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Diaspo #109 : Le riche parcours politique et associatif de Fatiha Saïdi
Publié dans Yabiladi le 14 - 09 - 2019

Ancienne députée bruxelloise, femme politique à la retraite, écrivaine et associative, Fatiha Saïdi n'est plus à présenter que ce soit en Belgique et même au Maroc. Portrait d'une Belgo-marocaine aux multiples casquettes, dont celle de militante pour les droits des immigrés et des femmes.
Sa famille a subi plusieurs migrations. D'abord, ses aïeux quitteront leur région natale, le Rif, pour l'Algérie, avant que ses parents ne quittent à leur tour l'Algérie pour s'installer en Belgique. Fatiha Saïdi a vu le jour à Oran, le 19 mars 1961, à une époque où les Marocains vivaient encore paisiblement dans le pays du million et demi de martyrs.
C'est en 1966 que cette Belgo-marocaine, sa mère, sa sœur et immigrent en Belgique pour rejoindre son père. Avec un parcours scolaire et une enfance «ordinaires», comme elle le confie à Yabiladi, sa vie sera bouleversée à l'âge de 17 ans, lorsque ses parents décident de la marier. Elle quitte ainsi l'école, le parcours inachevé, pour devenir femme au foyer et avoir des enfants.
Onze ans plus tard, elle reprend sa vie en main, en divorçant. Maman de deux filles, elle reprend aussi ses études universitaires et devient psychopédagogue. Sa vie sera à nouveau bouleversée avec le décès de sa plus grande fille, âgée de 13 ans et qui souffrait d'un lourd handicap. Mais elle se remariera, deviendra maman pour une troisième fois et commence dans l'associatif en militant pour de nombreux combats, dont celui des droits des femmes et le droit de vote des étrangers.
En 1992, Fatiha Saïdi est alors aussi membre sympathisante du futur parti Ecolo et après des années de farouche opposition à la naturalisation, finit par intégrer le monde politique en Belgique. «Je deviens Belge finalement car je voyais que rien ne bougeait au niveau politique pour le droit de vote. J'ai donc décidé de prendre part à la vie politique avec une citoyenneté pleine et entière», nous confie-t-elle. La Belgo-marocaine devient députée bruxelloise en 1999 avant de claquer la porte du Parti Ecolo en 2003, tout en siégeant en tant qu'indépendante jusqu'à la fin de son mandat.
Annoncer la fin de sa carrière politique et tenir sa promesse
Un an plus tard, elle est sur la liste du Parti socialiste belge (PS) qu'elle rejoint quelques semaines auparavant. Elle est réelue députée bruxelloise malgré une place loin de lui être favorable : «J'étais 60e sur une liste de 75 candidats.»
Fatiha Saïdi avec l'ancien président palestinien Yasser Arafat. / Ph. DR
En 2010, le PS lui demande de faire campagne pour les élections fédérales. Elle était 9e sur la liste et même si elle ne voulait pas quitter son poste au Parlement bruxellois pour rejoindre le sénat, elle récolte 40 000 voix et sera élue. «J'ai râlé un peu car je voulais rester parlementaire bruxelloise mais je n'ai pas pu dire non aux électeurs et donner ma place à quelqu'un d'autre. Ne pouvant pas siéger aux deux, j'ai quitté le Parlement bruxellois pour devenir sénatrice», se rappelle-t-elle.
Mais elle annonce, dès 2014, sa prochaine retraite politique ; promesse qu'elle tiendra en décembre 2018, lors des municipales. Un an plus tôt, et comme elle savait qu'elle allait quitter la politique, Fatiha Saïdi décide de publier un livre avec Mohamed Moulay intitulé «Les fourmis prédatrices», édité au Maroc par les Editions Bouregreg.
«Au moment où je sortais de la politique, j'avais pratiquement terminé mon deuxième livre, "Par les liens forcés du mariage". J'ai décidé d'écrire en forme d'autofiction l'histoire d'une jeune fille qui est moi mais à travers un petit artifice romancé. Ce livre est sorti en février 2019 en Belgique et a eu un joli petit succès.»
Fatiha Saïdi
Dans la foulée, elle commence un autre livre sur les veilles dames du Rif, sa contré d'origine, comme elle nous le confie. Projet sur lequel elle a travaillé depuis 2008, Fatiha Saïdi dit espérer présenter cet ouvrage désormais achevé au Salon du Livre 2020 de Casablanca.
Lors d'une cérémonie de signature de son premier ouvrage. / Ph. DR
Et parallèlement à sa carrière politique et de romancière, la militante associative en elle a poursuivi son combat. Engagée dans l'association belge Actions In the Mediterranean (AIM), elle en devient la présidente depuis quelques mois avec comme projet entre autres le soutien et le coaching des femmes leaders de demain.
La diaspora en Belgique et le développement au Maroc vus par Fatiha Saïdi
En bonne posture pour évaluer plusieurs décennies d'immigration marocaine dans son pays d'accueil, Fatiha Saïdi nous cite plusieurs exemples, comme les campagnes de régularisation, ou encore «la courbe ascendante de personnes issues de l'immigration marocaine ayant commencé une vie politique exceptionnelle en Belgique».
L'occasion pour elle d'évoquer des cas concrets de réussite, dont Rachid Madrane et Fadila Laanan, deux militants PS ayant été nommés ministres, Zakia Khattabi qui codirige actuellement le Parti Ecolo ou encore Ahmed Laouej. Mais elle s'inquiète également la montée du racisme et la xénophobie, sans oublier la discrimination à l'embauche qui continue de frapper durement les jeunes.
Fatiha Saïdi dans la commune d'Oued Essafa près d'Agadir. / Ph. DR
Evoquant le développement de son pays d'origine, elle déclare avoir travaillé sur plusieurs questions, comme la Moudawana dès 1999, ou encore la coopération au développement, dans le cadre de ses fonctions à la commune d'Anvers.
«En matière d'infrastructures et de développement au Maroc, il y a des très bonnes choses qui se font et il y a des choses à parfaire. Mais ce que je vois ces derniers temps me semblent préoccupants. Le secteur de l'urbanisme doit absolument être revu, car lorsque vous voyez des personnes mourir parce qu'on est allé construire dans le lit d'un fleuve, c'est aberrant et révoltant.»
Fatiha Saïdi
Au fait de l'actualité de son pays d'origine, elle se dit également «inquiète du côté des libertés individuelles», rappelant le cas de la jeune journaliste Hajar Raissouni. Un brin optimiste, elle «espère que tout cela ira dans le bon sens», déclare la Belgo-marocaine, qui reste intimement attachée à ses deux pays.


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