroles de l'Espagnol qui avait fait connaître les «avantages qu'apporterait le bon voisinage avec les Colombiens», précise l'historien. Le consul avait même signé «un accord secret avec les militaires de la place de Ceuta, afin de provoquer un soulèvement qui faciliterait la prise de la ville par les Colombiens», rapporte Andrezj Dziubinski.
«Animé par ce leurre, le sultan étendit sa protection aux émigrés et leur ordonna de verser des subventions de temps à autre», poursuit-on de même source. Bien qu'il ait été soutenu secrètement par les diplomates anglais, le consul espagnol à Tanger sera cependant démasqué et épinglé par le consul français. Edouard Saurdeau s'en ira se plaindre auprès des autorités marocaines, accusant Zenon de Orúe de «traitre», précise-t-on de même source.
Les manigances du consul éventées, la réaction de la cour espagnole ne se fera pas attendre. Une lettre du Palais royal mettra fin à son mandant et imposera certaines restrictions, rapporte l'essayiste Carmen Fernández-Daza Álvarez.
«Par lettre du 28 août (1834) datée du palais royal, (il) fut immédiatement contraint d'expulser le consulat. Il était également interdit aux révolutionnaires de vivre dans le quartier de la médina, de porter des uniformes espagnols et de chanter des chansons patriotiques. Sourdeau fut chargé de faire enregistrer les Espagnols résidant à Tanger
Les Espagnols envoyèrent alors le nouveau consul Briarly, qui guettait tous les faits et gestes de son prédécesseur, toujours installé dans la ville du détroit. Briarly confessait dans une de ses correspondances, datée du 6 octobre, que «cela ne fait aucun doute, cet évènement a suscité beaucoup d'admiration à Tanger». Mais le nouveau consul s'assura que «les maures ne prêteront jamais aide» au «petit» nombre de révolutionnaires qui avaient trouver refuge dans la ville, soulignait-il.
Toutefois, l'autre menace que devait contrer le consul espagnol était le rapprochement maroco-colombien. Les efforts de Zenon de Orúe s'étaient avérés payants, le Maroc ayant fourni aide et protection aux Colombiens, avec le soutien des Etats-Unis.
Histoire : Quand Simon Bolivar cherchait les faveurs du sultan Moulay Abderrahmane (1/3)
Histoire : Quand Simon Bolivar cherchait les faveurs du sultan Moulay Abderrahmane (2/3)


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